Pour un bon départ, c'est un bon départ ! Un sans faute dont peu de groupes peuvent se targuer aujourd'hui, ce genre de départ qui vous fait directement entrer dans la légende ou vous donne irrémédiablement un statut culte underground, car injustement ignorés par la masse lors de sa sortie, faute de promotion et du désintérêt le plus total de la plupart des gens.
Pourtant, ce disque est une tuerie, et le monde du
Metal allait bientôt le découvrir, de par le bouche-à-oreille, mais surtout grâce aux prestations scéniques du groupe tout bonnement hallucinantes de puissance qui lui donneront bientôt une fanbase conséquente que ce soit au Benelux ou en Allemagne. Ce groupe était tout doucement en train de balayer tout sur son passage et le Label allemand
Sharks Records avait vu juste en les faisant signer pour deux albums suite à une demo sortie auparavant, écoulée en un temps record lors des concerts du groupe, et encore et toujours par le bouche-à-oreille. Époque révolue aujourd'hui due à l'avènement d'internet, mais là n'est pas la question !
Mais trêve de bavardage, place à l'album qui nous intéresse tout particulièrement ici, car rappelons le tout de même, il s'agit d'une chronique et non d'une histoire du groupe que je vous invite à découvrir d'ailleurs dans la section biographie.
Imaginez une machine monstrueuse qui ne laisse aucun répit, qui vous poursuit, et faite pour ne faire aucuns compromis sur ceux qui se mettent en travers de son chemin, et ce dans l'obscurité la plus totale. Car oui, le morceau qui ouvre l'album "No Light (At the
End of Their Tunnel)" donne cette impression. La machine démarre en trombe sur un coup de guitare et une batterie véloce et puissante, suivie d'un riff terrible, annonçant la mécanique particulière de
Channel Zero. Des grattes froides, sans humanité, mécaniques donc, servies par une production ultra sèche. La voix semble faire partie de cet amas, et se colle parfaitement à l'ensemble, vociférant sa colère contre l'humanité bête et irréfléchie. Ce morceau est une pure merveille et fait partie des grands classiques du combo. Le groupe fait déjà montre de sa personnalité par un jeu assez particulier, accouplé à une maturité étonnante et une technique assez élevée.
Pas de répit avec le second morceau "Tales of
Worship" qui démarre tel un rouleau compresseur avant d'enchaîner sur des moments rapides et mid-tempo dévastateurs. Mais ce qui fait la force aussi de ce groupe est que tous ses refrains sont facilement assimilés, même chose pour les riffs qui pourtant s'abattent comme une pluie diluvienne, signe d'une grande inspiration et d'un grand talent. "The Pioneer" quant à lui est un mid-tempo jouant avec les contre-temps et à l'atmosphère assez oppressante, toute proportion gardée bien sûr, avant une nouvelle accélération et un final assez salvateur.
Vient ensuite "Succeed or
Bleed", démarrant sur un tapping du plus bel effet accompagné de la batterie et de la basse vrombissante, avant un arpège de toute beauté annonçant un riff tout simplement énorme ! Mais ici, un défaut vient un peu gâcher le plaisir, le chanteur Franky n'étant pas très à l'aise sur les refrains avec un chant clair, comment dire, "chanté", sonnant il faut l'avouer, un peu faux, le morceau souffrant aussi de plus de quelques longueurs... Dommage car cela fait tache sur ce morceau qui reste tout de même une bombe.
