Briser le Silence

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Blaspheme
Nom de l'album Briser le Silence
Type Album
Date de parution 29 Septembre 2010
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album65

Tracklist

1. The Crow 04:37
2. Briser le Silence 05:32
3. Carpe Diem 04:24
4. Coeur d'Enfant 04:52
5. Qui Suis-Je? 04:25
6. L'Ultime Errance 07:39
7. De l'Ombre à la Lumière 05:00
8. Homme Éternel 05:20
9. Memories 03:17
Total playing time 45:05
Limited edition DVD bonus Live in Hellfest Open Air 2010
1. Désir de Vampyr
2. Seul
3. The Crow
4. Au Nom des Morts
5. Orgie Romaine
6. Carpe Diem
7. Vengeance Barbare

Acheter cet album

 $33.48  39,45 €  52,00 €  £77.00  $42.80  245,99 €  247,99 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Blaspheme


Chronique @ largod

24 Décembre 2012

De l’ombre à la lumière

Mille mercis à vous, les chroniqueurs de Spirit of Metal. Oui mille mercis de me laisser le privilège de chroniquer ce très bon album. Celui d’une résurrection inattendue après vingt-cinq années d’un désert d’absence. Putain de nom de Dieu, de bordel de merde ! Quel pied ! Que c’est bon de revenir parmi les vivants.

Un barbu : « ne blasphème pas Didier ! »
Moi, interlope : « mais qui es-tu, toi, pour m’apostropher de la sorte ? »
Le barbu : « Dieu, mon fils »
Moi, pas peu fier : « Dieu ? Je te voyais plus vieux. Es-tu celui du Bon, es-tu celui du Mal ? Dans ce monde en cavale, ton rôle de mâle idéal. On prétend que tu peux tout faire : donner l’amour, faire la guerre. La guerre doit être plus facile, faite pour les âmes dociles. Ton pouvoir doit être immense, tous ces gens qui tombent en transe, tous ces pauvres qui idolâtrent de pauvres statuettes de plâtre. »
Le fameux barbu, donc Dieu : « mon fils, le syndrome de Bernie-passant-chez-Drucker t’habite »
Moi, sans compromission : « ta bite, toi-même ! Je n’ai pas pour habitude de l’ouvrir pour ne pas dire ce que je pense. Le silence est d’or et la parole d’argent. Bon, c’est bien gentil tout ça, mais je dois retourner à ma chronique, moi… »

Doit-on croire aux forces de l’esprit ? A celles qui permettent soudain à l’inenvisageable de se produire. Je commence sérieusement à croire que, parfois, le divin nous submerge et redonne vie à nos espoirs les plus enfouis. Comme un fossoyeur à l’envers, la faucheuse extirpe des entrailles du néant ceux qui nous auront si cruellement manqués.
Païens notoires de par leur patronyme, Blasphème réapparait dans une aura de lumière avec un troisième album à l’artwork de toute beauté. Tel un archange Gabriel semant soudain la parole sacrée parmi les masses de fidèles, le groupe sort d’un silence assourdissant et nous propose 9 compositions d’excellente facture.

Le miracle eut donc lieu le 13 janvier 2008 à la Locomotive. La Grâce ayant touché Phil’em all, Blasphème participa au Metal France Festival II, presque 23 ans après la première édition qui vit le départ de Marc Fery et la fin des espoirs du groupe. Malgré le renfort au chant d’Eric Fermentel pour un éventuel troisième album aux compositions quasi prêtes, l’aventure stoppa nette faute de structure viable en 1985 pour des artistes souhaitant vivre de leur passion métallique en France. Sans l’excellent Régis Martin, perdu de vue, mais avec Aldrick Guadagnino aux fûts, pourtant guitariste de formation et au passage fils du bassiste Philippe, le groupe rend un magnifique hommage scénique à ses fans anciens ou nouveaux, ainsi qu’à leur regretté manager Dominique Flamet (RIP) encore parmi nous ce soir-là et auquel est dédié sur cet opus le somptueux et émouvant instrumental « Memories ».

