Broken Frames

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17/20
Nom du groupe Eyes Set To Kill
Nom de l'album Broken Frames
Type Album
Date de parution 08 Juin 2010
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album55

Tracklist

1. All You Ever Knew
2. Broken Frames
3. The Listening
4. Ticking Bombs
5. Play the Part
6. Falling Fast
7. Catch Your Breath
8. Ryan
9. Inside the Eye
10. Two Letter Sins
11. Escape
Bonustrack
12. Let Me in

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Eyes Set To Kill


Chronique @ Arachnid

16 Juin 2010

Eyes Set To Kill livre ici leur meilleur album studio (...)

Pour moi, Eyes Set To Kill n’est plus vraiment le groupe d’antan… J’ai connu la première formation en 2006 avec son line-up relativement très différent et son style beaucoup emocore mélodique, puis ai suivi le groupe à travers ses deux albums studio avec une grosse déception au sujet du chant principal qui a passablement bien changé. Le deuxième album m’avait laissé de marbre, les morceaux étant simplement ennuyeux au possible, avec un artwork laid et des screams de plus en plus en retrait. Ce troisième album, enregistré aux Wade Studios à Ocala (Floride) par Andrew Wade (A Day To Remember, VersaEmerge), avait été prédit comme « l’album le plus agressif du groupe ». C’est presque vrai… Musicalement, le groupe propose ici son album le plus féroce, le plus brutal mais aussi toujours mélodique.

Mais avant tout, la première chose qui tape à l’œil, c’est clairement la pochette de Broken Frames. Ce mélange subtil de rose et d’or, ces courbes complexes dessinant un vieux magnétophone (pléonasme ?) entouré de lierres épaisses et entrelacées, cette qualité irréprochable baignant dans l’onirisme graphique… Pas besoin de vérifier le nom de l’artiste : c’est du Dan Mumford tout craché… Perdu ! Il s’agit du jeune artiste brésilien Jeferson Fernandes qui, autant le dire, plagie correctement le style de Mumford, reconnaissable entre mille. Malgré ce, force est d’admettre que Fernandes signe ici une pochette des plus magnifiques, mettant déjà bien en appétit quant au contenu.

Fans du groupe, n’ayez pas peur, Eyes Set To Kill n’a rien perdu de ses ballades enchanteresses, de son chant clair mélodieux ni de ses refrains post-rock (emo ?). En revanche, si le groupe a déjà acquis avec le temps une certaine maturité, il laisse beaucoup entrevoir sa volonté de ne pas toujours tourner en rond à grands coups de chansons-singles-mélo désormais prévisibles. Bien au contraire, les Américains laissent beaucoup de place qu’à l’ordinaire à ce quasi-inconnu trop souvent en retrait, vous savez ce deuxième chanteur plutôt discret dont la présence presque transparente qu’on croirait qu’il s’agit d’un guest vocal. Et bien cette fois-ci il s’affirmera beaucoup plus à travers 6 pistes hargneuses et puissantes. Et le gaillard en a dans le coffre, en témoigne le surprenant "All You Ever Knew", un titre chaotique plutôt inhabituel pour le style du groupe. Ainsi, le nouveau venu Cisko Denson écrase la candide Alexia de par sa voix écorchée, puissante et effrayante, Denson écrabouillant par ailleurs les précédents screamers ayant été le groupe (dont le plus récent, Brandon Anderson, s’est hélas cassé les cordes vocales).

Ce point positif règne en maitre sur l’album, sa voix mettant une sacré claque comparé aux screams couverts et au final peu présents sur les deux anciennes galettes. Ainsi, dès le titre d’ouverture et sur la quasi-totalité des morceaux de l’album, on se retrouve avec cette nouvelle brutalité bienvenue qui fracasse les tympans avant ou après les passages mélodieux de la chanteuse principale. Dans tous les cas, alors qu’autrefois Alexia Rodriguez était beaucoup trop souvent en avant (The World Outside en a d’ailleurs bien pali), ici le duo fonctionne enfin bel et bien et à merveille, rappelant cette complicité entre Austin et Lindsey sur le tout premier EP du groupe. A noter que les chansons les plus hargneuses et les plus distinctives sont plus ou moins bien placées dans l’album, alternant entre semi-ballade et titre ravageur (pour du screamo, on s’est compris). Pour ne pas m’étayer sur le sujet, disons que les morceaux à retenir sont "All You Ever Knew" et son ambiance chaotic hardcore, le single "Broken Frames", le bien sympathique "Ticking Bombs" et surtout le titre final "Escape", sincèrement original à la vue de ce qu’à proposé le groupe jusqu’alors. Aussi, ne vous affolez pas non plus, ça reste du Eyes Set To Kill en un poil plus bourrin sur certains passages mais c’est déjà ça de gagné…

En revanche, il y a aussi des points noirs. En effet – et hélas, Eyes Set To Kill est un groupe beaucoup trop gourmand et trop expéditif. Première preuve : Broken Frames sort moins d’un après The World Outside, un délai plutôt court je trouve. Ils avaient fait la même erreur pour leur précédent album, The World Outside étant sorti seize mois après Reach. Pour ma part, je préfère attendre deux ans, ça laisse le groupe faire sa promo correctement à travers des tournées et on a le temps d’aisément digérer l’album. Deuxième preuve de leur initiative précipitée : la galette possède 11 titres (sans compter le bonus track) et on retrouve hélas beaucoup trop de pistes dites « classiques », du Eyes Set To Kill de base (du genre l’insipide "Ryan" ou encore la basique de chez basique "Two Letter Sins"), ces ballades ennuyeuses qui ne sont là que pour soit combler le manque d’originalité soit mettre en avant la voix de Alexia Rodriguez, voix toujours autant mise en avant comparée à la musique. Nouveau défaut à rajouter au CD. Enfin, si vous connaissez Eyes Set To Kill depuis leurs débuts, vous constaterez que ce défaut n’est pas vraiment nouveau et est au contraire une marque de fabrique du groupe, marque de fabrique défaillante à l’écoute des riffs pourtant bien sympathiques.

Au final, Eyes Set To Kill livre ici leur meilleur album studio (sans compter leur premier EP When Silence Is Broken The Night Is Torn, aussi différent dans le line-up que dans le style). Un disque beaucoup plus énergique, plus puissant dans ses structures et son sens du riffing, rajoutant plus de parties hardcore et mettant en avant de façon bien précise les hurlements masculins d’un nouveau screamer à ne pas négliger. Ainsi, Broken Frames n’est pas un album de chevet ni une perle dans le screamo/post-hardcore mais a le mérite de bien faire remuer quand il faut tout en gardant sa base mélodique.

3 Commentaires

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peto - 16 Juin 2010: Merci pour cette chronique bien écrite, détaillée et agréable à lire.

J'avais déjà écouté 3 fois l'album avant de lire ta chronique, et franchement, même si je ne connais pas aussi bien la discographie du groupe que toi, je dois avouer que j'ai le même ressenti au niveau de l'hétérogénéité de cet album.
 
lemickii - 12 Octobre 2010: Est-ce que c'est vraiment vrai ce qui est arrivé au screammer précédents ? Les cordes vocales cassées ?
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