Hate se forme en 1990 à Varsovie sous l’impulsion de l’omnipotent leader Adam the first sinner. Après 3 démos et deux full lenght le groupe obtient enfin une signature avec un label d’importance, grâce notamment à sa tourné en première partie d’
Immolation. WW3/
Mercenary Music signe alors pour le troisième opus du groupe nommé
Cain’s way. Sur cet album,
Hate s’affiche comme le
Deicide polonais, couplant un death brutal avec une imagerie sataniste outrancière à la limite du caricaturale.
L’artwork dans un registre « plus cliché tu meurs » illustre parfaitement cela. On a donc droit à un christ crucifié à l’envers avec sur fond un sigle satanique. Les couleurs mélangeant un rouge orangé avec un bleu nuit à tendance futuriste donne un contraste de fort mauvais goût et on ne comprend pas vraiment où le groupe veut en venir avec un tel univers graphique. Death-technico-futuristico-sataniste ? A noter aussi la traditionnelle photo des 4 membres avec … deux tètes de cochons entourées de barbelés. Il faut croire que le combo s’est vraiment déliré mais on n’espère quand même que le contenu musical soit de meilleure facture que les visuels qu’il nous propose.
L’album s’ouvre sur «
Apocalypse » (cliché quand tu nous tiens) dont le riffing efficace nous rassure d’emblé. Le niveau technique est au rendez vous et ça avoine méchamment. «
And the sin become » poursuit dans le même registre. On nage dans la pure tradition du death brutal tel que le pratiquait des combos comme
Vader et
Deicide au début des années 2000. Le combo parvient néanmoins à se détacher un peu de ses influences et à développer une certaine « patte » qu’on retrouvera sur ses opus suivant notamment
Awakening of the Liar.
Déjà à cette époque le combo faisait usage de samples. On notera leur apparition sur le dispensable interlude « The
Filth Eternally despised » et sur « From cain to cadmon » où les arpèges de guitares posés sur un fond fantomatique rappel quelque peu le morceau
Desolate way de
Morbid Angel.
Le groupe fait indéniablement preuve d’une certaine efficacité. « Sectarian murder » par exemple place le headbanging au menu avec des riffs groovys et syncopés alors que « Shame of the creator » propose un refrain entrainant facilement mémorisable. Les solos sont quant à eux judicieusement placés et donnent du dynamisme à l’ensemble, sur « Throught hate to eternity » par exemple avec son solo en tapping.
Le vrai problème de cet album est que rien ne ressort vraiment. Les morceaux sont bien exécutés, la production est bonne mais l’ensemble sonne déjà entendu. Le groupe ne s’est pas encore suffisamment dissocié de ses influences. Durant cette période de renouveau du death où
Hate Eternal et
Nile repoussent toujours plus loin les limites de la technicité et de brutalité, ce
Cain’s way parait fatalement quelque peu anachronique en comparaison des monumentaux In Their Darkened
Shrine et
King of all
Kings sortis la même année. On comprend donc mieux pourquoi cet album est passé relativement inaperçus en 2002.
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