En 2016 les Suédois de
The Unguided auront fait parler d'eux pour plusieurs raisons. La première raison est évidemment la sortie de leur album «
Lust and Loathing », en mode pilotage automatique certes, mais toujours bourré de mélodies virevoltantes et de punch. La seconde raison est le départ du chanteur/guitariste Roland Johannsson qui a fait hurler les amateurs du groupe.
Pas de panique toutefois, la fraternité a rapidement comblé le vide avec l'arrivée d'un autre guitariste/chanteur bien connu, à savoir Jonathan Thorpenberg, qui a au passage déjà servi de renfort sur les dernières tournées en date. Troisième et dernière raison, la sortie rapide d'un EP «
Brotherhood » censé souligner l'esprit du groupe et démontrer les talents de la nouvelle recrue.
Les deux titres proposés ici sont les premiers composés dès l'arrivée de Thorpenberg. Johannsson n'a donc pas eu le temps d'apporter sa petite pierre avant son départ. Par conséquent, cet EP est du pur
The Unguided nouvelle génération. Sauf qu'il ne faut pas s'attendre à beaucoup de changements.
« Nighttaker » démarre dans la pure tradition, touches électro en crescendo, rythmique melo death purement suédoise. La différence, c'est que beaucoup de place a été faite pour Thorpenberg, qui se taille direct la part du lion avec pas mal de passages en chant clair, que ce soit dès les premiers couplets et refrains. La suite se veut plus agressive avec l'arrivée du chant criard à la Anders Friden (
In Flames) où Richard Sjunnesson. On a un peu l'impression que les deux vocalistes se lancent des politesse « à toi, « à moi » avec leur alternance continue sur toute la piste.
« Daybreaker » accélère quelque peu le mouvement avec quelque chose de moins téléphoné et de plus dynamique. Mais une fois encore, pas d'évolution dans le processus de composition. La voix claire du nouveau chanteur est agréable et s'adapte bien à l'univers moderne et aseptisé de
The Unguided mais ne détonne que très peu par rapport à celle de Roland Johannsson. Du coup, pas de surprises et très peu de montées en puissance. C'est convenu, mélodique, sans plus.
C'est très cool que les membres de
The Unguided soient très liés, très cool qu'ils arrivent à vite rebondir avec le départ d'un de leurs chanteurs phares, mais la sortie de cet EP est beaucoup trop tôt. Certes, elle montre la voix et le potentiel du remplaçant, qui est très bon dans son domaine, mais n'apporte rien de plus à la discographie du groupe, d'autant plus qu'avec un peu de chance les deux nouveaux titres se retrouveront dans le prochain album... On aurait apprécié un peu de nouveauté et des changements dans les habitudes de la bande, peut-être que cela se fera ressentir sur le full length, qui sait ? Peut-être que cela pourrait orienter les Suédois vers quelques nouvelles prises de risques...
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