Sybreed parcoure du chemin depuis sa formation en 2003 et les cendres de
Rain. Nouveau souffle d’une vague cyber metallique, après déjà trois albums bien définis, passant d’un «
Slave Design » terriblement violent et mécanique à un «
The Pulse of Awakening » noir et plus fort en claviers, les suisses nous proposent en ce mois d’avril une exclusivité particulière au sein d’un nouvel EP, à la manière d’un «
AEON » il y a deux ans. Une nouvelle direction musicale, une nouvelle force, et un nouveau dynamisme devraient s’imposer, sans pour autant occulter cette imagerie, ce concept et cette musique si caractéristiques de
Sybreed…
Car nous le savons tous, la fin sera la même, qu’importe les événements. L’humain, en digne
Challenger, malgré une volonté certaine de s’en sortir et de réparer ses erreurs, ne peut lutter longtemps contre son œuvre. La situation se retourne irrémédiablement à son désavantage, de façon à ce qu’il devienne à l’image des ses machines devenues dominatrices : le pire ennemi de l’humanité.
« I’ll become the enemy of mankind »
Sybreed continue à nous proposer un univers sombre, et rien que l’EP nous présage que du bon pour l’album à venir. Composé de quatre morceaux, le «
Challenger » et ses trois remixes, il se veut être à l’image d’un «
The Pulse of Awakening » en plus sombre mais aussi agressif, moins axé sur les parties électroniques, malgré leur omniprésence. Cette fois ci, l’homme devient son propre ennemi, pris dans un engrenage technologique et cybernétique sans fin.
Sybreed accentue donc le tranchant des guitares ainsi qu’une certaine agressivité dans les couplets. Ces derniers sont des plus étranges et des plus déshumanisés, les claviers nous octroyant des sonorités aussi bien futuristes que machinisées, tandis que Ben pose une voix diversifiée comme jamais. Aussi bien criée et violente que synthétique et décharnée, claire et mélancolique ou plus grave à la manière d’un «
Slave Design » revisité, tous les timbres semblent ici être parcourus. Evidemment, le refrain reste bel et bien dans une optique plus légère, sans occulter cette forte incision à la guitare et à la batterie, il n’est pas sans évoquer les prouesses d’un « Electronegative » couplé avec un « I Am
Ultraviolence ».
Toujours bien pris dans une atmosphère bien particulière, pervertie et très pessimiste, les trois remixes ne sont que des versions plus électroniques mais toujours aussi cybernétiques de ce «
Challenger » déroutant. Faites par deux artistes différents (la troisième étant l’œuvre du guitariste/claviériste Drop), l’une rappelle les mélanges electro/indus sans perte d’agressivité toutefois, alors que l’autre possède un certain côté frais, davantage « popisant », plus déstructuré par rapport à l’original, presque méconnaissable.
Mais quitte à faire dans le synthétique, autant le faire jusqu’au bout. Drop et sa version nous offre un mélange tout en éléments électroniques, sans non plus être techno, contrairement à l’EP «
AEON » qui poussait le bouchon un peu trop loin de ce côté-là. Ce morceau est une réelle poussée vers un monde robotisé, et bien sûr, synthétique. Les claviers et le rythme prennent le pas, le chant restant identique à la première version, mais le côté robotique est davantage mis en avant lors des couplets.
Un EP intéressant mais finalement dispensable, surtout si le titre «
Challenger » figure lui-même sur le prochain album, ce qui n’est finalement pas impossible. Tout de même moins brute et ambiancé qu’un «
Antares » mais plus direct et sombre à la «
The Pulse of Awakening », nous sommes ici dans la suite logique des événements. Attendons donc la suite histoire d’en avoir le cœur net.
Il me fait plus penser à Antares que Pulse (le refrain et les effets électro), ce qui n'est pas pour me déplaire ^^
Le son par contre est plus massif, dans l'esprit de Pulse. Si le prochain album continue dans cette optique ça va fister du poney !
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