Alors la voilà, cette trilogie de classique à la suite l'un de l'autre que sont "
Never Alone", "Inspiration to Violence" et surtout "Painful Jokes". On commence sur un morceau Thrash sans compromis avec "
Never Alone", au tempo très enlevé, des grattes et un refrain géniaux, aux couplets très agressifs et au final tout simplement surpuissant qui doit faire un désastre en
Live que ce soit dans la fosse ou au niveau de la nuque. "Inspiration to Violence" démarre sans attendre par une intro somptueuse en forme de solos du plus bel effet, le morceau évoluant par après sur un mid-tempo se dirigeant vers un des meilleurs refrains du disque. Ce morceau est un des meilleurs jamais écrits par
Channel Zero mais n'arrive pas à la cheville pourtant du chef d'œuvre intemporel qu'est "Painful Jokes", morceau inégalable. Une intro au riff tout simplement exceptionnel accouplé au chant de Franky tout en précision avec celui-ci. Mais c'est au moment où l'on s'y attend le moins que le morceau s'accélère sur un autre riff encore plus exceptionnel. La voix de Franky prend des allures que l'on a pas encore entendues sur ce disque, touchant la perfection, le refrain est hyper salvateur,sans parler du solo de toute beauté. Non, ce morceau n'est ni plus ni moins qu'un des plus grands classiques du
Metal, tous styles confondus, et je ne mâche pas mes mots.
Bien sûr, malheureusement, le morceau "
Save Me" qui suit fera pâle figure à côté d'un tel morceau, mais survit quand même grâce à sa grande qualité et un Phil à la batterie se déchaînant comme un taré sur ses fûts. Mais il se passe quelque chose, les riffs et les refrains au fur et à mesure que l'on avance dans le disque sont de plus en plus inspirés et efficaces, on sent vraiment le groupe monter en puissance et on commence à comprendre ce que de tels morceaux devaient donner en
Live à l'époque. On arrive ensuite à "Animation", qui malgré un riff et une basse géniale souffre de nouveau de quelques petites longueurs et un Franky qui s'essaye encore avec douleur à la voix claire "chantée", mais passe plus facilement que sur "Succeed or
Bleed". Dommage. Le disque qui est passé comme l'éclair s'achève sur le fameux "Run with the
Torch", morceau Thrash sans concession qui clôt l'album de la façon la plus efficace, comme ils l'avaient commencé. A noter que ce morceau sera réenregistré à l'occasion du 3ème album du groupe "
Unsafe".
Que dire de ce disque ? Que si vous recherchez un groupe à la forte personnalité, qui malgré une ambiance froide et oppressante, telle une machine de guerre mécanique, arrive à faire passer un pur moment de
Metal comme on les aime, sautez sur ce skeud. L'originalité du jeu de gratte et la puissance de l'ensemble finissant de vous convaincre.
De toute façon, passer à côté de ce disque relève du crime le plus ignoble... Mais... Et si je vous dis que le prochain fera encore mieux ?
Merci pour ton commentaire et les conseils,c'est ma toute première chronique,donc je suis encore un Noob en la matière ;)
Pour l'album suivant,je t'invite à lire ma chronique qui ne devrait pas tarder,j'espère,à arriver.Ce que je peux te dire est qu'il est complètement différent de celui-ci tout en étant dans sa continuité.Pour ce qui est de la comparaison avec Pantera,on peut dire cela pour certains morceaux à partir d'"Unsafe" mais ce "Stigmatized" est un truc beaucoup plus sombre et original et surtout personnel,que je t'invite à découvrir dés que tu en auras la possibilité.
@++
MAIS n'arrive pas à la cheville pourtant du chef d'œuvre intemporel qu'est "Painful Jokes", morceau inégalable.
"Painful Jokes", une bombe, merci pour ce commentaire SmOX! La deuxième partie de ce morceau, j'arrive même plus a tenir le volant de ma voiture quand je l'entend tellement il me transporte haha
Je pogote encore dessus en 2016 :-)
Cet album est le meilleur, de loin, de Channel Zero. Malheureusement, je ne suis pas fan des autres...même s'il y a quelques bons morceaux ici et là.
Lignes mélodiques, refrains sympas, voix au diapason, et un très bon son qui met en avant le jeu de batterie vif de Phil B. sont des ingrédients face auxquels n'importe quel thrasher pourra succomber. Sans doute un peu longuet, et parfois parsemé de fautes grossières (le fade-out du premier titre ou le copié/collé de Sepultura sur le riff d'intro de "Tales Of Worship") n'altèrent pas le plaisir d'écoute.
Franchement, pas aussi dithyrambique que le chroniqueur, mais bien content de découvrir (vaut mieux tard que jamais) cet album.
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