Oh putain !!!!!
666 micro-millièmes de secondes et des poussières infernales : c’est la durée de l’intervalle entre le moment ou le CD démarre et le moment où
Behexen nous envoie la sauce.
Pas d’intro ambiante, ni voix grognante ou sampler quelconque. D’entrée on nous sert sur un plateau brulant un riff ultime que
Blasphemy n’aurait pas dédaigné, simpliste, hargneux et efficace ; tandis que Torog pousse un hurlement criard et viscéral et que la batterie fait vibrer ses toms avant d’enchainer sur un blast-beat nerveux.
La couleur est directement annoncée : ce sera noir, se sera violent, se sera du fucking’ black metal.
On ne peut évidemment pas parler de ce groupe sans nommer
Horna et
Sargeist, du fait de la consanguinité familiale et artistique liant ces formations.
Behexen propose un black non pas minimaliste comme
Sargeist, ni froid et morbide comme
Horna, mais « juste » violent et haineux.
By the blessing of Satant (BTBOS) est un vomi de l’enfer, une boule de flammes qui veut répendre haine et violence sur notre monde (et éventuellement le désespoir pour les survivants). Des riffs tranchant et bandants, voilà le secret de fabrication de ce viol sonore qui fera mouiller tout bon fan de black qui agresse les tympans.
Ce groupe a pour objectif de nous offrir un programme simple : le bon vieux satanisme à grand maman. En gros, c’est d’imaginer les
666 façons par lesquelles le vénérable
Lucifer pourrait sodomiser tous les chrétiens de la planètes (voir au-delà), à sec, sans vaseline, et avec de la limaille de fer en guise de lubrifiant.
Rien de pseudo-philosophico-intellectuo-aristo-satanisme, juste un bon gros blasphème qui tâche le fond du caleçon.
Premier point fort de l’objet : la production. Comment peut-on aussi bien marier le crade auditif avec cette puissance compressive ? Les guitares sont tranchantes dans les aiguës et baveuses dans les graves, pour expliquer simplement, avec « of course » une sonorité cradingue et distordue à souhait. Un des gros avantage de l’album est ce *** de son de basse qui pulvérise littéralement l’auditeur, complètement sourd et bulldozerizant (du verbe bulldozerizer : utilisation d’un bulldozer avec but malveillant et agressif).
L’aspect foutrement professionnel de cet album fait en sorte que rien n’est inaudible, chaque partie est discernable tout en conservant cette sonorité brute et sale que nécessite le raw black. De plus, tous les instruments se marient entre eux de façon assez jouissive, j’ai vraiment eu l’impression que la batterie et la basse sont complètement enterrées dans ce son, immergées mais quand même distinctes.
Ensuite, au niveau des compositions en elles-même, et bien on n'a pas affaire à des manches. Les gars savent jouer, et nous sortent un black pas si simpliste que ça. Les morceaux suivent tous plus ou moins un schéma de composition assez similaire : un riff conducteur évoluant durant la chanson, auquel viennent se greffer d’autres riffs et breaks carnassiers. Les riffs en eux-même ne sont pas compliqués, mais la façon dont ils sont agencés donne un impression de grande maîtrise de la part des musiciens.
Les alternances mid-tempo et autres passages au ralenti saupoudrés par endroits permettent aux moments blast-beats d’être dévastateurs et meurtriers.
Behexen a bien compris que baisser le rythme de temps à autres renforce la violence des passages rapides et en décuple la puissance. Affamée dans son antre,
Behexen est un bête qui apprend à grogner pour mieux mordre…
Dernier point : les tripes. Ils en veulent. C’est viscéral, et ça vient du fond du cœur. De la haine liquide et suintante qu’ils nous offrent.
En conclusion, c’est du grand art.
Pas le plus grand disques de black, mais un grand disque qui permet à juste titre de hisser
Behexen sur le devant d’une scène en manque de souffle, trônant aux côtés de ses frères d’armes que sont
Horna et
Sargeist.
Hail Satan hurlons nous, furieux êtres blasphématoires. Headbangant sans fin sur ce monstrueux riff du «
Fist of the
Satanist », je me demande quelle nonne je vais violer ce soir……………
Note au lecteur : cette chronique aura nécessité une bouteille de whisky, et une autre de pineau afin de pouvoir être achevée. Le black je sais le ressentir, mais je n’arrive toujours pas à le décrire.
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