L'acteur Sylvester "
Sly" Stallone, souvent ridiculisé pour une carrière dans laquelle certaines péripéties cinématographiques restent contestées, demeure un artiste dont la renommé internationale n'est plus à faire. Il fut révélé notamment au sein d'une série de films relatant les difficultés et les combats intérieurs d'un vétéran de la guerre du Vietnam en proie à ses démons et incapable de se réinsérer (John Rambo) et dans une autre dans laquelle il aborde le parcourt et les déboires d'un boxeur italo-américains (Rocky
Balboa). Si le débat concernant l'aspect caricatural mais aussi concernant la qualité des différents épisodes de ces sagas, ainsi que de certains autres de ses films d'ailleurs, peut se concevoir, il faudra quand même reconnaître que cette critique commode est davantage adressée à une manière de faire du cinéma dont les normes, notamment de rythmes dans la narration, alors de rigueur sont aujourd'hui désuètes. La plupart du temps, c'est donc davantage le contraste entre ces différentes manières de raconter une histoire qui prête à rire que réellement ces œuvres en elles mêmes.
Néanmoins il existe, bien évidemment, des films unanimement salués par l'opprobre méritée. En cette belle année 1986,
Sly va incarner un personnage dans un spectacle dont les échos, aujourd'hui encore, font naitre en chacun de nous des frissons de consternations. Vaguement basé sur le roman Fair Games de Paula Gosling, le comédien va écrire le scénario de ce thriller dans lequel il incarnera un policier, Marion Cobretti dit
Cobra, chargé d'enquêter sur une série de meurtres barbares. Si le résultat de ce travail réalisé par Georges Pan Cosmatos fut pour beaucoup ce désastre nominé 6 fois à la 7ième cérémonie des Razzie Awards (commémoration récompensant les plus mauvaises prestations du septième art), il restera, aussi, celui qui révéla le chanteur, et guitariste, américano-haïtien au coupe de cheveux improbables,
Jean Beauvoir, dont le titre Feel the Heat figure sur la Bande Originale.
Souvent stupidement réduis à ce film et à ce morceau, le musicien est pourtant un artiste dont le cursus est remarquable. Il débute sa carrière à 15 ans en tant que bassiste du célèbre groupe de Punk Rock The
Plasmatics, dans lequel la non moins réputé Wendy O. Williams s'illustra par de nombreuses frasques. Après quatre albums, il quitte cette formation et intègre Little Steven and the Disciples of Soul, dans lequel officie Steven Van Zandt. Après deux opus au sein de ce nouveau collectif, il finit par s'en aller afin d'entamer une carrière solo. Son dernier album, Jacknified, sort en 1988, avant que le silence ne vienne clore ce chapitre.
Quelques années plus tard, alors que beaucoup avait légitimement oublié l'artiste,
Jean Beauvoir renaitra artistiquement au sein d'un nouveau projet répondant au nom de
Crown of Thorns. Pour la petite anecdote, ce patronyme, sans doute né de la foi chrétienne manifeste, et assumée, de son chanteur (les textes des titres de ce groupe laissant peu de place à l'ambigüité), contraindra la formation suédoise de
Death Metal baptisée du même patronyme à en changer pour désormais usé de celui de
The Crown. Inutile d'aborder l'animosité qui en découla, auprès des puristes partisans de genres extrêmes, à l'égard de ce nouveau groupe qui pratiquait, de surcroit, un genre à la croisé d'un
Hard FM énergique, d'un Rock vif et d'un Heavy Rock mélodique, tout à fait exécrable pour eux.
En 1993 sort donc le premier album éponyme de ces Américains. Ce premier opus est tout simplement superbe. A la fois très harmonieux et arrangé (
Dying for Love, Standin' on the Corner for Ya, Till the
End), l'œuvre n'oublie jamais d'être suffisamment efficace et incisive pour nous convaincre (les excellents
Hike It Up, No You Don't, Secret Jesus). En effet, trop souvent, à vouloir sacrifier son propos à une mélodicité excessives, nombres de groupe oublient l'aspect le plus brut de leur musique et s'égarent dans la mièvrerie sucrée d'affres mielleux.
Pas Crown of Thorns.
Dans cet univers où l'équilibre heureux nous séduit en chaque instant, le groupe se permet même de nous proposer un titre aux nuances intéressantes. Cet Are you Ready aux accents urbains de ses intonations scandées et aux constructions mélodiques, un peu, toutes proportions gardées, comme dans les mouvances Rap, est une véritable réussite.
Pour qui apprécie le genre, ce premier album éponyme des américains de
Crown of Thorns est donc une véritable réussite qui assurera à
Jean Beauvoir, du moins espérons le, une renommé autre que celle déjà évoqué lié à Wendy O. Williams, à Gus Van Zandt mais surtout que celle rattachée à Sylvester "
Sly" Stallone.
Je viens de découvrir une chose que tu as omis de préciser, c'est que Jean Beauvoir avait sorti un album en 1989 (The Awakening) avec un groupe du nom de Voodoo X. Album qui est plutôt sympathique au demeurant très typique de ces années là.
Je ne l'ai pas omis puisque je n'en savais rien. Merci pour l'info. Je vais allé jeter une oreille dessus...
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