Awakening

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Orkhys
Nom de l'album Awakening
Type EP
Date de parution 25 Septembre 2020
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 The End of Lies
Ecouter04:51
2.
 Guardians of Our Lives
Ecouter07:20
3.
 Rest of the Braves
Ecouter06:01

Durée totale : 18:12

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Orkhys



Chronique @ ericb4

02 Novembre 2020

Premiers émois et première pépite insufflée par le collectif francilien...

Dans un environnement metal symphonique à chant féminin aujourd'hui agité par une féroce concurrence, prudence serait plus que jamais mère de sûreté ! Et s'il est des formations metal symphonique à chant féminin loin de s'ingénier à bousculer les événements pour essaimer leurs riffs, ce talentueux quartet francilien serait assurément de la partie. Bien lui en a pris... Ainsi, né en 2017 sur les cendres de Nepenthys sous l'impulsion commune de la parolière, chanteuse et harpiste Laurène Telennaria et du compositeur, guitariste et arrangeur Brice Druhet, avec les précieux apports du bassiste Julien Lancelot et du batteur Jean-Yves Chateaux (Hatred Dusk (live), ex-Dawn Blood, ex-Friend Of Misery, ex-Mortuary), Orkhys ne réalisera son introductif et présent EP, « Awakening », que trois longues années plus tard. Le temps nécessaire pour voir le combo affûter ses gammes, faire mûrir ses arpèges et affiner le trait de sa plume...

Aussi, effeuille-t-on une œuvre certes modeste de ses 18 minutes mais sur lesquelles se succèdent sereinement trois frissonnantes pistes d'obédience metal mélodico-symphonique aux relents folk et heavy, révélant chacune son atmosphère, sa thématique et sa dramaturgie propre. Evoquant tour à tour Delain, Midnattsol, Lunatica, Blackmore's Night et Coronatus, ce frugal mais envoûtant set de compositions ne saurait s'y réduire exclusivement, nos acolytes apposant leur sceau artistique et technique sur la majeure partie des portées de l'opus. De plus, cette auto-production repose sur une ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par un mixage signé Raoul Tchoï, équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation. S'esquisse parallèlement une belle profondeur de champ acoustique et bien peu de sonorités résiduelles viennent émailler la surface de la menue rondelle, état de fait nous intimant d'aller sans encombres jusqu'au souffle ultime du propos. Mais entrons sans plus attendre dans la petite goélette en quête d'éventuelles pépites intimement enfouies...


C'est sur des braises incandescentes que nous projette tout d'abord l'inspiré combo, nous ralliant dès lors à sa cause sans avoir à forcer le trait. Aussi, le tympan du chaland ne mettra-t-il qu'une poignée de secondes pour se voir aspiré par les vibes enchanteresses exhalant des entrailles de « The End of Lies », headbangant up tempo heavy symphonique aux riffs corrosifs et à la discrète mais seyante touche folk. Conjuguant habilement les univers de Delain, Arven et Coronatus, l'entraînante offrande glisse le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle viennent se greffer les limpides et troublantes inflexions de la sirène, cette dernière harmonisant les médiums de Carmen Elise Espenæs (Midnattsol, Savn) et les attaques en voix de tête d' Andrea Dätwyler (Lunatica). Par effet de contraste atmosphérique et rythmique, le pulsionnel méfait laisse entrevoir de délicats arpèges au piano tout en décochant de fulgurantes montées en régime du corps orchestral ; à l'image d'un peuple qui, pour échapper à sa délicate condition, ou encore s'affranchir de tout obstacle à son accomplissement, n'aura d'autre choix que de livrer bataille. Bref, un hit en puissance d'une efficacité redoutable et au délicat jeu d'écriture, que l'aficionado du genre ne quittera qu'à regret.

Quand il flirte plus intimement avec la fibre folk et qu'il évolue sur une cadence un poil plus mesurée, le collectif francilien trouve là encore les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre « Guardians of Our Lives », gracieuse et enveloppante pièce en actes de nature metal folk symphonico-progressif à la confluence entre Midnattsol, Blackmore's Night et Lunatica. Ce faisant, cette enivrante fresque dévolue aux anges gardiens, véritables consciences de nos âmes téléguidant nos actes comme nos pensées, déverse ses quelque 7:23 minutes à la fois empreintes de sérénité, un brin tortueuses et énigmatiques. Mis en habits de soie par les cristallines et hypnotiques volutes de la maîtresse de cérémonie, recelant un léger et fluide tapping, laissant également entrevoir l'ensorcelant doigté de l'émérite harpiste, octroyant en prime un pont technico-mélodico du meilleur effet, le grisant et original effort poussera irrémédiablement le chaland à une remise du couvert sitôt la mesure finale envolée.

Enfin, à l'instar d'un homme blessé au combat, tiraillé entre deux décisions à prendre, – s'abstraire définitivement de ce monde ou continuer à vivre à la fois pour autrui et pour lui-même – , le quartet emprunte quelques chemins de traverse comme pour nous bousculer dans nos certitudes les plus profondément ancrées tout en nous immergeant au sein d'un luxuriant et lumineux paysage de notes. Une manière des plus subtiles de jouer avec notre fibre émotionnelle comme pour mieux s'en emparer. Ainsi, déversant ses riffs crochetés, sa frénétique rythmique et ses puissants et véloces claquements de tambour, l'éruptif up tempo power/folk symphonique « Rest of the Braves » ne lâchera pas sa proie d'un iota. Etat de fait qui n'a nullement empêché l'impulsif méfait de nous octroyer une brève respiration à mi-parcours, à l'image d'un break prestement happé par une fulgurante reprise sur un petit pont instrumental que relaye à brûle-pourpoint un bref mais fringant solo de guitare. Au carrefour entre Delain, Lunatica et Coronatus, l'impulsif méfait recèle également d'inattendues variations atmosphériques et vocales, la déesse élargissant alors d'un cran son spectre vocal, s'autorisant même à fermer la marche par une note haut perchée et parfaitement tenue, celle qui longtemps restera inscrite dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon...


Pour son entrée en matière, force est d'observer que la troupe n'a manqué ni d'allant ni de panache, affichant une énergie aisément communicative tout en livrant une œuvre certes dans un mouchoir de poche mais pétrie d'élégance et des plus magnétiques. Une heureuse fusion de styles, une mélodicité aussi efficace qu'exigeante dans sa conception doublée d'un réel potentiel technique, une production d'ensemble de bonne facture, et des paroles aux messages forts et finement accouchées sont à mettre à l'actif de nos quatre mousquetaires.

Si la patte de leurs maîtres inspirateurs ne saurait être totalement éludée et si les prises de risques demeurent timides, nos inspirés créateurs génèrent néanmoins moult arpèges d'accords de leur cru. La qualité de leurs arrangements instrumentaux tout comme la finesse de leurs enchaînements intra pistes seraient, elles également, de nature à compenser ces relatives carences. Pour répondre aux exigences d'un auditorat plus largement sensibilisé aujourd'hui qu'hier aux codes de ce foisonnant registre metal, le combo francilien devra encore veiller à étoffer le message musical en matière d'exercices de styles (ballades, instrumentaux...), de joutes oratoires et d'effets de surprise. Peut-être à l'aune d'un album full length ? Bref, un groupe à suivre de près, de très près...

Note : 15,5/20

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Orkhys