Presque 20 ans après l'explosion de la scène
Power Metal italienne, provoquée par l'extraordinaire engouement que suscita, entre autres, le Legendary Tales de
Rhapsody, que reste-t-il aujourd'hui de cette déferlante transalpine? A cette question ajoutons-en une autre: quid de la destiné des
Domine,
Labyrinth,
Highlord,
Drakkar,
Skylark,
Vision Divine et autres
Betoken? Sans entrer dans le cas précis de chacun, disons, en résumé, qu'exception faites des grands instigateurs de cette fulgurante éclosion, le ciel s'est très largement, mais alors très largement, assombri pour la plupart d'entre eux. Pour ne pas dire pour tous.
Dans cette liste non-exhaustive, il manque évidemment quelques noms. Dont celui, par exemple, de
Shadows of Steel. Non pas que ce dernier ait connu une fortune différente de ses congénères malchanceux. Loin s'en faut.
Rien ne permet d'affirmer, non plus, qu'il aurait dû bénéficier d'une reconnaissance fort de ce talent qui était le sien. Non, en réalité, il n'y a pas davantage d'injustice dans l'histoire de ce protagoniste que dans celles d'autres tout aussi malchanceux.
Un parcours dont l'infortune aura encore été accentué par l'incapacité de ce collectif à produire régulièrement du contenu.
Pourquoi alors me direz-vous lui offrir une tribune aussi importante que celle que je m'apprête à lui offrir ici et maintenant? Simplement parce que son Heavy Speed
Metal,
Power Metal, aux voix si caractéristiquement transalpines et dénué de l'emphase grandiloquente et orchestrale, parfois pompeuse, de ces petits camarades, lui donnait un charme certain. Il y avait, en effet, dans la simplicité des propos de cette formation une élégance que l'on ne trouvait pas nécessairement chez les autres. On y trouvait aussi, malgré un professionnalisme sans faille, quelques scories de cet underground ultramontain jadis si actif. Et si cette démonstration ne suffit pas à vous convaincre, usons de l'argument ultime qui lèvera le voile sur l'affection indéfectible que j'ai pour ces génois.
En 2013, après une carrière intéressante mais peu prolixe puisque uniquement constitué de deux albums studios et de deux EP, et après un silence de plus d'une décennie,
Shadows of Steel, articulé autour d'Andrew McPauls (
Labyrinth, ex-
Vision Divine...) aux claviers, de
Wild Steel (
Wild Steel, ex-
Athlantis, ex-Soulblaze...) aux chants, d'Ice Reaven, de Jackson et d'Andre la Fisic aux guitares, de Steve Vawamas (
Mastercastle,
Athlantis, ex-
The Dogma...) à la basse et de Frank Andiver (
Wonderland, ex-
Labyrinth, ex-
Anger en tant que batteur et pour quelques formations tels que
Holy Knights,
Sound Storm,
Mesmerize,
Skylark ou encore
Projecto, pour ne citer que ceux-là, en tant que producteur.) derrière les fûts, sort un nouvel opus baptisé
Crown of Steel.
Dès les premières notes de ce nouveau méfait, aucune surprise à l'horizon. Nous sommes bien en terrain connu, et ce, malgré les quelques volutes de synthés aux loops modernes qui entame ce premier morceau baptisé
Crown of Steel. Vivacité, chants aigus caractéristiques, claviers prégnants, mais sans être envahissants, simplicité, rien ne manque à cette démonstration si symptomatique de ces contrés italiennes et, plus particulièrement, de ce que fit le groupe naguère. Dès lors difficile de louer les qualités novatrices, et, ou, fondatrices d'une expression aussi datées.
Passé le cap de ce constat, il nous faudra noter que l'album est bien produit et que les chansons demeurent très agréables à l'écoute (même si, sur la longueur, comme nombre d'exercice du même genre, il aura un peu tendance à s'essouffler ne parvenant pas à suffisamment se renouveler).
En outre, s'agissant de ces interventions de synthés plus "modernes" observées sur le premier titre de cet opus, il nous faudra dire qu'elles sont généralisées ça et là donnant à ce disque un petit surcroit de modernité. Même si, soyons très honnêtes, ces touches sont très succinctes et ne défigurent en rien le classicisme du propos de
Shadows of Steele.
Shadows of Steele nous livre donc ici un opus honnête qui sans atteindre les cimes inespérées d'une perfection pleine et entière, aura le mérite de nous offrir le spectacle d'un Heavy Speed
Power Metal très italien et très passéiste, mais nettement plus attachant que celui de son prédécesseur.
Rendez-vous donc dans 10 ans pour la suite de ce long périple...
Merci popur cette chronique :
10 ans, bien vu >>>>> le 21/02/2022 est sorti Twilight II
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire