Bloody Kisses

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17/20
Nom du groupe Type O Negative
Nom de l'album Bloody Kisses
Type Album
Date de parution 17 Août 1993
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album410

Tracklist

1.
 Machine Screw
 00:40
2.
 Christian Woman
 08:58
3.
 Black No. 1 (Little Miss Scare-All)
 11:15
4.
 Fay Wray Come Out and Play
 01:03
5.
 Kill All the White People
 03:24
6.
 Summer Breeze (Seals and Crofts Cover)
 04:50
7.
 Set Me on Fire
 03:29
8.
 Dark Side of the Womb
 00:28
9.
 We Hate Everyone
 06:51
10.
 Bloody Kisses (A Death in the Family)
 10:56
11.
 3.0.I.F.
 02:07
12.
 Too Late: Frozen
 07:50
13.
 Blood & Fire
 05:33
14.
 Can't Lose You
 06:09

Durée totale : 01:13:33

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Type O Negative


Chronique @ Adrahil

29 Mars 2011

Puissant, varié et calme à la fois, Bloody Kisses est une pierre angulaire du gothic metal.

Type O Negative se forme à Brooklin en 1988, sur les cendres encore chaudes du groupe de Thrash Crossover Carnivore, en adoptant un style nouveau, mélangeant allégrement les influences Hardcore de ses voisins de New York avec un Doom Metal à tendance gothique. Après deux albums dont le faux live "The Origin of the Feces" qui assied le groupe dans une position "second degré" avec un humour noir et un sens bluffant de l'autodérision (il met en scène Type O Negative se faisant huer par le public), l'album de la maturité, Bloody Kisses, sort en 1993.

Toujours déterminés à choquer leur public, les américains adoptent pour la seconde fois une imagerie provocante (l'artwork de The Origin of the Feces était en fait une photographie de l'anus du chanteur/bassiste Peter Steele) avec une pochette et une introduction à caractère lesbien. Les thèmes récurrents dans l'album comme celui de la femme sur "Black No.1" et "Christian Woman" sont typiques d'un groupe de gothic metal, bien que les titres "We Hate Everyone" et "Kill All The White People" aux noms évocateurs soient là pour rappeler avec ironie aux détracteurs du groupe, nombreux à l'époque, que Type O Negative n'a rien d'un groupe nazi, contrairement aux rumeurs qui couraient à son sujet.

La musique est lente, voire très lente ("Summer Breeze") mais peut paradoxalement se montrer rapide et violente sur "Kill All The White People", un titre presque Hardcore directement hérité de l'époque Carnivore. Le groupe n'hésite pas non plus à garnir sa musique de claviers sur certains titres. Le chanteur/bassiste, Peter Steele, surnommé "le géant vert" pour ses deux mètres de haut et son goût pour la couleur verte (toutes les pochettes de Type O Negative s'en ressentent) impressionne notamment par sa basse au son étouffant, volontairement très proche de celui d'une guitare, et par sa voix de baryton, superbe, qui lui assure une place au panthéon des chanteurs masculins du gothic metal (aux côtés d'Aaron Staindthorpe de My Dying Bride et Nick Holmes de Paradise Lost). De nombreux interludes variés séparent également les morceaux, comme le hilarant "Fay Wray Come Out And Play". Le groupe trouve l'apogée de son art sur les deux premiers titres, Christian Woman (avec ce légendaire solo d'orgue, et quel final fédérateur !) et Black No.1, véritables leçons de doom gothique et hymnes incontestables du genre (Ils passent d'ailleurs régulièrement sur MTV à l'époque) sans oublier l'hypnotisant "Too Late : Frozen".

Puissant, varié et calme à la fois, Bloody Kisses est donc incontestablement une pierre angulaire du gothic metal. Le groupe sortira quatre autres albums, dont les excellents "October Rust" et "Dead Again" avant de se séparer suite à la mort en 2010 de Peter Steele, terrassé par son addiction grandissante à diverses substances illicites. Les membres restants ont décidé de mettre un terme à l'histoire avec la formation du groupe Seventh Void peu avant son décès. Si aujourd'hui, le géant vert n'est plus, sa musique continue à inspirer de nombreux groupes de gothic et doom metal, et ce majoritairement à travers cet album légendaire.

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Yawn - 23 Août 2011: UN groupe comme c'est difficile à trouver aujourd'hui, une voix grave mais sensuelle, un son captivant... Peter tu vas manquer à bcp d'entre nous.

