Behind the Veil

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15/20
Nom du groupe Etwas
Nom de l'album Behind the Veil
Type EP
Date de parution 02 Août 2020
Enregistré à Recuiem Prod
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Dawn of Consciousness
Ecouter04:45
2.
 Semblant of Mercy
Ecouter03:44
3.
 War in Storm and Ashes
Ecouter04:25
4.
 Solaced Spring
Ecouter03:34
5.
 On the Edge of a Reawakening
Ecouter04:33
6.
 Memories Never Die
Ecouter04:56

Durée totale : 25:57

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Etwas



Chronique @ ericb4

27 Septembre 2020

Une troublante et frissonnante livraison en guise de message de bienvenue...

Encore une énième formation metal symphonique à chant féminin, sans doute vouée comme tant de ses pairs à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et vous auriez raison, à quelques nuances près toutefois ! Conscient des enjeux et des risques encourus à se lancer tête baissée dans la bataille, et ce, dans un registre metal affecté par une concurrence galopante, ce jeune combo français s'est précisément laissé le temps de soigner son ingénierie du son, d'affûter ses portées et surtout d'affiner le trait de sa plume...

En effet, cofondé en 2017 par la chanteuse au cristallin grain de voix Victoria Hove, le fin guitariste Silver Croze (All Dogmas We Hate, Podonok) et le bassiste Florian Bestion, ce n'est que trois ans plus tard que le groupe nous gratifiera de son introductif effort, l'EP intitulé « Behind the Veil » ; une auto-production aux enregistrements de bon aloi et au mixage bien équilibré entre instrumentation et lignes de chant, où se dispatchent 6 titres inédits sur un ruban auditif de quelque 26 minutes. En quoi ce premier et laconique set de compositions serait-il à même de tenir en respect leurs homologues, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon ?

C'est au cœur d'une œuvre à la fois tonique, un brin torturée, quelque peu énigmatique, subtile, parfois évanescente, mélancolique et des plus pénétrantes, d'obédience metal symphonique gothique aux relents power et dark que nous mènent nos acolytes, et ce, non sans nous faire penser tour à tour à Nightwish (première période), Xandria, Darkwell et Atargatis. Aussi, effeuille-t-on un propos poignant et pétri d'élégance, à la solide technicité instrumentale, aux troublantes et enveloppantes lignes mélodiques et témoignant d'arrangements de fort bonne facture, avec quelques prises de risques à la clé, au demeurant parfaitement assumées par nos inspirés créateurs.

Ce faisant, chacun des membres de l'équipage a apporté sa pierre à chacune des pièces de l'édifice, les ambiances et mélodies qu'elles recèlent cristallisant alors une heureuse fusion de talents. Tout aussi troublante, la thématique repose sur la séculaire et implacable dualité entre les vils penchants et aspirations de l'Homme, recourant à la religion pour justifier de ses agissements, et la Nature, prête à ne pas céder le pas et à prendre sa revanche face aux dommages subis. Mais entrons sans plus attendre dans la petite goélette en quête de pépites profondément enfouies dans ses cales...

Quand il nous projette sur des charbons ardents, le combo trouve sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, disséminant ses riffs épais adossés à une rythmique résolument sanguine, et déployant un léger un tapping tout en voguant sur d'amples et soyeuses nappes synthétiques, l'engageant et ''nightwishien'' up tempo power symphonique gothique « Dawn of Consciousness » révèle un caractère à la fois volontiers frondeur, un tantinet obscur et enivrant. Dans ce champ de turbulences propice à un headbang subreptice évoluent les angéliques inflexions de la sirène. Et comment ne pas se sentir transporté par « On the Edge of a Reawakening », torrentiel et subtil up tempo dark symphonique gothique doté d'ondulants gimmicks guitaristiques, surmonté d'une basse claquante et déversant un refrain immersif à souhait ?

Sur un même modus operandi, le message musical se fait parfois plus complexe mais nullement déconcertant, tout en révélant, une fois encore, de séduisants arpèges d'accords. Ce qu'illustrent « Semblant of Mercy » et « War in Storm and Ashes », intrigants et magnétiques mid/up tempi symphonique gothique à mi-chemin entre Xandria, eu égard à leurs enchaînements intra piste, et Darkwell, quant à leurs atmosphères en demi-teinte. Calés sur une mélodicité toute de nuances brodée, octroyant d'insoupçonnées et grisantes montées en régime de leur corps orchestral, laissant entrevoir un bref mais flamboyant solo de guitare, et mis en exergue par les claires patines de la déesse, ces deux impulsifs propos ne manquent ni d'allant ni de panache. Enfin, un tantinet plus tourmenté, volant sur d'inaliénables rampes synthétiques, empreint de quelques noirceurs et paradoxalement de notes acidulées, dans l'ombre d' Atargatis se glisse le mystérieux « Memories Never Die ». Jouant à plein sur les effets de contraste atmosphérique, le méfait nous plonge alors dans un univers fantasmagorique où cohabitent démons et chimères. Et la magie opère, une fois encore.

Lorsque les tensions s'apaisent et que l'ambiance se teinte de douces lumières, la troupe nous adresse ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, sur fond de délicats arpèges au piano, la caressante et ''lacunacoilesque'' ballade atmosphérique « Solaced Spring » ne mettra qu'une poignée de secondes pour générer la petite larme au coin de l'oeil. Mis en habits de soie par les gracieuses et hypnotiques modulations de la maîtresse de cérémonie, couplets finement sculptés et fondants refrains glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. Se chargeant en émotion au fil de sa progression tout en préservant son aura mélodique, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

A la fois frissonnant, tourmenté et évanescent, cet introductif essai témoigne dores et déjà d'un caractère affirmé tout en esquissant de poignantes vibes. Livrant un message musical empreint de délicatesse et de sensualité, développant une thématique forte de sa symbolique et octroyant une production d'ensemble aux petits oignons, nos inspirés concepteurs parviennent le plus souvent à nous aspirer dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. S'il apparaît varié sur les plans atmosphérique et rythmique, le propos l'est en revanche bien moins eu égard à son axe oratoire, la belle monopolisant le micro de bout en bout de notre parcours. Par ailleurs, une palette un poil plus étoffée en matière d'exercices de style et des sources d'influence plus en retrait eurent été souhaitables afin de sensibiliser plus largement un tympan déjà familiarisé avec les travaux de leurs maîtres inspirateurs. Cependant, à la lumière de lignes mélodiques travaillées en profondeur et d'une technicité difficile à prendre en défaut, nos acolytes auraient dès lors une belle carte à jouer pour convoler parmi les sérieux espoirs de cet exigeant registre. Affaire à suivre, donc...

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