L’air de rien depuis 2002,
Sister Sin en est déjà à son 5ème opus. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à défaut d’être original, mais aussi de se renouveler, le groupe suédois emmené par la sexy Liv Jagrell a au moins trouvé son identité. Du heavy rock qui « décoiffe les poils des c……. » comme l’aurait si bien dit Tonton Zégut (les plus anciens, nostalgiques de Wango Tango sur RTL apprécieront) : un condensé de morceaux courts, directs et burnés.
La chanteuse (et prof de fitness) ne s’en cache d’ailleurs pas et n’hésite pas à citer les influences du combo dans plusieurs interviews : le heavy metal des années 80, des groupes tels que
Judas Priest, Motörhead,
Warlock, Accept ou
WASP. Le ton est donné et vous savez où vous mettez les pieds ! Personnellement, j’évoquerais aussi le
Skid Row des débuts. Et si vous avez apprécié les albums précédents de
Sister Sin, vous aimerez ce «
Black Lotus » qui navigue en territoire connu. Liv est toujours aussi énervée, les riffs toujours aussi heavy et teintés de rock’n’roll, les rythmiques donnent toujours autant envie de taper du pied tout en hurlant les refrains accrocheurs en compagnie de la donzelle (« Au Revoir », «
Chaos Royale »). Jimmy Hiltula (guitares) assure et ses soli sont au diapason de la qualité de ses riffs : efficaces, agréables et jamais trop longs. Le ton change un peu sur «
Desert Queen » qui se démarque par ses harmonies dans le jeu de guitare et son côté très
Warlock, tant musicalement que vocalement (
Doro étant une influence majeure pour Liv). Le tout est bien emballé et bien produit, mais on peut néanmoins regretter le côté assez linéaire de l’album. De même que l’impression d’écouter le même disque que le précédent, si ce n’est qu’il se situe un niveau au-dessus qualitativement. Ici et là on entend des nappes de synthé (pas désagréables), mais rien qui n’apporte quelque chose de vraiment nouveau au style du groupe. Cependant, les Scandinaves n’en n’ont cure ! Ben oui, à l’image de nos Australiens préférés que sont la bande à
Angus, ils jouent la musique qu’ils aiment sans se préoccuper des éventuelles critiques. Et à l’écoute de la galette, on ne peut leur donner tort, car les hymnes (taillés pour le live) se succèdent à un rythme effréné sans réel point faible. On reprend tout de même quelque peu son souffle sur la ballade « The Jynx », assez réussie avec cette montée en puissance qui convient bien au registre vocal de Liv et qui me fait penser qu’un duo entre la belle et
Sebastian Bach (ex-
Skid Row) serait très intéressant. « Sail
North », au gros refrain accompagné de chœurs énormes, clôture l’album en beauté sur une note positive qui nous laisse entrevoir la possibilité que le groupe puisse évoluer et prendre des risques à l’avenir, même si cette sensation est minime. En attendant, les Suédois ont eu l’intelligence de proposer un album court (9 titres et 37 minutes), ce qui évite de ressentir trop rapidement une certaine lassitude. C’est même tout le contraire qui se produit: malgré le manque de nuances déjà évoqué, on a envie de relancer l’album immédiatement !
On ne peut s’empêcher d’arriver à la conclusion qu’il ne faudrait pas grand-chose à
Sister Sin pour entrer dans la cour des grands, car le talent est bien présent, ainsi que la qualité des compos. Il manque juste cet éclair de génie, sans doute de la variété ou une étincelle de folie qui les propulserait à un niveau supérieur. En attendant la recette fonctionne à merveille, alors poussez le volume et prenez ce disque pour ce qu’il est : de l’énergie pure et du heavy rock de haut niveau.
De même que je pense au contraire qu'ils ont dû passer plus de temps (trop?) à travailler les compos pour en arriver à ce que ce soit un peu moins "brut". Je vais chercher des interviews pour voir si le groupe en parle...Merci pour vos remarques les gars.
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