Carnage Funeral

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16/20
Nom du groupe Bonecarver
Nom de l'album Carnage Funeral
Type Album
Date de parution 11 Novembre 2022
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Carnage Funeral
 06:27
2.
 Ancient Atrocity
 03:55
3.
 The Reckoning
 03:58
4.
 Thorned
 04:26
5.
 Pillars of Tragedy
 03:42
6.
 Morgue Desecrator
 04:19
7.
 The Red Wake
 04:06
8.
 Horror Disorder
 03:44
9.
 Bereavement
 04:00

Durée totale : 38:37

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Bonecarver


Chronique @ Groaw

19 Décembre 2022

Carnage Funeral est une œuvre aboutie, où la tension et l’horreur se livrent une bataille sans merci

Grand espoir de la scène espagnole, Bonecarver est une réincarnation du groupe de death metal/deathcore Cannibal Grandpa. Cette renaissance et ce changement de nom est d’ailleurs conté sur le premier opus de la formation Evil et sur sa pochette qui représente la mort de ce grand-père cannibale. Son héritage se poursuit jusque dans les compositions du quatuor qui retracent les récits du tueur en série américain Albert Fish. Chaque album rapporte ses différents crimes et atrocités de son vivant avant son décès sur la chaise électrique. Selon les membres du collectif, Evil est une représentation du mal sous la forme la plus brute et extrême qui puisse exister. Pour rendre plus vrai que nature ces tableaux, les Espagnols en sont venus à créer un monde plus sombre, plus désolant à travers un masque et un personnage : le Sculpteur d’Os.

A travers sa première offrande sous Bonecarver, le combo nous a livré une multitude d’influences entre death metal, brutal death, slam, death technique ou encore deathcore sans poser un style totalement défini. La malveillance ainsi que la destruction furent de solides points d’entrée pour décrire l’image psychopathe et dangereuse du criminel américain. De plus, nos musiciens ont pu compter sur une arrivée plutôt remarquée sur la maison de disques Unique Leader Records pour partager ses terrifiantes rédactions. Si ce premier coup de pinceau s’est montré très convaincant, il a néanmoins manqué à nos Espagnols un élément déclencheur, une représentation précise de son atmosphère insoutenable. C’est à travers sa seconde toile nommée Carnage Funeral que nos artistes vont tenter de perfectionner cette intrigue et de nous plonger dans ce spectacle macabre.

Pour nous imprégner de cette angoisse et de cette cruauté, le combo espagnol va frapper fort d’entrée avec le titre éponyme. Dès les premiers instants, nous comprenons que la formation a changé de fusil d’épaule avec une somptueuse introduction symphonique tout en progression. L’orchestration est remarquable, le désespoir et la mélancolie se font vivement ressentir et apportent une profondeur presque abyssale. L’apparition des chœurs et des cuivres suivis par les cordes et la batterie est l’apogée de ce tourment, une métaphore d’une fin imminente et inévitable. Le développement est par la suite presque logique avec une ambiance caverneuse, excessivement sombre et malsaine. Le chant ne nous trompe pas avec une alternance entre growl et chant écorché. Le doute n’est plus permis : Bonecarver a muté son concept musical vers un blackened deathcore symphonique de la même trempe qu’un Lorna Shore, Worm Shepherd ou A Wake In Providence. Mais à la différence de ces différents collectifs, les Espagnols conservent un certain classicisme avec des passages death metal old-school. Le morceau éponyme nous envoie un final époustouflant, un breakdown avec chœur pour une annihilation totale.

Les orchestrations et l’écriture mélodique sont impressionnantes, très ambitieuses, largement à la hauteur des figures du genre. On se demande tout de même comment la formation espagnole a pu autant mûrir en l’espace d’un an à peine. Dans tous les cas, ce n’est clairement pas Ancient Atrocity qui nous prouvera le contraire avec ces passages symphoniques qui développent une ambiance épique, presque théâtrale, une intensité qui se manifeste par une effroyable prestation vocale, principalement dans le chant écorché. La définition du mal n’aura jamais aussi bien portée son nom à travers cette impulsion black metal. On aurait pu s’inquiéter par autant d’apports symphoniques dans les compositions de Bonecarver mais la réalité montre que l’équilibre entre brutalité et harmonie est royalement maitrisé. Même s’ils sont parfois séparés l’un de l’autre, leur portée est toujours immuable. En ce sens, Horror Disorder propose une introduction orchestrale, sans conteste la plus terrifiante et grandiloquente avant de basculer dans un deathcore plus traditionnel caractérisé par une panne presque silencieuse où seul quelques cymbales et riffs de guitare viennent nous enfoncer six pieds sous terre. Seul Bereavement, morceau final de l’album se détache de cette veine orchestrale, même si l’on observera notamment en milieu de mélodie quelques intégrations symphoniques et quelques inspirations égyptiennes dans son introduction. Cependant, le reste de la conception est bien plus conventionnel, plus languissant également et un étouffement quasi-total, un bref retour aux sources.

On ne peut aucunement nier les influences parfois trop omniprésentes de Lorna Shore, Shadow Of Intent ou de Worm Shepherd ou de formations liées à d’autres styles musicaux tels que Cradle Of Filth, Dimmu Borgnir ou Behemoth ce qui donne à ce Carnage Funeral une personnalité quelque peu impersonnelle. De même, on regrettera cette production parfois un peu trop propre et aseptisée qui fait perdre cette sensation de dévastation et d’abomination. Néanmoins, l’aboutissement, la profondeur et la plume sur les orchestrations sont si soignés, si poussés que cette absence de nouveauté de la part de notre quatuor est amplement excusée. De même, la palette vocale de notre vocaliste est aussi variée qu’un certain Will Ramos pour des prestations qui frisent l’inhumain.

Carnage Funeral est une réussite totale et une sacrée bonne surprise de la part de Bonecarver. En l’espace d’un seul disque et surtout en l’espace d’une seule année, les musiciens ont fait mûrir leur projet musical pour ne se concentrer que sur un style principal, celui du blackened deathcore symphonique. Même si dans son idée générale le quatuor espagnol ne révolutionne en rien la scène actuelle, les recherches harmoniques, la qualité d’écriture ainsi que le rendu vocal suffisent à ce second opus pour intégrer le carré privilégié des meilleurs sorties deathcore de cette année. Si les récentes sorties en termes de blackened deathcore symphonique vous ont conquis, vous devrez par conséquent trouver chaussure à votre pied chez nos voisins espagnols qui se montrent sous leurs meilleurs auspices et confirment les espoirs placés en eux.

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