Mais qui sont les membres d’
Herrschaft ? Encore un énième groupe d’Electro Indus, avec des claviers dans tous les sens, des rythmes effrénés, et j’en passe ?
Pas vraiment…
En réalité, les Parisiens ne rigolent pas et nous offrent bien plus que de l’indus ou de l’électro. Il faut dire que leur composition, et leur ambiance se rapprochent beaucoup plus d’un black industriel traditionnel et assez « cyber ».
Au travers de ces cinq titres, le groupe nous plonge dans une atmosphère sombre, froide et triste. Et comme tout groupe de « cyber » qui se respecte, on implante un concept de destruction de l’humanité, de soulèvement des machines, et on porte des masques à gaz (d’où la pochette).
Bon aller, je viens au fait…
Cet album est bien bizarre. Dans le bon sens je veux dire. En fait, chaque instrument se veut trafiqué et donc pas réellement exposé à leur état pur. Le chant black est saturé, les guitares incisives le sont aussi, la batterie aussi…seules les claviers et les samples ont gardé un soupçon de naturel…mais pourquoi donc ? Eh bien pour coller à cette ambiance cybernétique : la synthétisation des instruments et des vocaux apportent un plus dans la musique, donnant une impression d’inhumanité, comme si l’on avait droit à de la musique de machines et à leur danse frénétique…
Si le titre « Rise to the Humanicide » étonne par son changement brutal de rythme, passant d’une intro douce et électronique à un milieu terrible par ses cris et sa montée en puissance de guitares, « Apogee », lui, peut interloquer au début par son parlé anglais au mauvais mais très mauvais accent français…je vous rassure, ce n’est juste qu’une expérimentation, le chant est réellement black jusqu’à la fin de ce titre entraînant, accompagné d’un enrobage électronique omniprésent et véritable fil conducteur…et les guitares ? Tranchantes, saccadées par moment, bien sympathiques pour ma part malgré leur synthétisation…mais pas assez rapides…
Par certains côtés, « Haunting
Torture » se veut être le hit de l’album, le titre qu’il faut avoir retenu. Ils se démarquent surtout par son rythme lent. Ses guitares sont saturées à un tel point qu’elles se mélangent magistralement avec les claviers et les samples, qui eux-mêmes, ramènent les mêmes mélodies tristes et hypnotiques, et relancent ce même bruit de fond, qui lui-même se marie extrêmement bien avec un chant tantôt murmuré, tantôt hurlé, suivant lui-même le rythme devenu automatique de la batterie….je sais, cette phrase est assez compact et difficile à lire, mais ça vous donnera une idée de ce qu’est ce titre : une compression d’instruments de tous types, faisant bien ressortir le côté mécanique de la musique.
Quant au reste de la galette, pas réellement besoin d’un descriptif pointu. Les deux derniers titres sont dans la même veine que les deux premiers, il est impossible d’échapper à l’électronique et à cette ambiance futuriste.
Un album intéressant, dommage qu’il n’y a pas plus de titres, car les mélodies sont vraiment enivrantes. Il est aussi intéressant de savoir que leur prestation scénique est aussi bonne voire plus dynamique qu’en studio. Si vous avez l’occasion d’aller à une soirée cyber goth avec
Herrschaft en tête d’affiche, n’hésitez pas. Vous y passerez un excellent moment.
Sur ce, si «
Architects of the Humanicide » vous laisse sur votre fin, ce qui est réellement le cas, jetez vous sur le prochain, «
Tesla ».
Herrschaft est certainement un des groupes en devenir français, à placer aux côté de
The Kovenant ou
T3chn0ph0b1a…
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire