Aurora

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Secret Chord
Nom de l'album Aurora
Type Album
Date de parution 12 Mars 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Dawn
Ecouter03:05
2.
 Everything Repeats
Ecouter04:34
3.
 Lack of Contact
Ecouter03:49
4.
 Trust in Yourself
Ecouter05:13
5.
 Empowerment
Ecouter04:53
6.
 Egocentric Lust
Ecouter03:50
7.
 Never Again
Ecouter04:56
8.
 Sickness
Ecouter04:44
9.
 Demon Angels
Ecouter07:11

Durée totale : 42:15

Acheter cet album

 $11.93  18,99 €  16,79 €  £16.63  $21.03  18,99 €  17,41 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Secret Chord



Chronique @ ericb4

21 Mars 2021

Changement de cap pour une aventure palpitante et à l'atmosphère oppressante...

Impulsé par son modeste mais prometteur EP 4 titres, « Dimensions of a Dream », une auto-production dont l'écoulement s'est limité à une petite centaine de copies, réalisée deux longues années suite à sa sortie de terre, à Coimbra, le combo portugais y a vu-là matière à diffusion de son message musical, essaimant dès lors concerts et petits festivals locaux et gagnant ainsi en notoriété un peu partout au sein de sa terre ibérique natale. Fort de ce succès d'estime, le collectif reviendra en 2018 doté d'un single, « Wraith of Oblivion », tout aussi pénétrant mais un poil plus sombre qu'à l'accoutumée. S'ensuivra une année 2019 fructueuse en prestations scéniques, le groupe élargissant ainsi sensiblement le champ de son auditorat. Etat de fait susceptible de faire de la verte troupe une formation en devenir au sein de l'espace metal symphonique à chant féminin européen.

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par l'actuel quartet ibérique, se traduisant par une qualité de production aujourd'hui difficile à prendre en défaut. La période de confinement due à la crise sanitaire liée à l'épidémie de la covid-19 poussera précisément le groupe à se consacrer au processus de création de son nouveau matériau. Aux fins d'un travail minutieux abattu tout au long de l'année 2020, le combo accouchera quelques mois plus tard de son premier album full length, « Aurora » ; une galette d'une durée quasi optimale de 43 minutes où s'égrainent 9 pistes inédites, signée, pour la première fois de son histoire, chez le puissant label grec Sleaszy Rider Records. Enregistrée, mixée et mastérisée aux Golden Jack Studios, à Coimbra, par le batteur/orchestrateur João Dourado (Antichthon, Terror Empire), connu pour avoir contribué à la production d'albums de Destroyers Of All, Grimlet, Revolution Within, Terror Empire, sans oublier Secret Chord, alors présent à toutes les étapes de son évolution, la rondelle jouit d'une belle profondeur de champ acoustique tout en n'accusant que de rares sonorités résiduelles.

Dans ce dessein, quelques remaniements du line-up se sont opérés. Nous accueillent désormais à bord du navire : l'auteure/compositrice et frontwoman Raquel Subtil, l'auteur/compositeur et guitariste João Conceição (ex-Stigma Sphere), le batteur/programmeur Afonso Martins et le compositeur/guitariste et growler Carlos Pereira (ex-Dark Oath), en remplacement de Jorge Oliveira. Pour palier l'absence du bassiste Bruno ''EkiD'' Marques (Aoidos, Evil Syndrome), le groupe a requis, pour l'occasion, les talents de Francisco Brito à ce poste. Avec l'adjonction de la corrosive empreinte vocale de Miguel ''Inglês'' Vieira (Axia, Equaleft), sur « Empowerment », et de l'imposante chorale du Coro Misto da S.F.L. (Sociedade Filarmónica Lousanense). De cette étroite collaboration émane dorénavant une œuvre rock'n'metal symphonique aux accents dark gothique, dans la veine de Epica, Nightwish, Xandria, Kingfisher Sky, Tristania, Draconian, soit à quelques encablures de la colorature metal symphonique pur de leurs premières portées. Un réel changement de cap stylistique s'esquisserait-il alors à l'aune de cette fraîche offrande ?

Que l'aficionado de longues séquences de headbangs bien sentis se rassure, les tambours ne sauraient tarder à résonner, nos acolytes déversant dès lors ces séries d'accords qui peu ou prou s'insinueront dans le tympan du chaland pour ne plus en ressortir. Ainsi, passé la cinématique, progressive et poignante entame instrumentale aux relents ''nightwishiens'', « Dawn », c'est à une pluie incessante de cinglants coups de boutoirs que l'on aura affaire. A commencer par « Lack of Contact », un tortueux et obscur up tempo syncopé estampé metal symphonique aux effluves dark gothique, à mi-chemin entre Epica et Tristania, En outre, un saisissant effet de contraste oratoire se fait jour, les cristallines inflexions de la belle faisant front aux serpes effilées de son acolyte de growler. Et la sauce prend sans tarder. Empreint de mystère et d'une intarissable énergie percussive, le ''lacunacoilesque'' « Sickness », quant à lui, se dote parallèlement d'un grisant filet mélodique et d'un bref mais fringant solo de guitare. Plus anxiogène encore, tout en disséminant une rythmique enfiévrée et libérant les incessantes et rocailleuses attaques d'un glaçant Miguel ''Inglês'' Vieira, le gorgonesque et ''draconien'' « Empowerment » mêle habilement le Yin et le Yang,

Quand ils relâchent un tantinet la pression, nos gladiateurs trouvent à nouveau les clés pour nous happer sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Everything Repeats », un rayonnant et énigmatique mid tempo symphonique gothique à la confluence de Xandria et Kingfisher Sky. Mis en exergue par les troublantes patines de la déesse, alors partiellement escortée de son revêche comparse, l'entêtant refrain tout comme les fondants couplets du tubesque effort ne mettront qu'une poignée de secondes pour aspirer le pavillon. Quelques frissons seront également de la partie sur le ''tristanien'' « Never Again », un oppressant et déchirant méfait dark gothique surmonté d'une enveloppante muraille de choeurs. Un zeste plus lumineux, doté d'un refrain catchy mis en habits de lumière par les sensuelles volutes de la princesse, le ''delainien'' mid tempo syncopé « Egocentric Lust » serait, lui, à classer parmi les hits en puissance propices à une certaine addiction. Techniquement plus complexe mais guère moins impactant, dans l'ombre coalisée de Tristania et Xandria (première mouture) se glisse « Trust in Yourself », un orientalisant mid/up tempo sous-tendu par des riffs crochetés, doté de soudaines et grisantes montées en régime du corps orchestral et d'un fin picking à la guitare acoustique.

Par ailleurs, et pour finir leur périple en apothéose, nos compères nous octroient une pièce en actes de nature metal symphonico-progressif ; exercice de style souvent appelé de leurs vœux mais paradoxalement tant redouté par nombre de leurs pairs, mais relevé de main de maître par le combo portugais. Non sans renvoyer à un Epica des premiers émois, l'altière fresque aux relents orientalisants « Demon Angels » déverse ses quelque 7:11 minutes d'un voyage résolument épique et volontiers romanesque, délivrant une charge émotionnelle des plus difficiles à endiguer. Nous abreuvant en coups de théâtre auxquels nos acolytes ne nous avaient pas initiés jusqu'alors, élargissant son spectre atmosphérique d'un cran, tout en glissant sur une mélodicité pétrie d'élégance et des plus magnétiques, l'opulente et diluvienne offrande se fait des plus dévorantes, état de fait nous intimant d'aller, sans escale, jusqu'au terme de la traversée. Et ce n'est pas la triangulation oratoire, unissant un duo mixte en voix de contrastes bien habité et une chorale que rien ni personne ne saurait enrayer la progression, qui nous fera lâcher prise, loin s'en faut. Sans doute le masterpiece de l'opus.

A l'issue de l'écoute du skeud, force est d'observer que la troupe sud-européenne n'a tari ni d'allant ni de panache, nous livrant une œuvre à la fois vitaminée, enivrante, un brin énigmatique et théâtrale, au climat plus oppressant mais guère moins immersif qu'autrefois. Bénéficiant d'une ingénierie du son plutôt soignée, diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, sans accuser l'ombre d'un bémol susceptible d'atténuer sa portée, le propos intimera le chaland à y revenir sitôt son ultime mesure envolée. D'aucuns auraient sans doute espéré un zeste d'originalité supplémentaire, l'une ou l'autre prise de risque inscrite dans le cahier des charges, ainsi qu'une mise à distance plus franche des arpèges de leurs maîtres inspirateurs. Toutefois, à l'aune de cette seyante et poignante offrande, le combo aurait les armes requises pour faire de lui un bel espoir de ce si concurrentiel registre metal. Wait and see...

Note : 14,5/20

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Secret Chord