L’idée de l’album du retour éclot bien vite et après quelques péripéties techniques malencontreuses et malgré un éparpillement géographique des différents musiciens, l’album sort dans les bacs le 29 septembre 2010, grâce au label XIII Bis records, chevalier blanc des groupes metal en France. Imaginez le challenge pour arriver à un ensemble consistant et cohérent avec Marc et Pierre en Dordogne, Phil sur Calais et Aldrick en Vendée. Néanmoins, la magie opère toujours.
Le résultat interpelle à deux niveaux : d’abord la qualité du son, sorte de mirage si souvent entr’aperçu dans le lointain durant les années 80 par une kyrielle de groupes gaulois, et ensuite la qualité des mélodies, des textes et des refrains, sceau de base du Blasphème que l’on aime tant.

Dès les premières mesures de « The crow », on sent que Pierre Holzhaeuser tient la grande forme. Sur ce big rock, il distille un riff mid-tempo endiablé que son compère Philippe Guadagnino soutient avec un son de basse vertigineux, sortie de son Aria ZZB rouge, qui propulserait un porte-avions sur notre voisine la Lune. Le fiston Aldrick apporte sa touche de swing et de modernité à un ensemble mélodieux qui garde une pointe d’agressivité, bien aidé en cela par le refrain pêchu et le chant de Marc Fery qui a gagné en maturité. On retrouve sur « Carpe Diem » le jeu euphorisant d’Aldrick qui botte le cul de ses aînés, au point d’envoyer un gros up-tempo enlevé et gaillard. Alors que le texte aborde avec lucidité le regard d’un quadragénaire sur son existence, Pierre Holzhaueser passe d’un break stellaire à un solo divin avec la souplesse d’un jeune danseur étoile de l’Opéra. Comme un bouquet final, « Homme éternel » clôture ce feu d’artifice avec une rasade de speed attendue depuis tant d’années, à savoir le titre « Contrôle » figurant sur le précédent album « Désir de Vampyr ». La bête fauve se libère de ses chaines après une abstinence sans fin et nous embarque aux portes du plaisir, sur un riff qui glisse à toute vitesse, mais conservant tout son potentiel mélodique, et une section rythmique au diapason de l’envolée de bois vert.

Le son clair et puissant fait son office et les titres défilent avec une facilité d’écoute déconcertante, procurant un plaisir non dissimulé.
Signalons l’exquise power-ballade « Ultime errance » dont l’équilibre de funambule entre les parties jouées à la guitare sèche et les montées en intensité électrifiée donne la touche d’émotions et de force maîtrisée à ce morceau tout en finesse. Le chant de Marc Fery flirte par instants avec celui de Florent Pagny et soumet à notre réflexion un texte plongeant dans les aléas des rapports père-fils et la dépendance à l’alcool. Magnifique moment, accentué par un jeu de guitare tout en feeling avec un poil de distorsion sur l’excellent solo.

Blasphème se distingue comme à son habitude sur les morceaux plus heavy où sa musicalité et sa puissance de feu font des merveilles.
La touche typique du style Blasphème se retrouve dans « Briser le Silence » au tempo lourd, assuré par le jeu de guitare et de basse massif, et montant en intensité au fil de paroles fortes dont je vous laisse apprécier la profondeur : « Pour changer d’apparence, puis changer d’existence. Se donner toutes les chances. Et Briser le Silence, que l’amour soit naissance. Pour que la vie ait un sens. Depuis la nuit des temps, l’homme a peur du néant. Toute sa vie d’être vivant, il raisonne en survivant. Mais il fuit Dieu tout puissant, tout comme l’éclair foudroyant. Puis il prie incessamment pour vivre éternellement. » Quel chant à nouveau ! Marc Fery domine son organe et son sujet et en joue avec beaucoup de subtilité.
Le superbe heavy-rock « Cœur d’enfant » est lui aussi marqué par la légendaire patte eighties du quatuor. Le rythme païen vous embarque, comme le chant une nouvelle fois magnifique. L’entame de mastodonte de « Qui suis-je » vous cloue au mur alors que père et fils allient leurs talents sur une base rythmique de folie. Le coffre de Marc lui permet d’aborder graves et aigus au gré d’un texte abouti dans la grande tradition des messes orgiaques de Blasphème. Le pré-chorus et le refrain devraient avec le temps s’inscrire au Panthéon de leur répertoire.
Fin d’office du dimanche avec un « De l’ombre à la lumière » qui porte bien son nom et permet à nos heureux ressuscités de nous offrir un déluge de grosse guitare, une basse démoniaque et un beat sec et propre de batterie du petit nouveau. La ligne mélodique et le chant ne sont pas en reste, dans une ambiance pré-andalouse tout en finesse.

