Mob Rules roule sa bosse sur les routes Européennes depuis près de 20 ans. Quelques changements de line up et 6 albums n’ont pas émoussés l’envie du groupe de continuer à composer de nouveaux titres et surtout de défendre ceux ci en live.
Cannibal Nation est donc le septième opus du groupe qui est signé sur l’un des labels dominant du style Heavy/
Power, c’est à dire AFM Records.
L’artwork reste très sobre, représentant deux serpents se mordant mutuellement la queue. Une réalisation relativement simple qui met bien en évidence le titre de cet opus.
Que dire au niveau du son que l’on n’aurait pas dit pour les autres sorties récentes du genre? Il est évidemment d’une pureté, d’une puissance et d’une clarté limpide. Il devient même difficile de différencier bon nombre de productions actuelles les unes des autres, tant le travail sur le son est assez similaire d’un studio à l’autre. Mais cela n’enlève rien au travail effectué ici et à la qualité de l’ensemble.
Pas d’intro ostentatoire pour ce
Cannibal Nation. On entre directement dans le vif du sujet. Et le sujet en question est quelque fois très proche du
Black Sabbath période
Tony Martin sur
Headless Cross vu la lourdeur conférée à certains titres (
Lost, Soldiers of
Fortune), de
Savatage pour les montées en puissance ou de Iron Maiden pour les mélodies à deux guitares sur quelques passages instrumentaux disséminés un peu partout dans l’album.
La voix de Klaus Dirks fait merveille et est l’archétype même de la voix Heavy/
Power comme on l’attend pour ce genre de groupe.
Puissance, légérement aigüe, sachant moduler les émotions (Ice
And Fire,
Lost). Elle est parfois mise encore plus en avant lorsque les instruments se font discrets (le break de Soldiers of
Fortune,
Sunrise). On peut lui trouver aussi quelques similitudes avec celle du regretté RJ
Dio dans certaines intonations (
Lost). Il a aussi la bonne idée de ne pas trop forcer sur les aigus ce qui rend cet album très homogéne au niveau des voix et très agréable à l’écoute lorsque l’on décide de le faire d’une seule traite..
Les choeurs sont utilisés avec parcimonie pour souligner quelques lignes de chant dans les refrains, donner un souffle guerrier (Soldiers of
Fortune) ou carrément soutenir un morceau sur une grande partie de celui ci (
Sunrise).
Niveau instrumentation, c’est carré. Il n’y a d’ailleurs pas besoin de plus d’adjectifs ou de circonvolutions littéraires pour décrire le niveau musical de chacun des musiciens. C’est carré, point barre. Avec toujours cette impression que la basse n’a malheureusement que très peu de place pour s’exprimer pleinement.
La construction des morceaux est résolument progressive avec des changements de tempos qui ne sont pas rares et certains sont relativement longs (plus de 6 minutes).
Le clavier reste pour la plupart du temps très discret et opère en soutient des guitares par des nappes bien senties (
Lost), mais il s’offre aussi parfois quelques passages plus médiatiques (Ice
And Fire), et emprunte des sonorités 70‘s (
Cannibal Nation).
Les soli sont à la fois très mélodiques et techniques mais jamais lassants pour l’auditeur. Ils sont en général joués en alternance par les deux guitaristes, ce que l’on parvient très bien à distinguer au vu de leurs sons de guitare respectifs.
Comme vu plus haut, au niveau rythmique, ça reste varié, allant de la cavalcade endiablée (The
Sirens) au tempo et au son cher à
Helloween/
Gamma Ray (
Cannibal Nation) en passant par des trucs plus saccadés (le début de Tele Box Fool).
Le morceau choisit pour le clip promotionnel (Ice and
Fire) n’est pas sans nous faire penser à
Blind Guardian au niveau musical et orchestration. Ce groupe commence d’ailleurs à devenir une sacrée référence pour un bordée de formations reférencée Heavy/
Power.
La ballade de rigueur ou plutôt sur cet album, le titre le plus lent, nous ramène à ce que faisait de mieux
Fates Warning période A Pleasant
Shade Of
Grey avec de superbes passages acoustique, une voix soutenue magistralement par les choeurs.
Ce
Cannibal Nation n’a pas inventé l’eau chaude, ni même l’eau tiède, à la limite l’eau froide. C’est un album qui est a réserver un fois de plus aux fanas du style ou aux inconditionnels de
Mob Rules. Il n’en reste pas moins rafraichissant et très agréable à écouter et on (je) en redemande vu la qualité globale fournie ici.
En fait ça devait être de l'humour, cette expression :-)
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