Crime of Passion

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14/20
Nom du groupe Belle Morte
Nom de l'album Crime of Passion
Type Album
Date de parution 25 Juin 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Overture
Ecouter01:38
2.
 Who Are You
Ecouter03:48
3.
 If Only You Knew
Ecouter04:35
4.
 To Get Her
Ecouter05:11
5.
 Beauty and the Beast
Ecouter03:43
6.
 My Little Demon
Ecouter05:41
7.
 Broken Things
Ecouter04:10
8.
 Beauty Meant to Kill
Ecouter04:26
9.
 Lace
Ecouter05:15
10.
 My Legacy
Ecouter03:07
11.
 To Get Her (Acoustic)
 04:18

Durée totale : 45:52

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Belle Morte



Chronique @ ericb4

21 Juillet 2021

Décollage amorcé pour la formation biélorusse...

S'il est des formations à s'être laissé le temps nécessaire à la maturité de leurs gammes et de leurs arpèges, ce combo biélorusse créé en 2015 par la parolière et frontwoman Belle Morte serait assurément du nombre. Déjà à la tête d'un encourageant EP, « Game On » (2018), et de pas moins de sept singles réalisés entre 2017 et 2019, la prolifique troupe souhaite dorénavant marteler plus fort le sol de son empreinte. La voici donc de retour, deux ans plus tard, avec dans son escarcelle son premier album full length, « Crime of Passion » ; une galette affichant onze pistes au compteur se dispatchant sur un ruban auditif de 46 optimales minutes. A l'aune de cette fraîche offrande, le discret collectif est-européen serait-il désormais à même de tenir la dragée haute aux Elvellon, Beyond The Black, Walk In Darkness ou Metalwings ?

Dans ce dessein, la soprano s'est à nouveau octroyée le concours de musiciens et vocalistes aguerris, dont le guitariste/bassiste/vocaliste/arrangeur/mixeur Sergey Butovsky (Ivory) et les guitaristes Kirill Movshuk (Ivory), Ilya Rogovoy et Artur Naumenko, au moment où Katya Shtirts et Alexandra Mantis ont été sollicitées en qualité de choristes. De cette collaboration naît un effort rock'n'metal mélodico-symphonique gothique à la fois enivrant et pénétrant, lui aussi pourvu d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et orchestration et d'une belle profondeur de champ acoustique. Cela étant, le propos témoigne de sémillantes compositions dotée de sentes mélodiques finement esquissées et d'une technicité instrumentale maîtrisée, incluant d'insoupçonnées lignes de progressivité et des sonorités un poil plus sombres qu'antérieurement. Une évolution stylistique où les influences de Nightwish (première période), Epica, Xandria, Theatre Of Tragedy et Imperia se font sentir. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations...

C'est à l'aune de ses plages les plus enfiévrées que le combo biélorusse parvient à nouveau à nous rallier à sa cause, et ce, sans avoir à forcer le trait. Ainsi, passée la brève mais élégante entame cinématique d'inspiration ''nightwishienne'', « Overture », le corps orchestral ne tardera pas à se montrer plus tonique et, par là même, apte à encenser le tympan. Ce qu'illustre précisément le mid up tempo progressif « Who Are You », une fringante offrande dans la lignée d'un Epica des premiers émois, enjolivée par le vibrant solo de guitare signé Ilya Rogovoy. Dans cette énergie, on retiendra non moins les polyrythmiques « Beauty and the Beast » et « Broken Things » ; envoûtants et ''nightwishiens'' efforts décochant tous deux un refrain immersif à souhait mis en relief par les angéliques volutes de la déesse.

Quand il retient un poil sa monture, le collectif trouve une fois encore les arguments pour nous faire plier l'échine. Ce qu'atteste, d'une part, le ''xandrien'' mid tempo « If Only You Knew » eu égard à ses sémillantes séries d'accords, son enivrant refrain encensé par les limpides patines de la sirène et un éblouissant solo de guitare dispensé par Arthur Naumenko. Dans cette mouvance, non sans rappeler Theatre Of Tragedy, le félin « To Get Her » laisse entrevoir d'insoupçonnées accélérations rythmiques tout en faisant cohabiter un violon larmoyant et de délicates gammes pianistiques sur un pont technico-mélodique à la colorature jazzy bien amené ; sans oublier le troublant duo mixte en voix claires unissant les limpides impulsions de la belle et les fluides inflexions de Sergey Butovsky.

La troupe s'est parfois ingéniée à complexifier ses phases techniques, avec pour effet de nous interpeller sans pour autant nous désarçonner. Ce qu'illustre « My Little Demon », un mid tempo syncopé d'inspiration dark gothique, où la rythmique se fait rageuse, la basse vrombissante, le coup d'archet virevoltant à l'envi. Non sans renvoyer à Draconian, ce frondeur et énigmatique propos se fait tantôt obscur, tantôt souriant, octroyant parallèlement un bref mais fringant solo délivré par Ilya Rogovoy. Et la sauce prend, in fine. L'accroche ne s'effectuera guère plus aisément sur « My Legacy », un énigmatique mid tempo symphonique gothique aux incessantes variations rythmiques et de changements de tonalité ; si les claires empreintes vocales des deux choristes sus-mentionnées confèrent à cette piste un petit supplément d'âme, cette dernière accuse toutefois une persistante répétibilité de ses schèmes d'accords. Peut-être bien le bémol de l'opus.

Lorsqu'ils se font romantiques, nos gladiateurs se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs. Aussi, l'émotion ne tardera-t-elle pas à étreindre l'aficionado de moments intimistes sur « Beauty Meant to Kill » ; une ''imperienne'' ballade atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau, magnifiée par les cristallines ondulations de la maîtresse de cérémonie et surmontée d'un fin picking à la guitare acoustique signé Sergey Butovsky. On pourra également difficilement éluder l' ''autumnien'' low tempo « Lace » sans éprouver de tenaces regrets ; une ronde de saveurs exquises qui retiendra plus d'une âme rétive tant pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisés et ses gammes pianistiques d'une confondante fluidité qu'au regard du fin legato décoché par Kirill Movshuk. Enfin, la version acoustique de « To Get Her » offre une heureuse alternative à ce fringant mid tempo, un joli slide à la guitare acoustique venant cohabiter avec un piano aux grisants arpèges d'accords, les lignes de chant se faisant même un poil plus touchantes que celles de la version originale.

On ressort de l'écoute du skeud interpellé par les progrès réalisés par le combo sur les plans technique, compositionnel et conceptuel, ce dernier trouvant alors sans ambages les clés pour nous assigner à résidence. Octroyant aujourd'hui des lignes mélodiques plus finement esquissées, témoignant d'une production d'ensemble de bonne facture, offrant une palette étoffée sur l'axe stylistique et en matière d'exercices de style, générant en prime une charge émotionnelle plus forte qu'autrefois, le groupe pourrait dores et déjà venir jouer les outsiders avec lequel la concurrence devra composer. Il lui faudra néanmoins s'éloigner quelque peu de l'empreinte par trop pesante de ses maîtres inspirateurs et faire preuve d'un zeste d'originalité supplémentaire pour ne pas risquer une désaffection des troupes à terme. Quoiqu'il en soit, à l'aune de cette fraîche offrande, nos compères véhiculent un message musical à la fois rayonnant, sensible et frissonnant, apte à éveiller d'authentiques plaisirs. Décollage amorcé donc pour le combo biélorusse...

Note : 14,5/20

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