Crisis Cult

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16/20
Nom du groupe Voices Of Destiny
Nom de l'album Crisis Cult
Type Album
Date de parution 31 Octobre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Intro 01:18
2. Wolfpack 04:05
3. The Easy Prey 05:47
4. To the Slaughter 04:53
5. 21 Heroes 05:19
6. At the Edge 05:30
7. Stormcrow 05:28
8. Under Control 04:59
9. The Great Hunt 07:28
Bonustrack (Digipack Edition)
10. Your Creation 03:31
Total playing time 48:18

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Voices Of Destiny


Chronique @ ericb4

02 Novembre 2014

Un album racé à la maturité affirmée !

Pourvoyeuse de talents en metal symphonique depuis de nombreuses années déjà, l'Allemagne ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, loin s'en faut. L'éclairage se porte aujourd'hui sur une formation à chant féminin au pédigrée affirmé. Influencée par les œuvres de Xandria, Epica et Within Temptation, celle-ci officie dans un metal symphonique à tendance heavy, aux arrangements exigeants et aux mélodies souriantes.

Issu de Ludwigsburg (Bade-Wurtenberg), le groupe se compose du guitariste Chris Gutjahr et du bassiste Jens Hartwig, cofondateurs du combo, auxquels s'adjoignent le claviériste et growler Lukas Palme, le batteur Klaus Ackermann et la chanteuse Ada Flechtner. Cette dernière se substitue dès lors à la soprano Maike Holzmann.

Suite à l'introductif et énigmatique "From the Ashes" (2010), à la coloration gothique, et au tonitruant "Power Dive" (2012), le quintet nous octroie ici un troisième opus au son devenu plus heavy, sans pour autant tourner le dos à ses racines gothiques. On retrouve déjà cette empreinte stylistique sur la pochette dont l'artwork a été confié à Sua "Sbalac" Balac. Empruntée à l'univers fantastique propre à ce registre, une inquiétante créature grisâtre apparaît. Semblant surgir d'un parterre de flammes et affublée d'un masque de carnassier imaginaire aux oreilles dressées et aux babines retroussées, celle-ci nous fait face. Cette icône inquiète autant qu'elle renseigne sur la teneur du message musical dispensé par le groupe.

Produit, mixé et supervisé par Andy Horn au Red Room (studio où sont passés entre autres Edenbridge, Liv Kristine et Mortal Love), cet album combine de rageurs riffs de guitare à d'abondants arrangements instrumentaux aux sonorités massives, tout en disséminant quelques perles de pluie gothiques sur certaines plages, comme "To the Slaughter".

Sur le plan technique, au-delà d'une stricte observation des codes du genre, quelques savoureux soli de guitare apparaissent ainsi qu'une basse souvent vrombissante et des paysages synthétiques virevoltants. Concernant la partie chantée, on suit un schéma du type "la Belle et la Bête", l'espace vocal étant souvent partagé entre les cristallines impulsions vocales d'Ada et les sinistres growls de Lukas. A titre expérimental, un duo féminin entre Ada et Manuela Kraller (ex-Xandria) a été mie en oeuvre et a permis la rencontre de deux tessitures vocales complémentaires.

Ces éléments ainsi combinés nous invitent à la fois à une diversification atmosphérique des pistes et à un riche voyage émotionnel le long des quarante-huit minutes de l'opus.

Tout d'abord, à la manière d'Epica, le combo parvient à nous faire adhérer à la dimension homérique de certains passages. L'imposante architecture instrumentale ici sollicitée rappelle effectivement, par moments, des morceaux tels que "The Phantom Agony" ou "The Divine Conspiracy" créés par le groupe batave. Ainsi, la fresque de l'opus "The Great Hunt" nous place progressivement au cœur d'une fougueuse rythmique, celle-ci répondant en écho à des riffs alertes le long de ce serpent orchestral. Pour sa part, la voix aérienne d'Ada habille mélodieusement des refrains composés avec justesse et finesse. Elle s'est également calée en douceur sur un break avant une reprise vocale enjouée. Growls et chœurs, comme un seul homme, se superposent et viennent parachever un tableau déjà riche en harmonies. Enfin, une dégressivité rythmique s'observe et s'efface pour faire place à un message sous forme de récit oralisé par une profonde voix masculine. On a alors l'agréable impression d'avoir écouté un morceau savamment sculpté et aux arpèges enveloppants.

