Break the Silence

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17/20
Nom du groupe Scarleth
Nom de l'album Break the Silence
Type Album
Date de parution 28 Novembre 2011
Labels Casket Music
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Broken World
Ecouter06:52
2.
 Child of the Forest
Ecouter05:14
3.
 Crazy Fever
Ecouter06:54
4.
 Shadow Fades Away
Ecouter09:43
5.
 Black Tears
Ecouter05:09
6.
 In the Abyss
Ecouter08:22
7.
 World Depends on You
Ecouter03:40
8.
 Flaming Angel
Ecouter05:30
9.
 You'll Never Die
Ecouter06:21

Durée totale : 57:45

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Scarleth



Chronique @ ericb4

28 Fevrier 2020

En phase d'expérimentation, le combo ukrainien se cherche une identité artistique...

Encore un énième groupe metal symphonique à chanteuse, voué comme tant de ses pairs à une disparition prématurée, me direz-vous, et vous auriez raison. A quelques nuances près toutefois... Conscient de cet état de fait et encore peu popularisé hors de sa terre natale, ce jeune quintet ukrainien originaire de Donetsk n'a nullement cherché à brûler les étapes, loin s'en faut. En effet, créé en 2005, ce n'est que six ans plus tard qu'il accouchera de son premier bébé, le présent album studio « Break the Silence » ; une galette généreuse de ses 58 minutes où s'enchaînent sereinement 9 pistes, sortie chez le puissant label britannique Casket Music.

Un substantiel laps de temps, s'il en est, au cours duquel le vaillant combo est-européen enchaîna les concerts sur la scène metal locale à l'exclusion de toute autre (CDUT (Donetsk), Lenin Square (Volnovaha)... en 2006 ; Bingo Club (Kiev), Snezhinka Culture Center (Snezhnoye)... en 2007 ; Fort Club (Kharkov), Severniy Park (Makeevka)... en 2008 ; Chekhov Park (Harcizsk), Machinist Culture Center (Yasinovataya)... en 2009 ; Kiev Club (Kiev), Detroit Club (Donetsk)... en 2010 ; Shakhter Stadium (Dimitrov)... en 2011).

Apparemment moins terrée dans l'ombre qu'apparue dans la lumière, la troupe a toutefois oeuvré en parallèle et d'arrache-pied en studio. En effet, dès fin 2009, furent réalisés les enregistrements de la rondelle, et ce, au Beasts Studio (Gorlovka, Ukraine). Mixé et mastérisé entre janvier et juin 2010 par le batteur Boris Blyumin (sollicité entre autres par Slaughter Brute, Epicrise et Zoebeast), le guitariste Alexander Yeliseyev (ayant oeuvré pour Balfor, Ebanath, Epicrise...) et le groupe lui-même, l'opus jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et d'une belle profondeur de champ acoustique. Produit par le guitariste Viktor Morozov et ses acolytes, - Julia Elyashova en qualité de frontwoman au chant non lyrique ; Alexey Belikovà la basse ; Sergey Kovtun aux claviers ; Sergey Frolov à la batterie - , l'album ne laisse filtrer que peu de sonorités parasites. Ce faisant, le groupe nous plonge dans un univers power mélodico-symphonique aux relents gothique et progressif, inspiré par After Forever, Ancient Bards, Epica, Evanescence, Dream Theater, Symphony X et consorts.


C'est à l'aune de ses passages les plus enfiévrés que le collectif ukrainien marquerait ses premiers points. Ce qu'illustrent « Broken World » et « Child of the Forest », échevelants up tempi à la confluence entre After Forever et Ancient Bards, décochant tous deux des riffs épais et voguant sur un inaltérable et martelant tapping. Glissant sur un sillon mélodique apte à procurer quelques frissons, ces deux offensifs méfaits réservent également d'insoupçonnés soubresauts ainsi qu'un éblouissant solo de guitare. On regrettera cependant les inflexions en demi-teinte de la sirène, alors bien souvent aspirée par un corps orchestral qui, peu ou prou, tend à se densifier au fur et à mesure de sa progression. Dans cette lignée, on retiendra encore « World Depends on You », pulsionnel effort aux couplets bien customisés relayés chacun d'un entêtant refrain, aux enchaînements sécurisés et aux changements de tonalité opportunément insérés.

