Parfois, à l'heure de rédiger quelques lignes sur un disque, les mots viennent tout naturellement. C'est le cas pour le premier véritable album des Britanniques de
Seprevation. Originaire de Bristol, ce groupe a sorti un EP 5 titres début
2012 du nom de "
Ritual Abuse". Constitué de morceaux dans une veine brutal-thrash, le groupe faisait preuve de fougue et d'une capacité encore juvénile dans ses plans, bien amenés, mais peu mis en valeur par une production au mix aléatoire.
En 2014,
Seprevation (ou plutôt Joss Farrington, le guitariste/compositeur unique) a bien progressé. La production, délocalisée à
Rome, rend justice à la capacité du groupe à proposer un album plus ambitieux dans son rendu, avec des compositions plus lisibles, mieux agencées, tout en conservant une sauvagerie de tous les instants. Contrebalancé par des moments mélodiques à souhait que n'aurait pas renié le
Sepultura de 1987 (le final "Between
Two Worlds", qui rappelle "
Inquisition Symphony", l'intro en arpèges, les attaques de guitares), l'album agresse l'auditeur dès le missile "Divine
Devastation", largué à 200 à l'heure.
Parsemé de breaks judicieux relançant régulièrement les excès de vitesse sur tous les titres,
Seprevation brutalise ses instruments (batterie mieux mise en avant et très percutante - roulements de toms garantis), mais sait aussi, au delà des rythmiques qui constituent une base solide de morceaux, agrémenter ceux-ci de leads malsains et insidieux. Ceux-ci amèneront l'auditeur vers une double lecture : Ok, ça envoie le bois, mais c'est aussi très malin, avec un bassiste - Luc Tupman, également vocaliste et parolier - qui ne fait pas de la figuration. Ainsi tout au long des 39 minutes (durée idéale pour le style), "Consumed" captive, et sait éviter l'écueil du bourrinage gratuit (l'implacable "Slave To The Grave").
Ainsi, "Ascension Of
Agony", par exemple, arrache, mais le groupe a aussi pris des cours chez
Vektor pour assembler des plans enchaînés sans abrutir l'auditeur, et saura réconcilier les fans de black-thrash avec les purs intégristes d'un deathmetal des débuts ("Sarcophagal Chamber" et ses airs à la
Morbid Angel).
Exonéré de grands défauts (parfois les fins de morceaux sont expédiés trop vite, malgré tout), et avec une pochette qui sent bon les années 80's,
Seprevation renoue avec un certain esprit underground bienvenu (l'album est en partie auto-produit, et le meilleur moyen de se le procurer est de consulter le site du groupe, avec des tarifs sympathiques et des délais très courts). Les fans de
Nekromantheon,
Nocturnal Graves, vieux
Sepultura, et adeptes d'un thrash très brutal et bien ficelé, et avec des plans mélodiques réussis et agencés judicieusement dans cet océan de tempêtes, succomberont aisément.
Je trouve que c'est un meltingpot de tellement de bonnes chose. Sepultura, Slayer, Unleashed, Death, Grave, et tant d'autes... Chaque chanson à son identitée. Ca va aussi bien dans le death metal bien véloce des début 90 avec "Slave to the grave" qu'un thrash death groovy mid tempo qui fait taper du poing "Sarcophagal chamber". C'est très variés et inspiré , vivement un 2e album.
Merci pour la chro et la découverte.
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