Mû par un vent d'inspiration renouvelé, le combo russe créé en 2019 sous l'impulsion commune de la mezzo-alto et pianiste Alexandra
Revontulet et du batteur Sergey
Zorg (tous deux ex-
Revontulet, ex-Rainheart Symphony) revient dans la course deux mois seulement après leur quatrième et poignant EP «
Cold Stars ». Coutumier du fait, le collectif accouchera alors d'un cinquième opus de même acabit du nom de «
Burning » ; une auto-production où cinq pistes se dispatchent sur un ruban auditif de près de 20 minutes. Jouissant d'enregistrements de bonne facture doublés désormais de finitions passées au crible et d'arrangements délicatement esquissés, ce nouvel élan constituerait-il une arme de jet suffisamment efficace pour espérer voir nos acolytes se hisser parmi les valeurs montantes du si couru espace metal symphonique à chant féminin lyrique ?
Dans ce dessein, le line-up du précédent méfait est resté inchangé ; aussi, aux côtés des deux maîtres d'oeuvre s'agrègent à nouveau les talents d'
Anton Denisov à la basse et de Tatiania Razina (ex-O.S.A.) aux guitares. De cette fructueuse collaboration émane un propos pop metal mélodico-symphonique atmosphérique à la fois pétri d'élégance et d'une sensibilité à fleur de peau, conformément aux aspirations premières du groupe, où des sources d'influences telles que
Xandria,
Nightwish et
Moonsun continuent de cohabiter. La sollicitation de
Liv Kristine (
Liv Kristine,
Midnattsol, ex-
Leaves' Eyes, feu-
Theatre Of Tragedy...) sur «
Cold Stars », extrait de l'EP éponyme sus-mentionné, et des mélodies qui ont gagné en élégance ce qu'elles n'ont nullement perdu en rayonnement cristallisent à elles seules une sérieuse envie d'en découdre de la part du quartet russe...
Si nos compères nous octroient un essai bien plus empreint de délicatesse que d'intarissables et saillants coups de boutoir, une dynamique rythmique, certes, tempérée mais des plus invitantes est toutefois de la partie. Ce qu'atteste le ''nightwishien'' et violoneux mid tempo « Enough », extrait de leur introductif EP, «
Songs of Summer », que l'on retiendra notamment pour son refrain catchy. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, voguant sur d'enveloppantes nappes synthétiques et mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène, alors parfaitement en phase avec son serein environnement, le seyant effort jouerait dans la catégorie des hits en puissance, aptes à nous retenir plus que de raison. Parallèlement décliné dans une somptueuse version orchestrale, et en dépit de l'absence de toute instrumentation rock/metal, ce solaire élan ainsi revisité ne déméritera pas davantage, ne serait-ce que pour ses arrangements aux petits oignons.
Plus en retenue, les plages restantes parviendront non moins à aspirer le tympan du chaland. Ce à quoi nous sensibilise, en premier lieu, «
Burning », troublante ballade atmosphérique, que n'auraient nullement reniée ni
Xandria ni
Moonsun ; dotée d'une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffent les pénétrants médiums de la maîtresse de cérémonie et d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, l'instant privilégié poussera assurément l'aficionado de moments tamisés à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On ne saurait davantage éluder «
Cold Stars », eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques que le romantique mouvement nous invite à suivre et à un duo féminin en parfaite osmose, unifiant la ''sirénienne'' empreinte de la belle et les célestes inflexions de
Liv Kristine. Sans doute la pépite de la menue rondelle ; une version acoustique en piano/voix du plus bel effet nous est également octroyée, qui, sans dénaturer l'originale de son substrat mélodique, laisse échapper de sémillantes gammes au maître instrument à touches et de frissonnantes notes en voix de tête délivrées par une interprète bien habitée.
Au terme d'une brève mais grisante traversée dans cette mer d'huile, on ressent l'irrépressible envie d'y revenir, et ce, dès l'amorce de la chute finale. Encensé par les poignantes modulations de la diva et jouissant d'une ingénierie du son désormais affranchie de toute irrégularité, ce classieux et émouvant élan accuse toutefois peu de variations atmosphériques et rythmiques tout en ne concédant pas l'once d'une prise de risque. Néanmoins, l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs tendrait à se faire plus discrète aujourd'hui qu'hier et les mélodies, quant à elles, s'avèrent aussi finement sculptées qu'immersives ; n'ayant pas tari de ressources techniques et continuant d'avoir le sens de la mesure qui fait mouche, nos acolytes détiendraient là leur sésame pour espérer rejoindre les valeurs montantes de cet espace metal. Bref, un cinquième mouvement aussi racé qu'empreint de délicatesse, dans l'attente à peine voilée d'un premier album full length...
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