Seulement un an après la sortie de «
Devilish Act of Creation »,
Thy Disease revient en force avec un opus fort en surprises «
Cold Skin Obession ». Toujours doté d’une pochette où se posent des corps décharnés, les polonais continuent sur leur lancée en nous proposant du death/black teinté cette fois-ci d’éléments indus voire même parfois électro, des éléments importants dans les compos de ce groupe original, marquant son orientation plus indus, qu’on retrouvera dans les albums suivants.
Cette fois-ci, le death et le black metal sont au même niveau.
Pas de supériorité, aucun style ne domine l’autre et chacun y trouve sa place. La voix de
Psycho alterne méthodiquement chant black et chant death, une alternance qui apporte beaucoup de profondeur aux compositions, d’autant plus que sa voix s’est beaucoup améliorée et se veut alors beaucoup plus incisive. Idem pour les riffs, qui sont cette fois-ci bien plus tranchants et agressifs que sur leur précédent opus. Bien maîtrisés et ancrés comme il faut, rien n’est fait au hasard.
Thy Disease joue la carte de la maturité et de la technique, en variant les styles.
Les titres sont plus recherchés et plus longs, frôlant un côté progressif, surtout dû au fait que le groupe exploite sur cet opus, les thèmes qui leurs sont si chers : la guerre, l’humanité, la destruction, l’apocalypse…d’où cette musique qui devient soudainement plus froide, plus sombre, plus profonde, emmenant l’auditeur dans un monde beaucoup plus torturé et privé d’une certaine liberté d’expression, de mouvement, de rassemblement…l’agressivité et les ambiances sont d’autant plus impalpables et font la force de ce «
Cold Skin Obsession », qui en devient presque effrayant.
Ainsi «
War Is Mine », et son intro uniquement faite aux claviers, est une réelle descente dans les méandres d’un monde presque oublié, industriel, futuriste, et en partie terrifiant. Les guitares lancent ensuite des offensives, véritable déflagration au sein de ces atmosphères glaciales, et la voix de
Psycho nous scande un « war » des plus puissants. « Ultimate
Reign » impose son côté black et son rythme endiablé, à mesure que les claviers deviennent de plus en plus présents, soulevant alors cette déchéance qui devient alors l’élément clé de cet opus.
« The Last of the Mohicans » et «
Cold » se situent plus dans une veine black death symphonique avec une grande prédominance des claviers, épiques, une batterie alternant blast beats et double pédale furieuse, et des guitares, enragées, terribles, aux riffs tantôt black, tantôt death et très efficaces. Ces deux titres sont sans aucun doute les pièces maitresses de ce «
Cold Skin Obession », l’un étant instrumental et prenant, l’autre emmené par un chant dévastant tout sur son passage, soutenu par quelques samples….un éclair au milieu de la nuit noire…un coup de tonnerre qui retentit pour nous enfoncer encore plus dans cet élan de torpeur.
Des titres se démarquent du reste de l’album par leur originalité et par leur style loin d’être dominant au sein des compositions. « Qualbuhu la Jadruqqu » est ultra cybernétique et mécanique, les claviers, les samples et les percussions en tête, ainsi qu’une basse presque soumise à distorsion. L’effet est saisissant et surtout ultra robotique. La voix synthétique se posant sur tous ces instruments renforce d’autant plus cet effet de décharnement et de perte d’identité. Industriel à souhait, ce morceau ci est sans doute le précurseur du changement d’orientation future de
Thy Disease… « Nihilistic Tranquillity » quant à lui, jouie d’une atmosphère gothique, notamment grâce à la présence d’orgues à la limite du macabre et parfois du mystique, accompagnés de sonorités électroniques et de quelques touches de violons histoire d’imposer un côté dérangeant.
«
Cold Skin Obession », c’est donc avant tout une bonne amélioration et une dose de maturité en plus. Les musiciens ont gagné en technique et les atmosphères sont d’autant plus recherchées, annonçant alors la suite. Si le death et le black se trouvent ici à égalité, ils ne le seront plus dans le prochain opus, «
Neurotic World of Guilt », la transition, le passage vers des sonorités d’autant plus death et industrielles …
Sérieusement, merci pour le commentaire ;)
PS : je n'oublie pas tous les albums que tu as chroniqué, je viendrai les commenter dès que je les aurai écouté, j'en fais environ deux par jour sur mon trajet.
Merci pour cette nouvelle rédaction. ;)
Merci encore pour le temps que tu as pris;)
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