Depuis le basique mais efficace «
Bump 'n' Grind », à la croisée des chemins des Stoogs, Motörhead et
Alice Cooper,
The 69 Eyes, ne savent faire qu’une chose, du
Hard Rock, d'un
Hard Rock Garage des débuts, fortement marqué US, avec quelques accents Punky British (nous pourrions d’ailleurs, rapprocher ce 1er Opus, du dernier
Nashville Pussy « From
Hell to
Texas »), qui depuis bientôt 20ans, est en constante évolution, en qualité d’écriture, et en qualité tout court, car depuis le début
The 69 Eyes, nous offre une musique de qualité, inspirée, sans réel couac ou déception. Mais, une évolution en épaisseur, le groupe prend de la bouteille, et sa musique suit, depuis l’immédiateté des débuts où l’on fait la musique que l’on veut avec les influences du moment, le Garage fin 60s début 70s au son brouillon et une énergie vivifiante, sans se renier,
The 69 Eyes nourrit sa musique de ses influences glanées au fil du temps, du souvenir des musiques qui ont existé depuis ses 1ères motivations. Principalement la New Wave et un
Hard Rock plus carré, mais certainement pas moins sage ou plus austère, et une production de plus en plus sophistiquée... jusque là.
Alors bon, bien que sans virage radical ou stagnation, depuis le superbe «
Devil »,
The 69 Eyes semble avoir trouvé si ce n’est sa voie, du moins, une direction qui semble suivre avec sa suite, l’excellent «
Angel » qui n’est qu’une suite « visuelle » à «
Devil » et cette année «
Back in Blood» qui enfonce le clou. Un album de
Hard Rock atypique et sympathique, dont la principale ambition est de vous faire danser, et pour les plus timides, de leur donner des fourmis intenses dans les jambes. Un Rock chaloupé, aux riffs ultra efficaces, se gravant instantanément dès la première écoute, une rythmique très influencée New Wave, un solo mélodique, sans extravagance stérile, mais toujours là où il le faut, plaisante et ébouriffante à point nommé, et un couple Basse Batterie d’un coefficient de pénétration du cortex indéniable, groovant et donc, forcement dansant, et bien sûr, la voix, quasi méconnaissable avec celle du début, de Jyrki 69, plus grave et chaleureuse, un mélange improbable d’Elvis (période Végas), Billy Idol, Dave Gahan (Depeche Mode),
Jim Kerr (Simple Minds) et voire aussi, Bono Vox (U2), donnant à lui seul, le côté Gothique. Mais un Gothisme au 36ème degré, parfois mélancolique, mais jamais sombre ou déprimant, bien au contraire, par la voix et la musique,
The 69 Eyes se joue des clichés pour les remanier avec une bonne dose d’humour et d’autodérision.
Et bien que forcé de l’admettre, «
Back in Blood » n’est pas du niveau d’
Angel, surtout par la production, un ton en-dessous desservant le léger tournant plus radical par rapport aux 2 albums précédents, les Chœurs, géniaux au demeurant, n’étant pas assez mis en valeur. Mais pas du niveau, ne veut surtout pas dire mauvais, bien au contraire. Cet album est simplement superbe, mais moins bien léché, car c’est vraiment par là que le bât blesse. Comme par exemple avec le Heavy « The Good, the Bad & the Undead » se voulant “
Live” mais se retrouvant surtout... touffu et proche de la bouillie sonore. Mais ce petit handicap disparait bien vite derrière la charge créative et de plaisir que nous offrent encore une fois, nos Vampires d’Helsinki, ces gens du Nord, mettent dans leur musique, toute la chaleur qu’ils n’ont pas chez eux. La voix suave de Jyrki faisant comme toujours monter la température et quand l’excellente section rythmique encadre le tout avec une Lead torride comme sur «
Dead Girls Are Easy », la canicule est là, suffocante, mais tellement bonne. Bien sûr, de ci de là, quelques nappes simples de claviers variés, viennent émailler, toujours à bon escient, quelques titres, comme le piano...
Gothic de «
Night Watch ».
Ah... Diable... il n’y aurait cette prod moyenne, que de bons titres ici réunis,
certes, il y a une impression de déjà vu, mais les 69 yeux, se sont faits une trace, mais, plus une empreinte qu’une ornière, la variété de style abordé étant la preuve... s'il en fallait. Variété d’influences, dont il est aisé de faire une liste, comme avec le titre éponyme d’ouverture « Black in
Blood » très teinté U2, une basse hypnotique un coup de pied au cul d’entrée un groove d’
AC-DC et un mordant jouissif, un des meilleurs titres des 69
Eyes. Le mélancolique «
Dead N' Gone » lui, rappellera bien évidemment les Australiens de Midnigth
Oil, une pure féérie, légère et aérienne, une goulée d’air frais.
Bah oui!! les zozos ont la quarantaine et les influences de leur jeune temps.
«
Kiss Me Undead » m’évoquant plutôt un Simple Minds fortement Metallisé.
Quelques accents Garage sur «
Dead Girls Are Easy » dense et compact...
Ou la « Poguesienne »«
Eternal » très jolie ballade folk Irlando médiévale presque épique, qui aurait eu sa place sur quelque album de Death Melo.
Bon, vous l’aurez compris, j’adore, encore une fois, le dernier album des 69
Eyes. Tout est fait pour me plaire, une fausse simplicité hyper efficace, des guitares sans fausses extravagances, une rythmique « voyante » et inspirée, une basse groovante, sans fioritures, une batterie là où il faut, sans en rajouter inutilement. Une musique qui va à l’essentiel... le cœur, aux tripes, sans s’embarrasser du cerveau et une musique, qui ne cherche pas à savoir qui a la plus grosse. Surtout que la plus grosse, sans conteste, c’est le beau ténébreux Jyrki qui l’a. Sa voix (assez facilement risible... au 1er degré), se révèle l’atout majeur du groupe. A égalité avec la qualité... du groupe XD... avec 20 ans d’expérience et un line up inchangé,
The 69 Eyes, démontre aux grincheux qui ne pourraient l’admettre, que le
Hard Rock est un genre bien vivant, ouvert vers l’extérieur, qui sait innover. Et bien que respectant les canons fondateurs, il s’adapte, non pas aux modes, mais à l’air du temps.
Les 69 ont la réputation d'être des aspirateurs à nanas.
quand j'ai écris cette chro, une de mes enceintes commencait à me lacher (usure de la membrane)
d'où cette impression de son moyen
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire