Auftakt

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14/20
Nom du groupe Elisaday
Nom de l'album Auftakt
Type EP
Date de parution 15 Octobre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Inner War
Ecouter04:31
2.
 Fire or Ice
Ecouter04:24
3.
 Poison Ring
Ecouter05:47
4.
 Hear Me
Ecouter09:56

Durée totale : 24:38

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Elisaday



Chronique @ ericb4

24 Octobre 2021

Un troisième mouvement pétri d'élégance et des plus magnétiques...

Déjà quatre années envolées depuis leur second et encourageant EP, « Never Be the Same », et d'aucuns n'étaient pas loin de penser les espoirs de pérennité du projet du quintet russe à jamais évanouis. Mais ce serait méconnaître l'aptitude du collectif est-européen à prendre la mesure des enjeux et des risques encourus à chercher à précipiter les événements et à peaufiner sa production avant de se lancer dans l'arène. En effet, si le combo sort son introductif EP, « Find the Answer », en 2014, soit un an à peine suite à sa fondation, pas moins de trois années sépareront cet opus de son fringant cadet. Aussi, revient-il à pas de loups mais non sans armes pour assurer sa défense, et ce, à l'aune d'un troisième mouvement du même acabit dénommé « Auftakt », une auto-production modeste de ses 4 pistes égrainées sur un ruban auditif de 25 minutes tout au plus. En dépit de son menu format, cette nouvelle offrande serait-elle de nature à propulser nos acolytes parmi les valeurs montantes de ce si concurrentiel registre metal ?

Dans ce dessein, l'équipe d'origine est restée inchangée. Aussi, y retrouve-t-on Lyubov Dunaeva (ex-Pesante), chanteuse au timbre aérien et finement ciselé ; Ivan Kayser (ex-Lanewin, ex-Infinity), maître d'oeuvre aux claviers ; Dmitry Popov (ex-Lanewin, ex-The Rinn), guitariste émérite ; Denis Geit (ex-Lanewin) à la basse, et Igor Borodin (ex-Fear Of Insomnia) derrière les fûts. A nouveau, avec le concours, pour l'occasion, de vocalistes aguerris, dont : Ekaterina Desyatnikova (Fear Of Insomnia, guest chez Sanctorium...), Iliand Ferro (Estate) et Alina Dzhezhora ; sans oublier ni le délicat coup d'archet de la violoniste Elizaveta Godunova ni Ksenia Fadeeeva à la flûte et au chant. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique et progressif, dans la veine atmosphérique de Xandria et Nightwish, le sillage percussif d' Epica et la lignée mélodique de Delain et Dark Sarah, soit à quelques encâblures de son prédécesseur.

Jouissant d'un mastering signé Mika Jussila (ingénieur du son finlandais connu pour avoir oeuvré pour Amberian Dawn, Amorphis, Edenbridge, Masterplan, Nightwish, Sirenia, Stratovarius, parmi tant d'autres), d'un mixage général réalisé, tout comme pour Teodolit, par Alexander Yakovlev, assurant alors une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, et d'arrangements instrumentaux du fait de Ivan Berezhnoy, ce troisième essai bénéficie d'une production d'ensemble faisant fi de toute sonorité résiduelle, assurant ainsi une traversée de la rondelle sous les meilleurs auspices. Mais entrons sans plus attendre dans la danse...

Comme il nous y avait accoutumés, le collectif russe témoigne là encore d'une rare aptitude à générer ces arpèges d'accords d'une saisissante limpidité, parvenant dès lors et sans ambages à aspirer le tympan, à commencer par son passage le plus offensif. Ainsi, l'entraînant single « Inner War » qu'un mois sépare du présent effort se pose tel un vibrant mid/up tempo au carrefour entre Nightwish, Xandria et Metalwings. Pourvue de riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se calent les angéliques inflexions de la sirène et surmontée d'un classieux et virevoltant violon, la rayonnante offrande offre dès lors le visage d'un hit en puissance, insufflant par là même une charge émotionnelle difficile à contenir.

Quand ils ralentissent un poil le rythme de leurs frappes, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous retenir plus de raison. Ce qu'illustre, d'une part, « Fire or Ice », poignant mid tempo estampé metal mélodico-symphonique et opératique, à la confluence entre Delain et Dark Sarah. Mis en habits de lumière par les troublantes volutes d' Ekaterina Desyatnikova, pourvu d'arrangements ''nightwishiens'', doté en prime d'un grisant legato à la lead guitare, le romanesque méfait n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense. Dans une même dynamique, on ne pourra davantage éluder « Poison Ring », orientalisant mid tempo progressif dans la mouvance d' Epica, au regard d'une insoupçonnée et saisissante montée en régime de son corps orchestral et des hypnotiques modulations de la maîtresse de cérémonie.

Mais le point d'orgue de cet opus serait à chercher du côté de sa pièce en actes symphonico-progressive et opératique. Un exercice de style inédit pour nos acolytes, souvent requis mais également redouté par nombre de leurs pairs, mais qui leur sied à merveille. Ainsi, l'épique et romanesque « Hear Me » déroule ses quelque 9:56 minutes d'un réjouissant spectacle abondant en rebondissements, sans temps morts ni passages technicistes qui ne s'imposeraient pas. Dans le sillage de Nightwish, cette fresque polyrythmique délivre un infiltrant cheminement d'harmoniques tout en évoluant sur une sente mélodique des plus immersives. Densifiant progressivement son corps oratoire de la présence des cinq vocalistes invités auxquels s'adjoint le gracile filet de voix de la belle, cette offrande se fait graduellement émouvante, inoubliable.
.
A nouveau, le combo russe nous octroie une œuvre aussi frissonnante qu'enivrante, bénéficiant d'une ingénierie du son plutôt soignée et transpirant la fertile inspiration mélodique de ses auteurs. Pourtant varié sur les plans rythmique et vocal, le poignant effort ne laisse guère transparaître l'once d'une prise de risque et bien souvent l'ombre de leurs maîtres inspirateurs plane sur les arpèges d'accords dispensés. Toutefois, la qualité des arrangements, le potentiel technique ici encore judicieusement exploité, sans oublier la chatoyante empreinte vocale de la frontwoman sont autant d'armes affûtées et habilement maniées de nos gladiateurs. Certes classique dans sa forme et prévisible quant aux gammes déployées, ce troisième mouvement ne se fait pas moins pétri d'élégance et des plus magnétiques. En espérant ne pas avoir à patienter quatre années supplémentaires avant l'arrivage d'un éventuel album de longue durée. Wait and see...

Note : 14,5/20

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