Belle chronique, comme tu l'as dit c'est une pierre angulaire du gothic metal.
albundy57 - 02 Juin 2012: Absolument mon cher Krying, rien est à jeter dans la discographie de cet IMMENSE groupe qui perso va terriblement me manquer!
R.I.P. Pete...
Krying - 05 Juin 2012: Pour ma part Albundy il me manque déjà ce groupe héhéhé , il y en avait pas deux comme eux !! ;) R.I.P. Peter
Vertex - 15 Avril 2013: Black number one, c'est juste la piste metal qui a le plus tourné de mon existence... Et toujours le même pied dessus, puissante, sombre, une atmosphère on ne peut plus immersive, un refrain inoubliable...

Un monstre de chef d'oeuvre et merci à eux de m'avoir autant apporté.
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Chronique @ dark_omens

19 Avril 2014

Incontestablement un album de référence...

Aborder le cas Type O Negative sans insister sur l’aspect curieux de son leader charismatique, Peter Steele, serait nécessairement une erreur. Car incontestablement l’homme est atypique, pour ne pas dire insensé. Il cultive, avec talent, l’image d’un agitateur perturbé et dépressif, à coup de frasques souvent farfelues, parfois de mauvais goût, mais toujours d’une sincérité déconcertante. Incontestablement c’est subtil, d’autant que le Metal Gothique ne se prête pas seulement formidablement à cette introspection de la douce instabilité, il est aussi le plus parfait théâtre de ce voyage intérieur au milieu de ces propres névroses. Pourtant si les errements de cet homme n’étaient pas aussi révélateurs d’un talent assez captivant, ils n’en seraient que plus ridiculement anecdotiques.

Un aspect non négligeable de l’essence de la musique de ce groupe réside dans cette capacité, à puiser son inspiration à d’autres sources que celles étroites de l’unique Metal. Du Doom, au Post-Punk, en passant par le Thrash et même par le Pop/Rock, (Peter n’ayant jamais caché son amour pour les Beatles, le groupe allant même jusqu’à se présenter comme "The Drab Four" (les quatre "ternes")en référence au surnom "The Fab Four" des quatre de Liverpool) Type O Negative aura su définir dans une vision, à la fois très personnelle et à la fois très précises, des paysages vastes riches et, quoiqu’on en dise, uniques.

Si ses deux premiers albums offrent l’évocation d’artistes qui se cherchent musicalement dans un propos influencé essentiellement par des rythmes et un esprit Punk/Rock/Thrash, aux guitares froides et mécaniques sous-accordées, véritable être hybride où les passages Doom ne sont que des intermèdes délicieusement glauque; et où le Gothique n’est pas primordial mais sous-jacent, c’est incontestablement avec Bloody Kisses que le groupe change, assez radicalement, de visage pour devenir un être principalement Doom/Gothique aux charmes sensuels. L’album, qui marque véritablement un tournant important dans la carrière du groupe va incontestablement marqué les esprits car, outre ces titres envoutants, là où certains autres, à cette époque, instrumentalisent leur musique au travers de thèmes récurrents tel la mort, le désespoir, la poésie, la littérature, ou encore les quelconques autres vicissitudes souvent douloureusement imaginé dans un spectacle symbolique ou un certain romantisme suranné, et quelques peu sur joué, prends tout son sens, Type O Negative, quant à lui, privilégie, toujours encore, une certaine authenticité, certes souvent de manière insolente, mais assurément plus légitime. Il est largement aidé en cela par son chanteur, son humour et ses humeurs dépressives. Peter ne compose pas uniquement ce qu’il ressent, mais aussi ce qu’il vit et en quelques sortes ce qu’il est.

Si ce Bloody Kisses est dans son ensemble une synthèse d’émotions délicieuses et ensorcelantes qui caressent l’esprit au son de la voix suave, grave et charnelle de son chanteur, magnifiquement mis en avant par ces guitares profondes perdues, souvent, dans une lenteur infiniment mélancolique; c’est assurément avec les morceaux Christian Woman et Black N1 (Little Miss Scare-All) que le groupe offre la quintessence de son art. Retraçant avec une dérision sarcastique les souffrances d'une chrétienne déchirée entre son dévouement à Dieu et ses désirs les plus inavouables pour l'un et de la futilité face aux angoisses existentielles d’une femme gothique dont les soucis d’apparence sont ridiculisés pour l’autre ; ils constituent l’ossature vertébrale la plus caractéristique de cette œuvre réussie. Dans une danse de séduction de plus de vingt minutes, le chant de Peter érotise les sens de l’auditoire, accompagné de riffs profonds. Les titres Summer Breeze, reprise du groupe Seals And Crofts, et Bloody Kisses (À Death in the Family), sont deux autres chapitres aux mélopées alanguis, qui, un peu moins bouleversant de cette Bible, s’inscrivent, eux aussi, dans cette page d’histoire comme d’excellents morceaux.