Retour gagnant. Jeu, set et match. Pas besoin de la photo finish pour conclure sur la victoire de Blasphème face au destin. Un retour pour le fun et avec la sagesse des années et de l’expérience.
Les textes toujours primordiaux donnent une idée précise de l’état d’esprit du groupe. Carpe diem, les gars. Et encore merci à vous. Croire aux miracles semble si futile que la résurrection en devient son antidote purificateur.

Bon, cela me fait penser que je vais essayer de voir avec le barbu ce qu’il pourrait faire pour H-Bomb… En espérant qu’il ne se soit pas foutu de moi en se faisant passer pour celui qu’il n’est pas. Comme c’est Noël, on peut toujours avoir un doute.


Didier – Décembre 2012
Faut-il vivre au bout de ses rêves
Bien avant que la mort nous achève
Mais vivre en accord de soi-même
Libre de vivre… Carpe diem

17 Commentaires

11 J'aime

Partager

indiss - 05 Janvier 2013: Je ne sais pas si le Barbu voudra nous rendre H-Bomb, mais on l'espère aussi fortement.
French métal for ever. Fan de toujours, jamais je n'aie cessé d'aimer et d'écouter les groupes français, même s'ils étaient en sommeil.
Putain, on prend un sacré coup de vieux, 30 ans. Gloups, Mamie va se faire une tisane et se noyer dans la vodka !!!!!!!
samolice - 07 Janvier 2013: Merci Didier pour ce nouveau texte.
Comme j'en ai marre de lire tes chros sans, très souvent, connaître les disques présentés, j'ai attendu qu'on me prête ce Blaspheme avant de venir lâcher mon petit commentaire (dont tout le monde se fout d'ailleurs).

D'entrée, le chant sur "The crow" m'a fait un peu mal aux oreilles. J'arrête l'écoute? Nannnn, j'ai décidé de persévérer.

Mieux sur la suivante, le titre éponyme, même si c'est à la limite de dérailler parfois ("Mais la route se farde, reste digne même s’il pleut", aïe aïe aïe).
Néanmoins, ce morceau ne m'a convaincu que grâce à son solo de très haut niveau. Un bonheur.

Mention "j'accroche direct" aux titres "Coeur d'enfant", "De l'ombre à la lumière" et "Homme éternel".

J'ai bien aimé aussi "Qui suis-je". Un feeling Sortilège je trouve. Dommage que ce ne soit pas Zouille au chant...

Je dois dire qu'au fur et à mesure des morceaux, je me suis trouvé moins géné par le chant même si je ne suis toujours pas très fan.

Au final, au niveau des soli, c'est un régal (ah celui d'"ultime errance") mais je vais me repasser plutôt "Désir de vampyr" même si je pense qu'avec les écoutes ce nouvel album va davantage me rentrer dans la tête. Avis "définitif" dans quelques mois.

Un petit mot pour dire, comme tu l'as souligné, que le son est vraiment excellent et bien puissant. Et ça fait plaisir car on immagine que les moyens financiers du groupe étaient limités. Comme quoi, quand on veut.

Sinon Zaz, tu as vu que dans "Carpe diem", le groupe parle de toi?
largod - 07 Janvier 2013: Super résolution Sam de début d'année. Ravi que tu accroches à ce joyau où Pierre nous aligne de bien jolies perles sur sa gratte. Tu le soulignes encore mieux que moi.
@ Indiss, je partga ta nostalgie, ayant trempé dedans et encore de nos jours jusqu'au cou...
samolice - 07 Janvier 2013: Ben en fait j'accroche moyen Didier. Pour le moment en tous les cas. J'ai pas dû bien m'exprimer :-)
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire