Astrala

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15/20
Nom du groupe Unshine
Nom de l'album Astrala
Type Album
Date de parution 19 Janvier 2018
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Birch of Fornjotr
Ecouter01:35
2.
 Kainun Kuningas
Ecouter05:14
3.
 Jack's Feast
Ecouter06:38
4.
 The Masks of Enchantment
Ecouter04:54
5.
 Pan the One
Ecouter04:44
6.
 Druids Are A-Coming
Ecouter04:11
7.
 Slow Moving Creatures
Ecouter05:19
8.
 Visionary's Last Breath
Ecouter05:33
9.
 Suo (Kantaa Ruumiit)
Ecouter06:07
10.
 The Forest
Ecouter10:28

Durée totale : 54:43

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Unshine



Chronique @ ericb4

30 Mars 2024

Pour une quatrième plongée dans la potion magique des druides...

S'il est des formations soucieuses de prendre le temps nécessaire à la pleine maturité de leurs gammes et de leurs arpèges avant de se lancer dans l'arène, cet expérimenté quintet fondé en 2001 à Helsinki serait assurément du nombre. En effet, à la tête de trois démos, de deux singles et surtout de trois albums full length (« Earth Magick », sorti en 2005, suivi du troublant « The Enigma of Immortals », en 2008, et du dantesque « Dark Half Rising », cinq ans plus tard), l'exigeant combo nord-européen fera patienter sa fanbase cinq longues années durant avant de revenir dans les rangs, arboré de son quatrième et présent opus de longue durée, « Astrala », sorti, lui, chez le puissant label italien Rockshot Records. Ce faisant, les dix pistes de cette nouvelle offrande seraient-elles des armes suffisamment affûtées pour espérer compter désormais ce groupe aux fortes influences druidiques parmi les valeurs de référence d'un univers metal gothique à chant féminin encore en proie à une féroce concurrence ?

Dans ce dessein, on retrouve l'équipage de la précédente traversée au grand complet, à savoir : Susanna Vesilahti, chanteuse aux fluides et ensorcelantes inflexions ; Harri Hautala, aux guitares, aux claviers et aux voix additionnelles ; Jari Hautala, aux guitares ; Teemu Vähäkangas (Bloodride), à la basse ; Jukka Hantula, à la batterie. Resté fidèle à ses fondamentaux, le groupe ainsi constitué nous plonge une fois encore dans un metal gothique symphonique folk et progressif à la fois énigmatique et enivrant. Aussi y trouve-t-on savamment conjugués un environnement metal symphonique proprement ''nightwishien'', l'intrigant univers de Qntal et une ambiance folk dans la veine coalisée de Eluveitie et Elane.

Pour une optimale mise en musique de ce set de partitions, le groupe a mis les petits plats dans les grands. Aussi, à l'instar de son devancier, cet album a été enregistré et mixé au D-studio à Klaukkala en Finlande par le claviériste Jarno Hänninen (Dead End Finland), également connu pour avoir mixé et mastérisé certains albums de Embassy Of Silence, Fear Of Domination, Decaying, Hanging Garden, Noumena, entre autres. En découle une production d'ensemble de bonne facture, dont une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et des finitions passées au crible. Mais suivons sans plus attendre nos cinq compères dans leurs pérégrinations...


Peu à peu mais non sans les honneurs, les druides nous ouvrent les portes de leur royaume. Ce qu'atteste la brève entame instrumentale « Birch of Fornjot » ; une pénétrante ouverture sur fond de sonorités d'inspiration tribale et de coups de tambours martelants mais à la cadence mesurée et quasi métronomique, laissant augurer d'un long et fascinant périple en terres mystiques.

Lorsqu'ils nous projettent sur des charbons ardents, nos acolytes détiennent quelques clés, pas toutes, pour nous nous rallier à leur cause. Aussi, on retiendra assurément « Druids Are A-Coming », ''eluveitien'' up tempo aux riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique ; un chevaleresque et enivrant mouvement voguant sur une sente mélodique des plus enveloppantes qu'empruntent les angéliques modulations de la belle. Témoignant, en prime, d'arrangements instrumentaux de bon aloi, ce hit en puissance pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Dans cette énergie, « Kainun Kuningas », entraînant effort folk symphonique aux relents roots, au carrefour entre Qntal et Elane, s'avère, lui, un poil moins immersif. Pourvu de couplets finement esquissés mis en exergue par les limpides ondulations de la sirène et d'un opportun pont techniciste surmonté d'un fin legato à la lead guitare, mais recelant quelques séquences d'accords accusant de tenaces répétitions, le méfait, en l'état, ne saurait prétendre à une inconditionnelle adhésion. Mais nos druides patentés sont loin d'avoir dévoilé tous leurs secrets pour nous assigner à résidence.