Quand la cadence se fait plus saccadée et qu'ils nous placent sur des chemins de traverse, nos compères trouvent néanmoins les clés pour nous happer. Ainsi, calé sur des riffs lipidiques adossés à une rythmique sanglante, à la manière de Dream Theater, le mid/up tempo « Crazy Fever » use d'effets de contrastes atmosphériques, feignant alors de nous égarer pour mieux nous retenir, in fine. Recelant de seyants et frondeurs gimmicks guitaristiques et de tumultueux arpèges au piano, le tempétueux effort nous immerge dans un champ de turbulences susceptible de laisser quelques traces dans le pavillon du chaland. Tout aussi offensif et au déroulement non moins imprévisible, « You'll Never Die », quant à lui, recèle un refrain d'une efficacité redoutable et pas l'ombre d'un temps mort. Cependant, dans un cas comme dans l'autre, seules les bien poussives impulsions de la belle pourraient atténuer la portée de pièces au demeurant aussi complexes qu'infiltrantes.

A la lumière de ses pièces en actes de nature metal symphonique progressif, nos acolytes offrent un spectacle en demi-teinte, s'avérant aptes à encenser le tympan, d'un côté, concédant quelques bémols, de l'autre. D'une part, les quelque 9:43 minutes de « Shadow Fades Away » nous plongent dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure, où les effets de contraste rythmique auraient pour corollaire une complexe mais pénétrante ligne mélodique. Aussi, à la jonction entre Symphony X et un Therion des premiers émois, cette grisante fresque à l'heureux dénouement abonde en coups de théâtre et en pont technicistes, au demeurant judicieusement positionnés et relevés de main de maître par l'escadron. En outre, le plantureux manifeste dévoile un flamboyant solo laissant larmoyer à l'envi la lead guitare, pour un sulfureux et magnétique ballet d'accords. Livrant d'élégants harmoniques pianistiques ainsi qu'une belle gradation instrumentale, mais témoignant d'une mélodicité plus déroutante et desservi par une tâtonnante empreinte vocale, « In the Abyss », pour sa part, laisse une impression d'inachèvement.

Par ailleurs, en réponse à une volonté collective d'élargissement de la palette atmosphérique, certains passages nous projettent en d'orientalisantes contrées. Ainsi, c'est au cœur d'une terre brûlante que l'on croirait volontiers échappée d'un conte des mille et une nuits que nous cale « Flaming Angel » ; enivrant mid tempo progressif au capiteux parfum d'Orient et enjolivé par les troublantes volutes de la belle, dans le sillage d'un Epica estampé « The Divine Conspiracy ». Autre corde à l'arc de nos gladiateurs, donc...

Lorsqu'elle nous mène en des espaces tamisés, la troupe nous immerge au cœur d'un univers ouaté, propice au déclenchement d'une inconditionnelle émotion. Ce qu'atteste « Black Tears », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, aux airs d'un slow qui emballe. Sous-tendue par de délicats arpèges au piano, un fin legato à la lead guitare et une interprète d'une sensibilité à fleur de peau, ici au faîte de son art, la mélancolique et ''evanescente'' offrande aura bien peu de chances de ne pas affecter l'âme de l'aficionado du genre intimiste.


Au final, le groupe livre un message musical à la fois frondeur, enjoué, plutôt propret, parfois complexe, un brin romantique, où rares sont les baisses de régimes concédées par le combo. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, jouant parfois et opportunément sur la fibre émotionnelle, l'opus peine cependant à encenser le tympan au regard des impulsions par trop timides de la frontwoman et l'une ou l'autre sente mélodique, peu génératrices d'une inconditionnelle adhésion. Pourtant proche de ses maîtres inspirateurs, le jeune quintet ukrainien appose son sceau sur la plupart de ses portées, se cherchant par là même une identité artistique stable. Pour l'heure, s'il s'avère prématuré pour nos compères d'accéder au rang de valeur montante de ce si concurrentiel registre metal, tant le potentiel technique affiché que la production d'ensemble seraient néanmoins des arguments de poids pour les voir sans plus tarder sortir de l'ombre. Affaire à suivre...

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