Groupe de la région de Hambourg,
Gorezone sort sur Xtreem Records son 3ème album, bénéficiant de la part du label de Dave
Rotten de moyens conséquents , tant en termes de distribution que de production.
Il faut dire que leur deuxième full-lenght
Hate, Peace and Understanding sorti en 2004 n’avait pas laissé un souvenir impérissable,
Gorezone pratiquant alors un brutal death conventionnel, relativement linéaire quoique plaisant, à la production quelconque, ni mauvaise, ni puissante.
Mais quoi de neuf alors ? Tout simplement un chamboulement dans le line-up, seuls restant des origines du groupe le guitariste Markus Krugel et le bassiste Torsten Nieland, et surtout l’arrivée miraculeuse de Jochen Harzmann en tant que second guitariste, venu renforcer la technique du groupe, et apparemment les compos, tout en assumant parallèlement le leading de son propre groupe
Infested, de Hambourg lui aussi.
Petit aparté : si vous n’avez pas encore 1000 doors de
Infested, sorti chez Permeated records, allez-y les yeux fermés, c’est pour moi l’un des albums de l’année 2009, catégorie « violence brutale synthétisant technique, grind, death dans un assemblage moderne fourmillant d’idées ».
Infested, le nom est laché, car hormis les nombreuses qualités de l’album de
Gorezone, la comparaison avec son frère d’armes va inévitablement s’installer tout au long de ce
Brutalities of Modern Domination.
Ce qui impressionne d’abord, c’est le déluge de violence asséné par nos amis teutons, loin d’un blast-beat non-stop et de riffs bateaux mis bout-à-bout, la musique multiplie breaks, sweepings, agressions vocales variées, le chant passant du brutal au grind, puis au slam-death, créant un mélange réjouissant et frais (!).
Les 6 premiers morceaux s’enchaînent tous sur ce schéma, laissant peu de répis à l’auditeur, les quelques pauses disséminées dans les morceaux servant à mieux introduire de brusques accélérations. A ce titre, les « redoutables » Driven cells of bigotry et The waterboading complex illustrent parfaitement les intentions psychotiques de
Gorezone, et sont le point d’orgue de la première partie de l’album.
Le 7ème morceau The privilege to breathe, plus lent ( tout est relatif cependant ), typé slamming brutal, fait ensuite basculé l’ensemble dans une seconde partie plus hétéroclite,
Gorezone s’essayant à des constructions plus fouillées, comme
Archetype ou Period of consequence, d’une durée de 5 et 7 minutes, malheureusement sans l’intelligente complexité des dieux
Suffocation, mais en restant toujours agréables et jamais ennuyeuses.
Notons aussi un instrumental sans grand intérêt, et nous aurons fait le tour de ce Brutalities de bonne facture, mis en valeur par une puissante et impeccable production, très claire sans être synthétique.
Quelques défauts néanmoins: est-ce justement la production ou bien le côté « jeune chien fou » de
Gorezone, l’ensemble pourra paraître manquer de lourdeur et de profondeur, de gras quoi! Ensuite, pour ceux qui ont écouté le
Infested 2009, l’impression de déjà entendu sera dure à effacer, les plans du jeune Jochen étant rapidement reconnaissables.
Quoi qu’il en soit, la principale qualité de
Gorezone comme de
Infested est de proposer un brutal grind death très moderne, car on sent que ces gars-là ont parfaitement assimilé tous les styles qui nous intéressent.
15/20
C'est exactement comme tu le décris : moderne mais en gardant l'esprit bien méchant du Death.
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