Après son unique et très bonne offrande
Serenity in Chaos (1999),
Defaced Creation implose, et quatre des anciens membres remontent aussitôt une autre entité nommée
Aeon, toujours dans le but de jouer un Death
Metal percutant, précis et sans concessions bien plus floridien que suédois.
L’EP
Dark Order (2001) a été un bon tremplin pour accrocher une signature chez le label Death
Metal / Death brutal en vogue, l’indispensable Unique Leader Records.
Aeon conserve ses habitudes et cette nouvelle sortie intitulée
Bleeding the False (2005) est encore enregistrée, mixée et masterisée
au Courthouse studio par Johan Hjelm, également bassiste du groupe, donnant du sens à l’adage : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Si la musique est toujours aussi directe, la batterie a pris ici une autre dimension dans la frappe, la vitesse, la technique et pour cause : le nouveau batteur se nomme Nils Fjellström…
Pas encore très connu à l’époque, il vient pourtant de livrer une prestation impressionnante sur le Welcome to the Battelfield de
In Battle, groupe de Black récemment converti au Death.
Soulburner rappelle fortement un
Deicide plus technique avec la même aura satanique dans le chant et le riffing aussi ciselé et précis que la bande à Benton, ainsi que des paroles du même acabit (Biblewhore,
Satanic Victory). Il est amusant de constater que le chanteur et parolier Tomas Dahlström doit en grande partie son désamour de la religion à des voisins témoins de Jehovah qui parait-il l’importunaient régulièrement quand il était jeune. Messieurs vous avec créé un monstre !
A l’opposé du HM2 suédois bien gras en vogue, les guitares de
Bleeding the False sont dotées d’une précision toute floridienne que ne renieraient pas Monstrosty ou
Malevolent Creation. On trouve aussi des touches à la
Morbid Angel, notamment sur Biblewhore, dont le début est proche du
Morbid Angel époque Steve
Tucker.
Un autre atout est la frappe lourde de Fjellström, bien mise en valeur par la production et notamment une double-pédale dévastatrice et omniprésente, on peut même l’entendre en permanence sur l’écrasant Forever
Nailed.
Aeon est à l’aise sur les mid-tempo lourds (Bow Your
Head), mais j’ai un faible pour les morceaux les plus rapides et brutaux comme Doorknocker ou la dévastatrice pièce finale
Hell Unleashed. On notera le sens de l’humour des gaillards avec en piste cachée une version Country de leur morceau
God Gives
Head in
Heaven qui ma foi sonne très bien et pas du tout parodique.
La recette est simple et efficace et impose
Aeon comme l’un des groupes du pays à ne pas jouer du swedish Death en compagnie de
Vomitory et de leurs collègues de label
Spawn Of Possession.
Ce premier essai de bonne facture comporte quelques longueurs mais pose de bonnes bases qui ne demandent qu’à être exploitées.
BG 21/11/2025
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