Citadel

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18/20
Nom du groupe Ne Obliviscaris
Nom de l'album Citadel
Type Album
Date de parution 07 Novembre 2014
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album85

Tracklist

1.
 Painters of the Tempest (Pt. I): Wyrmholes
 03:08
2.
 Painters of the Tempest (Pt. II): Triptych Lux
 16:35
3.
 Painters of the Tempest (Pt. III): Reveries from the Stained Glass Womb
 03:34
4.
 Pyrrhic
 09:50
5.
 Devour Me, Colossus (Pt. I): Blackholes
 12:37
6.
 Devour Me, Colossus (Pt. II): Contortions
 02:27

Durée totale : 48:11

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Ne Obliviscaris


Chronique @ Bakounine

09 Décembre 2014

La quintessence du metal moderne ?

« Ce n'est pas dans la nouveauté, c'est dans l'habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs » disait Raymond Radiguet. Curieux constat, venant de celui qui mourut à l’âge de 20 ans...

Novembre 2014... à l'heure où les secousses déclenchées deux ans plus tôt par leur premier album « Portal of I » ne se sont pas tout à fait éteintes sur une partie de la sphère metalleuse (certes encore assez limitée), les Australiens de Ne Obliviscaris décident (enfin ! , diront certains) de libérer au grand jour une nouvelle parcelle de leur créativité en révélant au monde leur deuxième mouture « Citadel », qui déjà au vu de nombres de commentaires retrouvés serait en passe d'égaler son prédécesseur, un avis qui peut se défendre mais mérite peut-être d'être un peu tempéré.


Souvenez-vous de l'épisode précédent, « Portal of I » avait débarqué à peu prés de nulle part, hormis pour les quelques privilégiés qui avaient découvert le groupe du temps de leur EP en 2007, révélant plus de soixante-dix minutes d'un metal extrême extrêmement technique, fouillé et efficace et sur le plan des mélodies et de la composition, très étoffé (ou tape-à-l'oeil diront les réfractaires) avec de multiples éléments variés, chants black, voix claires, violons, basse jazzy, breaks atmosphériques, dans sept titres plus puissants et impressionnants les uns que les autres, se posant presque en grands espoirs d'une scène extrême australienne en pleine croissance actuellement (avec derrière les Portal et Bel'akor, des combos comme Aquilus ou Myraeth).


Deux ans après, Ne Obliviscaris ne cherche pas à sortir un « Portal of I » version II, déjà parce qu'il faut se souvenir des circonstances de création de celui-ci, de l'imbroglio judiciaire ayant visé le guitariste d'origine française Benjamin Baret, qui a failli être renvoyé hors d'Australie, ayant retardé énormément sa sortie, cinq ans entre l'EP et l'album qui était donc une synthèse et un agrégat (si je puis dire) des morceaux du groupe écrits jusqu'alors dans un album très long, synthèse des années passées. Ce n°2 a pu bénéficier d'un processus de composition plus classique avec l'intention d'en faire un « vrai » album avec du coup, des transitions instrumentales, des morceaux en plusieurs parties, et une durée totale plus courte, de 48 minutes quand même, mais mine de rien tranchant du coup quand même avec son prédécesseur, surtout quand il n'y a que trois « vrais » morceaux chantés, un de seize minutes, il est vrai...
En fait, ce « Citadel » sera un petit peu à l'image de son artwork par rapport à « Portal of I » comme une continuité de ce qui fut fait, mais en plus sage et tempéré toutefois, et un peu plus froid également. Aussi, il est un inévitable constat qu'il faudra tirer sur cet album : il vous soufflera moins que le premier.


