Après presque quatre décennies de musique métal, de «headbanging» et de riffs mémorables, que reste-t-il encore à faire? Qu’est-ce qui n’a pas déjà été inventé? Le style, varié selon ses sous-genres, a été jusqu’à l’extrême de la brutalité (
Suffocation), du progressif (
Dream Theater) et même, de l’anti-commercialisation (
Mayhem). Une seule solution à cette sècheresse d’inspiration s’impose : les mélanges.
À la première écoute, on est sous le choc. Moi qui croyais avoir affaire à un autre nouveau groupe de thrash générique, je me retrouve cloué au sol par les riffs ravageurs du duo Hedrick/Garnette. La musique de la sorcière squelettique est un astucieux mélange de black métal, de thrash métal et de death métal. Ces gars connaissent leur métal et savent l’exploiter à leur sauce.
N’ayant rien à voir avec le phénomène du post-hardcore/deathcore des plus récentes années,
Skeletonwitch vit sa musicalité un pied dans le passé et un autre dans le présent. Le groupe, issu d’Athens en Ohio, s’inspire fortement du thrash métal de la deuxième moitié des années
1980 tout en conservant un son moderne qui lui est propre.
Skeletonwitch pond des riffs thrash énergiques et ce, sans copier les pionniers du genre. Le groupe ne tombe pas dans le piège dans lequel beaucoup de groupes du «thrash revival» se sont fait prendre. Le quintette sait que pour se démarquer, il faut absolument se dissocier le plus possible de la musique de leurs idoles.
Il serait trop simple de qualifier la musique du groupe américain comme seulement thrash métal car les influences contenus dans celle-ci y sont nombreuses. Quelques segments très black métal à la guitare («tremolo picking») parfument l’album d’une ambiance glaciale (ajouté à cela la voix écorchée de Chance Garnette) même si cet aspect de la musique du groupe était beaucoup plus présent sur «
Beyond the Permafrost». De plus, Garnette utilise aussi une autre voix, celle-ci plus death métal, proche du «pig squeal» tellement elle est gutturale, histoire de rendre certains passages bien choisis de l’album plus lourds. Les solos de guitares, contrastant avec le reste de la musique de
Skeletonwitch, sont très mélodiques, probablement influencés par la new wave of british heavy metal, rappelant
Dio ou encore le
Judas Priest des années 1970.
Définitivement plus thrash et plus original que son prédécesseur, «
Breathing the Fire» est un «harmonieux» mélange entre thrash, black et death qui rend
Skeletonwitch unique en son genre. Le groupe s’affirme beaucoup plus mais n’évolue pas pour autant. Il faut aussi rappeler que cette fusion des genres est un couteau à double tranchant. Vont-ils sortir un autre album semblable et ainsi stopper le groupe dans sa lancé, où vont-ils s’enliser dans l’expérimentation douteuse, perdant ainsi leurs racines et un nombre incalculable de fans ? La ligne est mince. En espérant que le groupe ne vient pas de connaître ici son apogée et qu’il lui reste encore un avenir prolifique devant lui.
«We’re
Skeletonwitch from Athens, Ohio! Drink beer, smoke weed and eat some fucking pussy! »
C'est ce que je pense de ces musiciens.
Skeletonwitch nous a livré de très bon albums.
Je n'ai écouté que les deux derniers. Je vais me pencher sur le premier maintenant ;)
Merci pour cette très bonne chronique!
Good job!
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