Un premier disque qui sort de nulle part, sans promo ni interviews, reposant sur le nom de ses protagonistes. Un effort réussi, rafraîchissant, entêtant, qui ne fera pas les anales du power mélodique mais qui aura eu le mérite de retenir l’attention dans un univers saturé, post covid et où l’originalité peine clairement à se démarquer entre les albums.
Les frères Lunesu, le vétéran
Bob Katsionis (initialement producteur du projet Wonders en studio puis finalement guitariste et claviériste) et l’ultra productif Marco Pastorino (qui a aussi sorti un nouveau
Serenity et
Temperance, qui a fondé
Fallen Sanctuary et qui tourne avec chacun de ces groupes) au chant ont fait de ce premier Wonders une réussite, sans savoir s’il y aurait véritablement une suite aux premiers fragments.
C’est finalement dans un anonymat identique au premier album, toujours chez
Limb Music et avec une absence de mise en avant assez confondante (hormis pour ceux “suivant” les différents musiciens du groupe sur les réseaux sociaux) que Wonders revient, deux ans plus tard, avec "
Beyond the Mirage". Un artwork plus SF indique peut-être une direction plus moderne. Plongeons donc dans ces dix nouveaux titres afin de savoir de quoi il en retourne …
Que dire ? Mis à part que tout l’enthousiasme du premier opus s’évanouit littéralement après plusieurs écoutes de cet album qui justement disparaît comme un mirage aussi vite qu’il ne s’appréhende. Passe-partout, impersonnel et ressemblant plus à un pastiche de ses multiples inspirations plutôt qu’au groupe lumineux et foncièrement accrocheur du premier essai, "
Beyond the Mirage" ne parvient presque jamais à convaincre.
Les titres s'enchaînent, dans une veine heavy mélodique assez quelconque, malgré une maîtrise technique et une production évidemment très professionnelle. Ça speed plutôt bien, Marco chante forcément très bien, même s’il montre parfois ses limites lorsqu’il n’est pas secondé (surtout sur les phases les plus mélodiques, lui étant plus habitué aux parties les plus rugueuses) et le cahier des charges est admirablement rempli. Tellement bien que presque jamais une once de surprise ne nous parvient.
On pense évidemment à toute la scène italienne ou scandinave du début des années 2000, à
Secret Sphere,
Sonata Arctica ou
Vision Divine, avec le caractère plus prog d’Even
Flow mais sans que jamais ça ne décolle vraiment. Malgré le rythme plus élevé d’un "Here I Go
Again", les clavecins limpides (
Firewind forcément) de "Coming
Home" accompagné par son riff tranchant (et la double pédale de rigueur) ou encore l’ultra mélodique "Breaking the Chains" et sa mélodie sirupeuse, rien n’y fait. On s’ennuie. Et l’impression d’écouter des compositions en véritable roue libre ne parvient pas à nous quitter l’esprit. L’impression que chacun de ses titres pourraient n’être que des faces B de chacun des groupes de ses protagonistes surgit à chaque riff, à chaque bridge ou chaque solo sonnant comme un patchwork assez grossier de tout ce que chacun fait de bien de son côté. On ne retrouve presque jamais la légèreté et la fougue du premier disque.
Tout juste le dernier titre nous colle une baffe que nous n’attendions plus, tant "The Time of your
Life" sent le vieux
Stratovarius, rapide et furieux, déferlement de notes ininterrompus, prestation vocale de haute volée et soli à ne plus savoir où tendre l’oreille. Il se dégage d’ailleurs de ce titre une urgence et une envie de chanter avec Wonders qu’on ne retrouve sur aucune autre composition. Quel dommage que ce titre arrive si tard et soit si seul car il donnerait presque envie de donner, encore et encore, une nouvelle chance à "
Beyond the Mirage" (chose que j’ai évidemment faite plusieurs fois). Il reste malheureusement l’illusion de ce qu’aurait pu être ce second essai qui jette un véritable voile sur l’intérêt et l’avenir de la formation (qui plus est extrêmement discret excepté la sortie de l’album et n’ayant, à ma connaissance, pas ou peu joué live). Une réelle déception.
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