Une musique délicieusement grasse et pesante aux confins d'un
Hard Rock, d'un Stoner Rock, parfois même de ce Heavy
Metal sombre et occulte si chers à
Black Sabbath (dont les travaux, faut-il le rappeler, seront aussi influents pour le
Doom Metal), et d'un Southern Rock. Voilà précisément comment nous pourrions, en une interprétation forcément partisane et partiale puisque liée à nos ressentis, définir l'art défendu par les américains de
Black Stone Cherry au cœur d'un premier album éponyme sortis en 2006. En tentant d'être plus explicite encore, affichant davantage de détails cruciaux (et ce afin d'être aussi claire que possible), nous nous empresserions aussi d'ajouter que l'expression de ces natifs d'Edmonton dans le
Kentucky, eu égard, bien évidemment, aux influences déjà évoquées, s'alourdit d'un parfum aux arômes révolus de ces années 1970 où
Deep Purple,
Led Zeppelin,
Black Sabbath, et quelques autres, étaient d'admirables messagers annonciateurs d'une ère nouvelle.
Une fois l'étape rédactionnelle, ô combien fastidieuse mais ô combien nécessaire, de l'examen plus ou moins objectif du style défendu par le groupe, franchie, parlons maintenant, enfin, des émotions que procure ce disque. Commençons donc par saluer, outre l'expression musicale excellemment surannée et superbement épaisse de ce premier effort, le talent avec lequel le vocaliste Chris Robertson sublime chaque morceau de ce manifeste. De ces chants mediums, habités et lourds, épousant parfaitement les moindres sensualités d'une expression artistique superbement charnelle, mise en exergue par des guitares, elles aussi, fantastiques (des guitares qui soient dit en passant, sont à mettre au crédit de Ben Wells et de Chris Robertson lui-même même), il transcende, en effet, un opus prodigieux. Tant et si bien que l'œuvre réalisé par ces Américains charrie aisément de nombreux émois superbes nés de l'écoute d'une musique gorgée d'âme. Une âme, par ailleurs, admirable dont les titres aussi remarquables que
Rain Wizard,
Lonely Train, Maybe Someday, Crosstown Woman, Shooting Stars, ou encore, par exemple, un Tired of the
Rain, aux claviers emplis de ces relents symptomatique des seventies, se font facilement l'écho.
S'agissant des quelques imperfections de ce plaidoyer, abordons donc les rares passages gauches déplorables dont il est la victime. Ces quelques maladresses dévolues à une musicalité cédant, parfois, de manière infime, à la facilité et à une allure mélodique harmonieuse peu en accord avec l'épaisseur du reste de l'album, sont regrettables (les moyens
Hell & High Water, Rollin On). Toutefois ne soyons pas plus exigeants que l'exigence elle-même même et reconnaissons que ces légers défauts mettant en exergue un contraste un peu trop embarrassant ne sont cependant pas de nature suffisante à gâcher le plaisir que nous procure l'écoute de cet opus. Loin s'en faut.
Que dire encore face à un plaisir aussi évident? Aussi simple? Aussi immédiat? Face à un disque aux tares si infimes? Face à une œuvre aussi incapable de nous décevoir? Face à un opus aussi inspiré? Les mots parfois ne sont que d'immondes futilités incommodes.
Lonely Train, Hell and High Water, Shooting Star et Rollin'On sont exceptionnels.
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