Avec un patronyme aussi percutant, il faut être à la hauteur. Le groupe autrichien, fort d'un premier album sorti en 2013, propose un second disque à la pochette réussie concoctée par Linda Nygren (qui a aussi bossé pour
The Wounded Kings). A cheval entre death, black et thrash,
Deathstorm aurait pu naître en Amérique du Sud, sauf que non, c'est du cœur de l'
Europe que ce "sang sous les cryptes" nous vient.
Passant finalement assez facilement d'un tempo effréné ("Splendid
Mutilation", "Immortalized
Sinner") à un proto death rampant digne d'un
Celtic Frost embryonnaire (l'intro et le break central de "I Conquer"),
Deathstorm ne s'embrouille pas dans le conceptuel, ni dans la complexité instrumentale. Tout y est simple, parfois linéaire, pas si éloigné des deux premiers
Slayer parfois (
Hell Awaits en tête, notamment pour les soli comme sur l'intro de "Enter
The Void" au hasard, réussie car combinée à un lead lugubre fort à propos), d'un
Asphyx à quelques reprises (l'intro de "Murder Of A Faceless
Victim", par exemple),
Deathstorm combine même les écoles dans une désarmante succession de riffs, prenant bien le temps d'installer ceux-ci dans chaque morceau. Les vocaux éraillés du hurleur (Mac pour les intimes) font bonne figure également, amenant une hargne intelligible.
Malheureusement, tout ceci n'échappe guère à la linéarité, et quelques plans paraissent un peu longuets, voire inutiles. Si "Enter
The Void" frappe juste, grâce justement à une mixture bien juxtaposée entre les influences du gang, les moments les plus tapageurs et rapides, comme sur "
Verdunkeln", tombent un peu dans le vide, faute à un impact assez faible (le passage en arpèges malvenu, amenant un riff bateau au possible alors que le riff d'intro laissait présager un titre puissant et rapide à la fois, repris uniquement sur les derniers instants du morceau). Ajoutons des refrains basiques (le linéaire "I
Saw The
Devil", "I Conquer"), et l'album, déjà assez court (une petite demi-heure), laisse sur sa faim.
Considérant la qualité et la quantité de groupes dans ce style en 2016, et malgré quelques fulgurances de bon aloi ne permettant pas d'enterrer
Deathstorm complètement au fond de sa crypte, et s'il est probable que tout ce petit monde soit bien efficace en concert, chacun comprendra que cet album de
Deathstorm, parsemé de mid-tempi d'un autre âge ne restera guère dans les souvenirs. Gageons cependant que l'album, avec ses passages les plus accrocheurs, aurait pu devenir un E.P. de fort belle facture. Frustrant et encourageant à la fois.
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