Parler d’autres titres tels que Set Me On Fire, To Late : Frozen ou Blood And Fire pour leur aspect plus "énergique", plus "sauvage", plus "rapide" sans évoquer que cette "énergie", cette "sauvagerie", cette "rapidité", ne venant certainement pas nuire a l'ambiance de cette romance charmeuse que constitue cet album, est somme toute, assez relative, serait trompeur. En vérité seul certains passages de We Hate Everyone, et surtout un Kill All the White People véloce, derniers relents Punk-Rock/Thrashy, viennent, quelques peu déséquilibrés cette aubade. Ce dernier, ultime crachat aux visages de ceux qui accusèrent le groupe de sympathie fasciste, tentent de discréditer ces accusations en prenant l’apostolat inverse, défendant un extrémisme prônant la suprématie du peuple noir.

L’atmosphère chargée de morceaux aux climats pesants de ce Bloody Kisses donne naissance à de profondes impressions délicieuses. Ces émois délectables se mêlent à ceux déstabilisant ou l’étrangeté d’une folie douce n’est pas très loin. Peter Steele, en maître de cérémonie habile, vient semer ce trouble en complétant son œuvre par de petits instrumentaux aussi déroutant qu’incompréhensible, aussi déstabilisant qu’inaccoutumé. Ces morceaux tels Machine Screw, Fay Wray Come Out and Play, Dark Side of the Womb, 3.0.I.F, qui donnent à entendre des machines ronflantes, des bébés hurlants et des femmes soient en mauvaises postures, soient en plein orgasme, sont autant de petite pièces qui viennent s’insérer parfaitement dans un puzzle aliénant, porte ouverte sur l’esprit troublé du chanteur. Imprégnant son auditoire de toutes ses émotions (romance, folie, mélancolie…), l’homme peint ici un tableau complexe qui lui ressemble et, pour peu qu’on se laisse séduire, dans lequel on retrouvera forcement un peu de soi.

Cette lenteur, maintes fois évoquées, de mélodies lascives aux chants dramatiques sur fond de riffs indolents, marquent sans conteste la moelle naissante d’un style, faisant de ces particularités identitaires propres à Type O Negative, les références d’une frange de musiciens non négligeables. Si on peut parler d’inspiration évidente, on peut aussi évoquer bien plus que cela tant l’empreinte du groupe New Yorkais est, aujourd’hui encore, bien présente, telles des stigmates obligatoires, dans nombres d’œuvres. Ainsi on ne peut écouter The 69 Eyes, Him, Michelle Darkness, et d’autres encore sans immédiatement penser aux quatre de Brooklyn. Preuve en est que si Type O Negative n’est pas tout à fait une légende, en faisant de ce Bloody Kisses une œuvre historique incontournable, il pourrait bien le devenir.

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TasteofEternity - 19 Avril 2014: Un album cher à mon Coeur ! Encore une fois Darko, "par le truchement d'un style baroque" ;), tu mets en lumière toute la complexité d'un album qui ne peut être uniquement taxé de gothic metal même si c'est ce qu'il semble ressortir à la première écoute.

Synthétiser, harmoniser, tout en personnalisant des influences qui s'étendent de Black Sabbath jusqu'au Beatles, en passant par maints autres steeles, c'est le tour de force qu'a réussi à faire ce groupe inimitable avec cet album, qui demeure à mon sens la pierre angulaire de leur carrière !

Grand merci à toi, juste une chose, je comprends très bien que tu es focalisé ton propos sur Peter Steele, leader ô combien charismatique, qui ne supportait ni la célébrité ni les tournées, mais qu'on en oublie pas pour autant que Type O Negative était un groupe composé de quatre personnalités très fortes, au talent indéniable et influences multiples, à lui seul Peter Steele aurait eu beaucoup plus de mal à enfanter un tel album ! En parlant de la complexité de composer un album, il disait, "mets quatre génies dans une même pièce, et tu verras si c'est facile de réaliser un projet commun" des propos excessifs à la hauteur du personnage, mais qui signalent bien que Type O Negative ne pouvait pas être confondu avec la seule personne de Peter (RIP).
dark_omens - 19 Avril 2014: Tu as entièrement raison d'insister sur le génie des acolytes de Peter.

