"I sit at home and watch TV
Tits and games are boring me
The only show I like to see
True life - Reality"
On a tous besoin de sensations fortes pour chasser l'ennui du quotidien. Alors sortez donc vos costumes de latex, vos cagoules en cuir avec un zipper et vos gadgets sexuels douteux, et surtout, n'oubliez pas votre carte de membre; voici le troisième album de
Pungent Stench!
En cette année
1994, le trio autrichien qui ne fait rien comme les autres s'éloigne quelque peu de ses racines death metal. Finis les blast beats et tempos hyper rapides, la bande de Martin Schirenc (El Cochino pour celui-ci) propose un album plus groovy et mid-tempo, mettant à l'avant les influences blues et rock and roll qui ont toujours été présentes sur les titres du groupe. Club "Mondo Bizarre" - For Members Only est l'album mal-aimé et trop souvent négligé qui continue d'aliéner plusieurs fans et pourtant on y retrouve tous les ingrédients qui font de
Pungent Stench un groupe unique en son genre. Le son de la Telecaster de Shirenc, instrument très associé au hard rock mais très peu au metal, y est toujours. Moins salement distortionné que sur les albums précédents mais offrant ici de longs accords et solos dissonants. La jeu d'Alex Wank (ici
Sex Slave) sonne toujours aussi garage, l'absence d'artifices de production pour la batterie étant un gros morceau de l'identité sonore de
Pungent Stench première période. On y retrouve aussi, pour notre plus grand plaisir, cette voix unique et malpropre qui colle parfaitement aux concepts du groupe, quelque part entre le thrash, le death et Lemmy Kilmister avec un bonne dose de reverb, qui viendra dégoûter à coup sur l'auditeur non-averti et les oreilles sensibles. Aucun doute qu'on a bien affaire au même combo déjanté qui ne sera jamais confondu avec un quelconque groupe de rock and roll.
Le groupe enregistre encore une fois avec l'Autrichien Gregore Schwarzenegger, son producteur attitré, au studio viennois Sing Sang et l'album ne propose aucun morceau faible. C'est sans répit que défilent les riffs pesants de
True Life qui feront s'agiter les masses de cheveux sales. La groovy Klyster Boogie et son final bien dégoûtant, est en quelque sorte le hit de l'album. La plus rapide Hydrocephalus enchaîne sur l'étrange I'm a Family Man. Schirenc propose sur ce dernier une voix chantée et beaucoup d'effets pour mieux revenir avec un très bon hook à celle qu'on aime tant. Il serait aussi mal avisé de passer sous silence l'excellente Rape – Pagar Con la Misma Moneda et son intro de fusil à pompe qui conclut magnifiquement l'album... si on l'arrête après cette pièce! Parce qu'elle est suivie de quatre morceaux qui ne sont pas inscrits sur la pochette. Il s'agit de quatre pièces de l'album offertes en version instrumentale (dites Karaoke pour verser dans l'humour), absolument identiques aux version précédemment entendues sur le disques avec la voix en moins. Si ces quatre titres sont d'une inutilité flagrante, il semble que l'idée était d'inviter les fans à envoyer leur version chantée au groupe, le meilleurs se voyant offrir la chance de rejoindre le groupe sur scène pour pousser la chansonnette. Par contre le trio se sépara pour une première fois peu après la sortie de l'album, il n'y a donc pas eu de tournée pour en faire la promotion.
Évidemment, on a pas fait le tour sans parler de la superbe pochette. Quatre prochettes différentes sont proposées pour la couverture, deux pour le cd (une seule reprise pour le vinyle) et deux pour la cassette. Judicieusement, le groupe fait appel un fois de plus au photographe Joel-Peter Witkin qui signe les photos choquantes et artistiques de
Dirty Rhymes and Psychotronic Beats et de la réédition de 1993 de
For God Your Soul... For Me Your Flesh. Une bonne série de photos viennent cette fois mettre en images le concept sadomasochiste de l'album dans lequel les musiciens poussent l'audace jusqu'à se mettre eux même en scène vêtus de l'attirail qui est de mise. On y retrouve aussi des clichés d'instruments de torture qui n'ont rien de rassurants et plusieurs photos de vagins, canon de fusil inséré dans un vagin, petits soldats en plastique passant à l'assaut d'un vagin, couple en plastique de gâteau de noces avec la tête du mec en moins déposé sur un vagin.. La plus célèbre étant ce gros singe en peluche qui orne la version dépliable de la pochette cd. Une fois dépliée, on y voit le singe qui s'apprête à manger une banane insérée dans... bon ça va vous aurez compris!
L'album n'est peut-être pas le meilleur du groupe, mais il cadre parfaitement dans le concept et se doit d'être rangé au côté des autres dans la collection de tout bon fan de
Pungent Stench. Je l'écoute régulièrement depuis plusieurs années et je ne m'en suis jamais lassé, bien au contraire. Par contre vous risquez d'avoir à débourser une bonne somme pour mettre la main dessus.
Cucrapok
C'est un des seuls du combo que je n'ai pas en original, sait-on jamais sur un coup de moule lors d'un metal market cet été...
Et tout comme Cucrapok cela me fait royalement chier de ne jamais pu voir les autrichiens déjantés en live!
Merci Cucrapok pour la chronique.
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