Quand il en vient à varier ses phases rythmiques à l'envi, le combo parvient cette fois à nous retenir, un peu malgré nous. Ainsi, « The Masks of Enchantment » se pose tel un intrigant et ''eluveitien'' mid/up tempo aux riffs acérés, recelant des enchaînement intra piste ultra sécurisés, un refrain immersif à souhait magnifié par le gracile filet de voix de la déesse, et surtout de fulgurantes et insoupçonnées montées en régime du corps orchestral ; nombreuses sont donc les armes de cet engageant manifeste pour se jouer de nos plus tenaces de nos résistances. Dans cette dynamique, mais dans une perspective power symphonique folk, « Pan the One » égraine un léger tapping tout en ne relâchant son étreinte qu'en de rares instants. Nous immergeant alors au cœur d'un seyant paysage de notes, le ''tubesque'' méfait ne se quittera qu'à regret. On ne saurait davantage éluder l'altier et ''eluveitien'' mid tempo progressif « Visionary's Last Breath » tant pour ses séquences d'arpèges pétries d'élégance et des plus magnétiques que pour la saisissante gradation rythmique de son dispositif instrumental à mi-morceau.

Par moments, le convoi instrumental ralentit d'un poil sa cadence ; l'occasion pour la troupe de trouver matière à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce que prouve «  Jack's Feast », ample et complexe mid tempo symphonique folk aux riffs émoussés ; en dépit de couplets éminemment éthérés, mais pourvu d'une mélodicité toute de fines nuances cousue, que n'aurait sans doute reniée Nightwish, également doté d'un fondant refrain mis en habits de lumière par les cristallines patines de la princesse, et parsemé de longues plages instrumentales, au demeurant judicieusement amenées, le troublant élan ne saurait être éludé.

Un tantinet plus tamisés, d'autres passages pourront à leur tour nous aspirer dans la tourmente d'un battement d'ailes. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Slow Moving Creatures », low tempo aux airs d'une ballade atmosphérique gothique, dans la lignée de Darkwell. Se dessine alors une lascive et intrigante offrande calée sur un sillon mélodique propice au total enivrement de nos sens, que l'aficionado de moments tamisés ne saurait esquiver. Et ce n'est pas le fringant solo de guitare dispensé qui nous déboutera de la soyeuse ritournelle, loin s'en faut. A noter également « Suo (Kantaa ruumiit) », ''qntalien'' low tempo aux contrastes atmosphériques bien marqués ; cette plage éminemment éthérée ne recèle pas moins une inattendue accélération en cours de parcours, que suivront prestement des séries de notes ouatées. On ne saurait davantage ignorer « The Forest », ample ballade folk symphonique qui, au fil de ses quelques 10:28 minutes, nous immerge au sein d'un infiltrant cheminement d'harmoniques. A condition de faire fi d'un premier pont instrumental qui ne s'imposait pas, mais calée sur de seyantes gammes et mise en habits de soie par les fluides volutes de la maîtresse de cérémonie, cette hypnotique et féline fresque pourrait bien à son tour faire quelques émules parmi les férus du genre intimiste.


A l'issue de notre quatrième incursion en terre druidique, force est d'observer que la magie opère toujours. Variant son message musical sur les plans atmosphérique et rythmique comme ses exercices de style, et ayant à nouveau particulièrement soigné son ingénierie du son, le collectif finlandais nous invite alors à un voyage sans escale près de 55 minutes durant. Un poil moins immédiatement lisible que son prédécesseur, ce nouvel élan n'en recèle pas moins quelques moments de pure jouissance auditive. Demeurant dans un registre plutôt soft, et ce, dans le sillage des vibes de ses maîtres inspirateurs, cet opus à la fois troublant et complexe comblera assurément les attentes des fans du groupe et celles d'amateurs de metal gothique à chant féminin, au sens large. A l'aune de ce louable effort, au demeurant non exempt d'irrégularités en matière d'harmoniques, si elle ne peut encore se hisser parmi les valeurs de référence, la troupe pourra néanmoins espérer conforter sa position de valeur confirmée de cet univers metal. Pour une quatrième plongée dans la potion magique des druides...

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