Ce n'est pas tant lié aux passages instrumentaux, à l'image de « Painters of the Tempest (Part III) : Reveries from the Stained Glass Womb » qui permet de faire souffler quelque peu entre les morceaux, mettant en avant le violon de Tim Charles devant une guitare acoustique flamenco. Les introductions et outro de l'album jouent très bien leurs rôles, que ce soit d'exposition pour la première et de conclusion pour la seconde dans un étonnant registre, avec un violon au son étouffé initialement et aux motifs plaintifs et maladifs, pour finir sur un aspect légèrement bruitiste qui peut rappeler l'étrange conclusion de « Portal of I ».
Pour ce qui est des morceaux extrêmes, on naviguera dans des terres (hein !) relativement connues, on retrouvera ces passages à la voix hurlée avec des guitares rageuses soutenues par la batterie de Dan Presland tout en blast et très haute dans le mixage, lui qui est également capable d'un jeu bien plus sobre et en toucher dans les instants plus mélodiques. Au jeu de cet album, l'un des gagnants est Cygnus, le bassiste dont les quelques instants de bravoure où il arpentera sa fretless ardemment, seront ici plus courants que sur le précédent. Et, au contraire, les guitaristes seront peut-être moins à la fête et plus discrets, avec moins de soli au profit du violon.
Pour autant, quelques variations dans l'esprit global sont à noter, déjà dans celui de l’œuvre avec un résultat résonnant plus posé et moins foufou, Ne Obliviscaris en mets moins partout et du coup certains passages plus en retenue surprendront comme le pont de « Pyrrhic »... Les riffs extrêmes semblent également moins axés black metal, et se rapprocheront de manière plutôt franche du death metal ainsi le début de ce même « Pyrrhic » ou de « Devour Me, Colossus (Part I) : Blackholes ».
Pour ce qui est des passages plus mélodiques, ils ont de plus en plus un aspect metal progressif assez classique, jusqu'à se rapprocher des groupes de référence, à l'image de ce passage au milieu de « Painters of the Tempest (Part II) : Triptych Lux » qui serait passé comme papa dans la bonne au milieu du « A Change of Seasons » de Dream Theater, voix claire comprise...


Au final, on peut résumer cet album en deux points principaux, le premier est qu'il est extrêmement délicat d'y dénicher de vrais points faibles objectifs, l'ensemble est quasi-parfaitement construit (si on excepte quelques transitions qui passent de justesse), techniquement tout est toujours excellent, les compositions sont si variées et si léchées que c'en est un vrai bonheur pour les esgourdes. Le second est qu'indubitablement, cet album est un léger cran en dessous du premier, plus posé, moins « m'as-tu-vu » peut-être aussi, plus sage et réfléchi mais perdant du coup de son mordant et de sa folie, jusqu'au niveau de la production qui hiérarchise mieux les différents éléments musicaux, rendant le tout peut-être plus abordable, mais effaçant un peu cet aspect jouissif de « toujours plus loin, toujours plus fort » qui rendait totalement à part « Portal of I ».


Ne Obliviscaris demeure un groupe exceptionnel dans la scène metal post-2010, quand bien même cet album ne supportera que 90% des promesses faites par « Portal of I ». Si l'absence de l'effet de surprise explique une partie, d'autres éléments plus objectifs en sont aussi responsables...
Mais la qualité intrinsèque de l’œuvre n'est en aucun cas à mettre en doute. « Portal of I » n'était pas un coup de tonnerre suivi d'un grand vide, ce « Citadel » sera une œuvre qu'on appréciera par plus petites doses mais dont la valeur n'est en aucun cas à mettre en doute, d'autant qu'elle permet de poser ce constat, les Australiens ont réussi à trouver une vraie identité qui survit au cap du premier album, Ne Obliviscaris fait du Ne Obliviscaris, une œuvre tout à fait personnelle et reconnaissable, avec une identité que peu de groupes post-2010 ont réussi à obtenir. La quintessence du metal moderne ? Sans aller jusque là, on peut toutefois considérer a minima que l'on est dans la crème du répertoire avec un groupe qui a les moyens de durer...

5 Commentaires

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growler - 09 Décembre 2014: Merci pour la chronique, un modèle du genre!! Je suis d'accord avec Zerky, pour moi aussi, c'est sans doute l'album de Black progressif de l'année.
Skullreader - 09 Décembre 2014: Très bon album mais complètement d'accord avec le chroniqueur, pas de grande surprise au final, je suis moins resté sur le cul que pour le précédent. Cela n'en reste pas moins un bon album hein. En tout cas, super chronique qui résume bien les choses, merci !
Solahtar - 10 Décembre 2014: Merci pour la chronique. L'album est bon mais j'avoue que son écoute demande des conditions particulières : il faut être prêt à traverser les ambiances variées. En tout cas, l'album est plus cohérent que le précédent et NeO explore de nouvelles pistes intéressantes (bordel le duo guitare acoustique/violon qui clôture Painters of the Tempest est merveilleux)
Ebrithil - 11 Décembre 2014: Je découvre ce groupe et je suis hypnotisé. C'est peut-être un des trucs les plus innovants, les plus puissants et les plus grandioses que le metal aie pondu depuis un bail...
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