Dans un même mouvement heavy un poil speedé, mais avec moins d'emphase, d'autres moments savent aussi capter notre attention. Plus compact mais non moins impérial, le tortueux "The Easy Prey" stimule l'oreille par ses riffs cinglants et sa rythmique bien marquée. En outre, une réelle explosivité orchestrale emballe les refrains. Ainsi, on ressort impressionné par l'envergure du message instrumental déployé. Il en va de même pour l'entraînant "Wolfpack". Distillant de belles nappes synthétiques et des riffs roulants, cette plage autorise l'expression d'un intéressant contraste vocal entre growls démoniaques et voix féminine aérienne. La ligne mélodique d'ensemble qui s'offre à nous est apte à capturer nos émotions, notamment sur les délectables refrains.

Par ailleurs, le groupe joue aussi sur la profondeur de champ acoustique pour solliciter nos émotions, aussi bien en mode heavy qu'en mode power. Que ce soit sur le puissant "21 Heroes", à la dense rythmique, aux riffs mordants et aux notes synthétiques leur faisant écho, ou sur l'affriolant "Under Control" aux riffs échevelés, l'empreinte heavy est à l'image d'une dimension orchestrale saisissante. Les refrains permettent précisément une mise en valeur optimale de cette instrumentation autant que des qualités vocales d'Ada. Dans ce sillage mais avec une touche power, on retiendra encore le magmatique "Stormcrow" qui, par de frémissantes notes de synthé, à l'image de Xandria, nous conduit vers d'accueillants refrains.

Enfin, l'opus nous convie aussi à une ambiance plus sulfureuse, à l'instar de la ballade progressive "At the Edge". Celle-ci met en regard la fraîcheur du timbre d'Ada et les chaleureuses notes feutrées de Manuela Kraller. Ce morceau satiné, à l'atmosphère raffinée et aux harmonies subtiles, n'est pas sans rappeler l'ambiance éthérée du groupe de metal symphonique finlandais Dark Sarah. Au cœur de la piste, un break bien amené s'efface peu à peu devant une bondissante reprise vocale, exercice témoignant d'une belle flamboyance progressive. Dans la même veine s'inscrit le morceau bonus "Your Creation" qui, sur le principe d'un planant et caressant piano/voix, nous embarque au sein d'un paysage sonore aéré le long d'un chemin mélodique pastel.

On ressort de l'écoute de cet opus avec une sensation de plénitude auditive. C'est dire qu'on parcourt les dix plages d'un trait sans que rien ne vienne entraver notre plaisir. Deux ou trois écoutes peuvent déjà révéler la plupart des détails techniques et esthétiques permettant d'apprécier tout la teneur de l'opus. Plus abouti que les deux premières moutures, cette troisième production témoigne d'un travail de studio plus soigné et minutieux, sans doute en rapport avec une maturité plus affirmée du projet du groupe. Aussi, la répartition des titres est apparue plutôt équilibrée, et donc, plus convaincante qu'auparavant et les enchaînements se sont avérés plus efficaces que par le passé. Surtout, la dimension heavy apporte véritablement ce qui manquait au groupe pour que son propos musical parvienne à nous enchanter.

Si l'entame instrumentale semble trop brève pour nous retenir, elle ne nous laisse pas indifférents pour autant. En effet, celle-ci compense cette carence à la fois par une enchanteresse atmosphère d'inspiration orientale et par une jolie progressivité rythmique. Concernant le chant, on aurait peut-être souhaité un peu plus d'amplitude du spectre vocal sur certains passages bien que l'ensemble des parties témoigne de modularités indéniables.

Au final, cet album devrait trouver un écho favorable auprès d'amateurs de metal symphonique à chant féminin. Relativement accessible, cet opus ne devrait pas avoir non plus de difficultés à s'inscrire dans la mémoire de l'audiophile averti, qu'il soit d'obédience metal ou rock. Autrement dit, le groupe pourra étendre le champ de son auditorat à bien d'autres publics encore.

Avec ce troisième opus comme carte de visite, rien ne semble pouvoir stopper la marche en avant du combo. Il pourra dès lors s'y accrocher comme à un bâton de maréchal, aussi bien pour faire entendre sa voix auprès d'un public exigeant, que pour forcer le respect, voire l'admiration, de ses pairs. Nul doute que le temps est venu pour ce groupe un tantinet discret de se hisser au rang des révélations avec lesquelles il faudra compter dans ce registre particulier du metal.

3 Commentaires

8 J'aime

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itachi017 - 03 Novembre 2014: merci pour cette decouverte des heures d ecoute en perspectives
 
Op467 - 03 Novembre 2014: Pas mal, la chanteuse n a pas un timbre unique....
TheLastWarrior34 - 05 Novembre 2014: Je vais y jeter un oeil oeil tiens :)
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