Me concernant j'ai insisté sur le chanteur parce que c'est sa personnalité exubérante qui m'a le plus marqué.

Et aussi parce que ma chronique (écrite il y a quelques temps déjà pour un dossier consacré au Gothique écrit par les Trublions) aurait été encore plus interminable...lol...
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Chronique @ RunCold

01 Novembre 2011

Les baisers sanglants : malsains et attirants...

Bloody Kisses, baisers sanglants…
Type O Negative, le groupe semble aimer le sang décidément…
Pourtant, ce groupe, leader du metal gothique américain - dont il est d'ailleurs le seul grand représentan t- ne s'enfonce nullement dans les clichés habituels du genre. Troisième opus du groupe en comptant le faux live The Origin of the Feces, cet album se déleste des lacunes de ces prédécesseurs, la musique s'adoucit, s'alanguit même, certes, c'est d'un romantisme un peu dégoulinant dont il s'agit, mais la musique garde une grande force et ne tombe pas dans le piège de la musique mélodramatique ; ici, c'est une déchirure entre le bien, le droit chemin (au sens religieux) et le mal, la sensualité et l'épicurisme de Peter Steele, prônant le court plaisir offert par la vie terrestre, plutôt que la vanité de la croyance céleste.

Dans cet album, tout est noir, le romantisme est noir, l'humour est noir, la musique est noire...
Certes, en dépit du romantisme cinglant que nous offre le groupe sur certaines des plus belles pistes de l'album, tels les deux hits que sont "Christian Woman" (femme chrétienne) - dont le clip résume très bien la déchirure entre le bien et le mal, le divin et la réalité au moins, dont j'ai parlé tout à l'heure - et "Black n°1", l'histoire d'une jeune fille "gothique" qui cherche à tout prix à être "dark" et où Peter Steele lui conseille pour ça d'utiliser le fameux "Black n°1"... Et oui, le groupe fait toujours preuve d'un humour noir, parfois grinçant, quitte à se moquer même de leurs auditeurs, comme sur la première piste "Machine Screw" qui n'est pas vraiment une chanson, mais plutôt une compilation de hurlements et de dissonances... La musique, qui semble lancinante sur les pistes les plus "gothiques" citées précédemment, ne prend vraiment de puissance (au sens plus "bourrin") qu'avec les pistes les plus hardcore et thrash, comme "Kill all the White People" et "We Hate Everyone", qui ont été écrites pour servir de démenti face aux accusations contre le groupe d'être néonazi, communiste, raciste...

La pochette, elle, démontre le goût fortement prononcé de son leader pour la couleur verte...
Vert ? Probablement pas pour des raisons écologiques en tout cas…...Tant est que chaque pochette du groupe sera verte... Celle-ci offre l'image de l'amour entre deux femmes (d'où peut-être l'accusation de misogynie, malgré la très forte proportion de femmes dans le public du groupe...).
Je n'ai pas encore parlé du son de l'album, du moins pas beaucoup, il faut juste noter que les instrumentations sont typiques du metal, avec claviers, batterie... Sauf que les guitares et la basse sont accordées un peu en-dessous de la note habituelle, offrant un son lourd, mais qui reste planant, un effet évanescent, languissant...
Les claviers, eux, sont aussi utilisés comme orgue et clavecin, renforçant le côté religieux de la musique, on peut par exemple noter la superbe intro de la chanson éponyme de l'album, ou bien le superbe solo d'orgue de "Christian Woman"...
En conclusion, un excellent album, au sommet du metal gothique, avec un style restant original. 17/20.

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Leviathan777 - 06 Novembre 2011: Non mais quand même! De dire que October Rust est un album parmis tant d'autres, c'est de ne pas l'avoir écouté...
Vertex - 15 Avril 2013: Putain, j'ai pas eu toute la discussion et tant mieux car en arriver à comparer type o à evanescence ou je sais quelle merde, c'est hallucinant... surtout d'un mec qui a apparemment jamais écouté l'album mais sait qu'il n'aime pas et remet en cause le genre dont ils restent parmis les plus influents et talentueux...

Comme dirait l'autre "De ceux qui n'ont rien à dire, les meilleurs sont ceux qui se taisent"
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