Après «
Highway to the Stars », leur introductif et sensible album full length, c'est à pas de loup mais sans tarder que le pluri-instrumentiste finlandais Sami Parkkonen et sa comparse, la soprano suisse Morgane Matteuzzi, reviendront dans la course. Aussi, le duo finlandais né en 2020 à Tampere nous octroie-t-il, cette fois, un EP modeste de ses 4 titres, «
Crimson Betrayals », qu'une année seule sépare de son prédécesseur. S'agit-il d'une d'une simple parenthèse, d'une respiration nécessaire dans le processus créatif du groupe ou d'une proposition à part entière livrée par nos deux auteurs patentés ? En quoi les 18 laconiques minutes de cette auto-production permettraient-elles à nos acolytes de se hisser parmi les valeurs montantes du si couru registre metal symphonique à chant féminin ?
Conformément à ses aspirations premières, le combo continue d'oeuvrer dans un metal symphonique aux effluves heavy, électro et modernes, où les influences de
Xandria,
Delain,
Epica,
Amaranthe, Volturian et Metalite cohabitent à nouveau, pour un résultat tenant toutes ses promesses. Nos deux compères nous livrent dès lors un set de compositions des plus singuliers, et ce, dans une combinatoire stylistique encore timidement courue par leurs homologues générationnels. Mastérisé par Miro Kiiski, connu pour avoir oeuvré pour Scars Of
Solitude, Deathgoat, Neurosurgery et Hemorragia Cefalica, l'opus bénéficie tout comme son devancier d'un enregistrement de bon aloi et d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Mais installons-nous plutôt dans le frêle goélette, et suivons nos deux corsaires dans leurs nouvelles aventures...
A l'instar de sa précédente offrande, le duo marque ses premiers points à la lumière de ses passages les plus incisifs. Ainsi, à mi-chemin entre
Delain et Metalite, l'entraînant « Rest upon the Stars » aspirera sans mal le tympan par son refrain immersif à souhait mis en exergue par les limpides inflexions de la sirène. Se dessine alors un hit en puissance des plus enveloppants et greffé sur des arrangements de bonne facture, que l'on ne quittera qu'à regret. On retiendra, d'autre part, l'up tempo électro symphonique « A
Karma Law » tant pour la truculence de ses rampes synthétiques que pour son énergie aisément communicative. Au carrefour d'
Amaranthe et de
Xandria, le pimpant effort jouit, en prime, d'enchaînements intra piste des plus sécurisants et d'insoupçonnées et grisantes variations atmosphériques. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos inspirés créateurs...
Quand ils retiennent un tantinet les chevaux, nos acolytes trouvent à nouveau matière à encenser le tympan. Ce qu'atteste, en premier lieu, «
Drowning », un rayonnant et violoneux mid tempo syncopé à la confluence de Volturian et
Xandria. Calées sur une sente mélodique des plus enivrantes dont couplets finement ciselés et fondants refrains s'en font l'écho, les angéliques volutes de la princesse font mouche où qu'elles se meuvent. Dans cette dynamique, on n'esquivera pas davantage « The
Die of Death », complexe mid/up tempo heavy symphonique dans la lignée d'
Epica. En dépit d'une ligne mélodique en demi-teinte, mais recelant une saisissante montée en régime de son corps orchestral et un judicieux positionnement de ses choeurs samplés, le méfait bousculera quelques certitudes pour mieux imposer ses poignantes portées.
Au final, le duo parvient là encore à unifier les tendances entre metal symphonique classique, metal moderne et électro metal ; une stratégie payante poussant peu ou prou à une remise en selle du skeud sitôt l'ultime mesure évanouie. Si les sources d'influence semblent aujourd'hui suffisamment digérées, les sillons mélodiques empruntés, en revanche, s'avèrent des plus convenus, une fois encore. D'aucuns auraient sans doute espéré des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent et quelques prises de risques supplémentaires pour se sustenter. Quelques carences en partie compensées par une production d'ensemble et des arrangements aux petits oignons, une technicité instrumentale parfaitement huilée et des lignes de chant d'une confondante maestria. Bref, une proposition certes dans un mouchoir de poche et un brin frileuse mais des plus engageantes, ayant valeur de parenthèse dans le processus créatif du groupe. Dans l'attente à peine voilée d'un second opus de longue durée...
Note : 13,5/20
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