Comma

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16/20
Nom du groupe April Weeps
Nom de l'album Comma
Type Album
Date de parution 27 Avril 2018
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Palingenesis
Ecouter06:54
2.
 Unreachable Gratification
Ecouter07:18
3.
 Terminal Rumination of a Broken Soul
Ecouter06:36
4.
 A Way of Mind
Ecouter06:30
5.
 Rain
Ecouter05:25
6.
 Realisation Stage
Ecouter05:56
7.
 The Last Piece of Eden
Ecouter06:17
8.
 Extirpation
Ecouter07:35
9.
 In Aeternum
Ecouter06:49

Durée totale : 59:20

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April Weeps



Chronique @ ericb4

13 Octobre 2018

L'aventure se poursuit sereinement pour le groupe slovaque...

Cinq années déjà se sont écoulées depuis l'encourageant « Outer Calm, Pain Within », premier album full length réalisé par la formation slovaque, et la voici enfin revenue dans les rangs, plus boostée que jamais. Démarche préventive à laquelle nous avaient d'ailleurs sensibilisés ces natifs de Dunajská Streda, ayant sorti leur précédent opus pas moins de trois années suite à la création du groupe, en 2010. Ce qui s'en était ressenti à la fois concernant la qualité de leurs compositions et la finesse de leur ingénierie du son, dès lors bien plus aboutie qu'au regard de leur introductive et bien-nommée « Demo 2010 ». Ce nouvel arrivage suivra-t-il les traces de son illustre prédécesseur ? Leur ouvrira-t-il les portes d'accès au rang de valeur montante de leur registre metal d'affiliation ?

Dans ce dessein, le line-up a subi quelques remaniements. A la barre, on y retrouve bien Marta (frontwoman) ; N (growls) ; Dex (guitares) et Stronghold (claviers). En revanche, le guitarisre Doki a été remplacé par le guitariste/vocaliste Mario Turis, le batteur Roland, quant à lui, ayant cédé le poste à Peter Vavra, dit 'Pitrs'. De cette nouvelle collaboration émane le présent et second opus de longue durée dénommé « Comma » ; auto-production où se succèdent 9 pistes substantielles sur un ruban auditif de quelque 59 minutes. Cette fois, le mastering tout comme le mixage, au demeurant parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation, ont été laissés aux mains expertes du pluri-instrumentiste polonais Jarosław Toifl (ex-Nightly Gale, ex-With). Ce qui n'a pas été sans effets sur l'apparition de sonorités inédites, cristallisant une évolution stylistique du projet.

Ce faisant, cette œuvre metal atmosphérique gothique, originellement parée de touches death et doom, et encore calée sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, se voit dorénavant enrichie d'une empreinte mélodico-symphonique et progressive qui en définirait plus largement le contenu. Ainsi, si les influences de Tristania, Darkwell, Atargatis, Theatre Of Tragedy, Draconian, ne sauraient être éludées, preuve que nos acolytes ont su rester fidèles à leurs fondamentaux, on y perçoit désormais quelques arrangements nightwishiens et des lignes mélodiques fluidifiées, dans le sillage d'Imperia et consorts...


Dans cette livraison, la part belle a été faite aux amples plages mélodico-symphonique gothique et progressif, avec de réelles réussites à la clé. Dans cette mouvance, on retiendra, tout d'abord, « Palingenesis » et « Extirpation », deux plantureuses et sémillantes fresques polyrythmiques dotées chacune d'un riffing effilé, de délicats arpèges au piano, octroyant de truculents gimmicks guitaristiques et réservant de stupéfiantes montées en puissance. A mi-chemin entre un Nightwish de la première heure et Darkwell, ces deux entraînants méfaits jouent à plein sur les effets de contrastes vocaux pour nous séduire, les graciles volutes de la belle (proches de celles de Stephanie Luzie (Atargatis, ex-Darkwell)) venant le plus souvent en contre-point des serpes oratoires de son acolyte de growler. Et la sauce prend, in fine. Difficile également d'esquiver les saisissantes variations rythmiques et atmosphériques de « The Last Piece of Eden » et « In Aeternum », deux puissantes et galvanisantes ogives dans la veine conjointe d'Imperia et Draconian.

Parfois, à l'image de leur précédente offrande, nos compères on disséminé de tubesques messages musicaux. Ainsi, en dépit de ses relents doom death, le grisant et ''tristanien'' « Terminal Rumination of a Broken Soul » n'a pas tari d'atours pour nous retenir. Aussi, restera-t-on suspendu aux lèvres d'une déesse bien habitée, muée en sensuelle prédatrice, et ce, jusqu'à la note ultime de la pièce en actes. On appréciera également l'insoupçonnée gradation du corps orchestral, les somptueuses gammes au maître instrument à touches au corps à corps avec une guitare léonine, tout comme les jeux d'ombre et de lumière dispensés. Pour sa part, le pimpant « Rain » déroule des couplets habilement customisés, mis en exergue par le duo mixte en voix de contrastes, que relayent des refrains agréables à défaut de s'avérer imparables. Enfin, on ne résistera que malaisément au cheminement harmonique de « Realisation Stage », frondeuse et magnétique piste dans l'ombre de Theatre Of Tragedy, munie en prime d'un flamboyant solo de guitare et que n'aurait nullement renié Lanvall (Edenbridge).

Par ailleurs, et pour la première fois, le combo a opté pour le délicat exercice de triangulation vocale, qu'il décline en deux options différentes. Ce qu'illustre précisément « Unreachable Gratification », offensive et énigmatique fresque symphonique gothique aux relents death qui, non sans renvoyer à un Draconian estampé « Turning Season Within », est loin de manquer d'arguments pour assurer sa défense. Dans ce champ de turbulences constamment réalimenté par des riffs crochetés, évoluent les claires inflexions de la sirène parallèlement aux claires impulsions de Mario et aux growls saillants de N. Un virage savamment négocié par le collectif slovaque. D'autre part, une originale alternative est proposée à l'aune du tempétueux « A Way of Mind ». Renvoyant conjointement à Atargatis et Tristania, le headbangant manifeste met judicieusement en regard les angéliques patines de la princesse et une double et masculine empreinte growleuse. Une prise de risque totalement assumée et somme toute payante pour la troupe.


A l'issue de notre périple, un agréable sentiment de plénitude nous étreint, nous poussant irrémédiablement à une remise du couvert aussitôt l'ultime portée de la rondelle évanouie. A nouveau, le groupe slovaque nous octroie une galette proprette sur le plan logistique, témoignant d'un set de compositions à la fois complexe et efficace, témoignant chacune d'une inspiration féconde de ses auteurs. Sans tourner le dos à son passé, le combo a néanmoins ouvert le champ des possibles stylistiques ; démarche courageuse et se soldant par une œuvre enrichie d'inédites sonorités et de séries d'accords peu convenues, ne concédant plus que de rares fausses notes.

Ayant davantage varié ses joutes oratoires, pris quelques risques et évacué toute zone de remplissage, le collectif slovaque décline un propos, certes charismatique et techniquement éprouvé, mais bien moins diversifié que son aîné quant à ses exercices de style. Ce faisant, nos gladiateurs nous octroient un manifeste fort et partiellement novateur, susceptible de lui ouvrir de nouveaux débouchés. Aussi, à l'aune de ce second mouvement, peuvent-ils dores et déjà envisager de se hisser parmi les valeurs montantes de leur registre metal. Bref, un groupe à suivre de près...


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