Chasing a Reflection

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17/20
Nom du groupe Rage Of Light
Nom de l'album Chasing a Reflection
Type EP
Date de parution 27 Fevrier 2016
Style MusicalElectro Metal
Membres possèdant cet album11

Tracklist

1.
 Beautiful Slave
Ecouter05:03
2.
 Deception
Ecouter04:36
3.
 Lollipop (Candyman) (Aqua Cover)
Ecouter03:33
4.
 Sick
Ecouter04:30
5.
 Requiem
Ecouter05:34

Durée totale : 23:16

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Rage Of Light



Chronique @ ericb4

05 Avril 2016

Un encourageant et original essai restant néanmoins à dégrossir..

Rage Of Light est un trio d'électro metal helvétique, créé en 2007 par Jonathan Pellet (Nodafreth, Dysrider, ex-Trophallaxy), mêlant des influences death et mélodique. Pour la mise en œuvre de son projet, combinant habilement l'univers du metal et le groove de l'empreinte trance, cet expérimenté programmeur et growler s'est octroyé les compétences de son acolyte de Nodafreth, le guitariste Noé Schüpbach, et celles de la talentueuse et charismatique chanteuse Melissa Bonny (Evenmore). De cette collaboration, en ressort un prudent et modeste EP de cinq titres gravés sur un ruban auditif de vingt-trois minutes où l'on décèle un panel de compositions originales, entraînantes, voire saillantes, associées à un travail millimétré sur les sonorités synthétiques, orientées électro. Dans cette mouvance, on se situe à la croisée des chemins entre les variations et sinuosités des claviers d'Amaranthe, la dynamique percussive de Visions Of Atlantis et l'empreinte mélodique de Lunatica. Et ce, avec une touche atmosphérique plus sombre, nous calant au sein d'ambiances crépusculaires mises en exergue par une kyrielles de growls caverneux.

L'oeuvre suit deux orientations différentes et complémentaires, l'une invitante, faisant virevolter de sémillantes et soyeuses nappes synthétiques, conférant une légèreté au message délivré. Ainsi, une dense couverture organique nous installe dans un bain orchestral aux remous enivrants sur l'entraînant « Beautiful Slave », titre magnétique aux riffs écorchés vifs et à la rythmique martelante. Couplets et refrains alternent classiquement, empruntant des chemins harmoniques assez convenus mais agréables eu égard à un tracé mélodique alléchant. On appréciera l'angélique grain de voix de la déesse, partageant sa partie avec des growls tranchants pour une folle embardée, au fil d'un parterre synthétique aux notes frétillantes, effrénées et habilement mises en relief grâce aux arrangements signés Jonathan, non sans rappeler Amaranthe. De son côté, le vivifiant et émoustillant « Lollipop (Candyman) (Aqua Cover) » laisse les rampes aux synthé se déployer avec célérité pour un rendu stupéfiant d'emphase, sans pour autant virer dans le symphonique. On suit alors les tribulations du duo mixte, sachant ménager les contrastes, au fil de couplets bien sculptés et de refrains entêtants, bien qu'éminemment accessibles.

Parfois, le ciel s'obscurcit, avec quelques rais de lumière çà et là, pour un rendu confondant de réalisme et apte à nous faire frissonner de bout en bout. Ainsi, les éclairs lancés par des dieux colériques accolés à des détonations angoissantes s'abattent sur nous sans crier gare à l'aune du vrombissant et sombre « Deception », titre électro gothique jouant sur les contrastes atmosphériques, dans le sillage d'Amaranthe. Dans cette ambiance semi-apocalyptique, cohabitent des séries de notes fugaces conférant quelques effets lugubres, corroborées à des growls rocailleux et peu avenants, et un cheminement harmonique infiltrant et témoignant d'un pastiche d'accords acidulés et enjoués aux claviers, mis en scène par les douces inflexions de la belle. Un break opportun s'intercale et permet de reprendre son souffle avant que la reprise sur le refrain, implacable déferlante, ne vienne tout balayer sur son passage. Dans ce bouillon fétide, un tapping martelant étreint un virulent serpent organique, faisant corps avec les patines oratoires du couple démoniaque pour une valse ininterrompue avant la chute. Plus sombre encore, fouettant par ses riffs acérés et sa rythmique diluvienne, « Sick » offre sa panoplie électro tout en y mêlant une touche death gothique, sans pour autant se départir d'une assise mélodique engageante. Un joli pont technico-mélodique fait monter au créneau une virulente lead guitare et le monstre synthétique pour un combat épique, où les éléments n'ont de cesse de se déchaîner. Dantesque traversée qui laissera quelques traces dans nos tympans alanguis.

Enfin, le combo a tenté de faire cohabiter ses mots bleus avec une touche trance, un poil dark, dans un plan progressif d'ensemble. Ainsi, une fausse ballade nous est dispensée à l'instar de « Requiem », infiltrante et mystérieuse piste, réservant son lot de surprises, avec une insoupçonnée pointe d'acidité dans les schémas vocaux empruntés. L'omniprésent et glissant instrument à touches n'a de cesse d'onduler, déployant quelques effets peu courus par la concurrence, cela tenant à des arrangements ayant pris le temps nécessaire à la maturité du propos. Pour sa part, la sirène, non sans rappeler Lunatica, enlace nos pavillons en douceur alors que la partie growlée s'interpose, ne permettant pas au morceau de jouir d'une lumière mélodique captatrice de nos émotions, sans pour autant tomber dans le pathos. Malgré cette déconcertante orientation, cet intrigante plage pourra s'immerger à long terme dans la mémoire de ceux qui auront pris le temps nécessaire pour en déceler toutes les subtilités.

On ressort de l'écoute de la rondelle interpelé par l'originale association de styles esquissée par le collectif helvétique, stimulant de fait l'envie d'y revenir. Une prise de risques qui semble lui avoir réussi, eu égard à la profusion de convaincants contrastes et à moult effets de surprise que cette improbable symbiose a autorisés, mis en relief par des arrangements de bonne facture. Même si les synthés apparaissent en première ligne au détriment de certaines lignes de chant, en raison d'un sous-mixage de ces dernières, la qualité d'enregistrement compense cette relative carence, ne laissant filtrer que peu de notes résiduelles. Cela dit, peu de variations des schémas vocaux nous sont dispensées et on aurait souhaité davantage de variété dans l'architecture des morceaux, reposant encore largement sur une rythmique peu différenciée et des tracés mélodiques déjà empruntés. On découvre ainsi un message musical riche en arpèges, techniquement élaboré, finement composé, à affiner encore pour vraiment s'imposer comme une référence du genre. Néanmoins, arguons que ce skeud, s'adressant en premier lieu aux aficionados d'électro metal à chant féminin, pourra aussi toucher quelques fans de metal atmosphérique gothique, de metal alternatif ou symphonique. On attend simplement un sursaut pour que nos acolytes puissent véritablement prétendre s'inscrire parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

2 Commentaires

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Flandre - 10 Avril 2016: Belle surprise!
Tempo et son résolument accrocheurs et enivrants.
Et si on se mettait en Trance Metal mode? ;-)
ericb4 - 10 Avril 2016: Oui, on a une alliance originale de styles et la production est soignée. Encore quelques variations vocales et de diversité sur l'architecture des morceaux et le groupe montera d'un cran pour maintenir en respect la concurrence! A suivre, donc...
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