Au milieu des années 80, tiraillées entre le Glam/
Hard Rock (Mötley Crüe,
Ratt) et le Speed/Thrash
Metal (
Metallica,
Slayer), des formations telles que
Malice,
Savatage, et
Shok Paris continuèrent néanmoins à porter la bonne parole du Heavy
Metal.
Formé à Cleveland (Ohio) en 1982
Shok Paris se compose de Ken Erb (guitare), Eric Marderwald (guitare), Kel Berkshire (basse), Bill Sabo (batterie), et Buddy McCormack (chant).
Avec ce line-up
Shok Paris donne quelques concerts dans sa ville puis en 1983 est sélectionné pour participer, avec le morceau "Go
Down Fighting", à la compilation Cleveland
Metal (qu'édite un obscur label nommé Clubside Records) aux cotés de groupes locaux comme
Black Death et Sacred Few.
Peu après les membres de
Shok Paris doivent faire face au départ de leur chanteur Buddy McCormack, et le remplacent par Vic Hix.
Signé en 1984 sur le jeune label Auburn Records,
Shok Paris rentre en studio enregistrer son premier album "
Go for the Throat".
Sur ce disque doté d'une pochette sur laquelle trône une imposante guillotine (et d'une guitare en forme de tour Eiffel au verso) ainsi que d'un titre instrumental (bizarrement) intitulé "Marsielles De Sade" (un hommage au fameux marquis ?), le groupe (en plus de son nom) multiplie les clins d'œil à la France.
Cependant à l'écoute de "
Go for the Throat" ce n'est pas de la scène française, mais de formations anglaises telles que
Tygers Of Pan Tang et
Tokyo Blade que
Shok Paris s'inspire.
Cette proximité avec ces deux groupes vaut uniquement pour la musique (en particulier pour les excellentes parties de guitares), car pour ce qui est du chant on est plus proche du timbre rugueux de David Potter Water (
Cloven Hoof) que de la superbe voix de Jon Deverill (
Tygers Of Pan Tang).
Mal distribué par Auburn Records (dont c'est la première production) "
Go for the Throat" se vend mal.
Entre 1984 à 1987, mise à part une participation en 1985 à la la compilation
Metal Madness (New
Renaissance Records) avec le morceau "
Streets Of Pleasure", la carrière de
Shok Paris est au point mort.
Il faut attendre 1987 pour voir les américains faire leur grand retour avec "
Steel and Starlight", un album dont le label Auburn Records (même si son nom figure toujours au verso de la pochette) a cédé les droits à l'importante maison de disques I.R.S. (International Record Syndicate) Records.
Doté d'une meilleure production que "
Go for the Throat", "Steel
And Sarlight" s'avère également plus agressif que son prédécesseur.
Il faut dire qu'en trois ans la scène Heavy
Metal a beaucoup changé, notamment avec l'arrivée de groupes plus violents que ceux de la New Wave Of British Heavy
Metal.
Un changement d'orientation que confirme l'écoute de titres tels que "Go
Down Fighting", "
Steel and Starlight", et "On Your Feet" sur lesquels l'influence des anglais de
Tygers Of Pan Tang s'efface au profil de celle (plus âpre) des allemands de
Steeler, des suédois de
220 Volt ainsi que des japonais de
Loudness (sur cet album la voix de Vic Hix rappelle parfois celle de Miinoru Nihara).
Suite au bon accueil que reçoit "
Steel and Starlight", le label I.R.S. Records prolonge sa collaboration avec
Shok Paris.
En 1989, accompagné de Kevin Beamish (qui a produit l'album "
Crusader" de
Saxon), le groupe retourne en studio enregistrer "
Concrete Killers".
Sur ce disque
Shok Paris a peaufiné son style, et nous offre des morceaux à la teinte plus mélodique.
Une orientation confirmée dès le rapide "
The American Dream" (où on croirait entendre l'ex-
MSG/
Alcatrazz Graham Bonnet chanter !) et par le puissant "The Heat
And The Fire" (qui fera l'objet d'un clip).
Le constat est le même pour les excellents "One
War With The World" et "Windows", des titres qui devraient plaire autant aux fans de
Black 'N Blue et
Icon qu'à ceux (plus nombreux) de
Twisted Sister.
Avec "Hold
Out"
Shok Paris nous livre une morceau au refrain entêtant, tandis qu'avec la semi-ballade "Away Too Long" le groupe confirme son souhait de s'ouvrir à un plus large public.
Malgré son changement de cap "
Concrete Killers" est un album de très bonne qualité, et s'avère plus varié que "
Steel and Starlight".
Une constatation due notamment à l'apparition des titres plus lents comme le sombre "In The
Dark" et l'austère "Memories".
Pour autant le Heavy
Metal pur et dur n'a pas été complètement abandonné puisque celui-ci revient en force sur les intenses "Find A Way
Out" et "
Concrete Kiilers", deux morceaux sur lesquels (à nouveau)
Shok Paris se rapproche de
220 Volt et
Loudness.
Sorti à une période où le Heavy
Metal est sur le déclin "
Concrete Killers" n'obtient pas le succès escompté, ce qui entraîne le split du groupe quelques mois plus tard.
En 2009 on apprend que le chanteur Vic Hix et le guitariste Ken Erb (accompagnés de nouveaux membres) ont redonné vie à
Shok Paris, et donnent des concerts dans leur région.
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