Le cosmos a toujours fasciné l’être humain et a souvent été le thème de prédilection de certains groupes de black symphonique comme
Limbonic Art,
Arcturus,
Sirius ou encore
Sear Bliss. En Grèce, c’est
Nyne et
Shadowcraft qui officient dans ce domaine, et plus récemment
Diablery, originaire d’Athènes. Le sextet a sorti deux EPs entre 2010 et 2011 et se décide enfin à dévoiler son premier full length sobrement nommé «
Architect ». Au vu de la pochette très « porte des étoiles », il est clair que les musiciens truffent leurs compos d’éléments cosmiques. Cerise sur le gâteau, l’ensemble a été mixé et masterisé par Borge Finstad aux Toproom Studios (
Mayhem,
Arcturus,
Enslaved,
Vintersorg…).
L’album s’ouvre avec le morceau «
Mysteria Aeterna ». Cette intro instrumentale fait la part belle à un piano aux mélodies cosmiques, sublimées par les quelques relents dramatiques d’un violon. «
Architect of Manifestations » arrive ensuite comme une déflagration et ne laisse même pas le temps aux auditeurs de prendre leur souffle. On alterne mid tempo et tempo plus rapide avec des guitares aussi tranchantes que mélodiques, une batterie bien maîtrisée, un chant black intelligible et des claviers offrant à la fois des nappes type
Arcturus et d’autres plus dans le style de
Sear Bliss (époque «
Glory and
Perdition » / « The
Arcane Odyssey »).
Si on met à part les Hongrois de
Sear Bliss,
Diablery semble puises ses inspirations de la scène norvégienne comme sur «
Embraced by the Theurgist », où certains passages rappellent
Dimmu Borgir, un peu de
Covenant aussi et évidemment
Arcturus. Mais un
Arcturus qui aurait décidé d’être plus rageur et moins expérimental. Les Grecs arrivent quand même à digérer leurs influences pour ne pas les rendre trop omniprésentes, ce qui est un point. L’ensemble de l’album propose des petites perles orchestrales et emmènent l’auditeur loin, très loin dans un voyage métaphysique à la conquête des mystères de l’univers.
L’album passe donc trop vite malgré ses cinquante huit minutes.
Diablery varie les plaisirs, ne tourne pas en rond et intègre les éléments symphoniques aux moments les plus opportuns. Tous les instruments sont intégrés à l’ensemble, il n’y a pas de remplissage de la part de l’un ou de l’autre, ce qui montre un certain talent de compositions. On retiendra des titres comme « Vanity of
Darkness », majestueux et prenant avec son chant clair émotif, tout comme « Seal Thy Mouths with Pillars of Azurite » et ses atmosphères imprenables, « Magistris Inferiores » et ses mélodies qui font mouche, ou encore «
Embraced by the Theurgist », sans doute le meilleur titre de l’album, à la progression infaillible. Il y a du haut niveau là-dedans…
Premier album, première réussite pour un groupe Grec qui sait exactement où il va. «
Architect » est de qualité, avec des morceaux marquants qui restent dans la tête et une ambiance bien particulière. En plus, pour changer des habitudes, l’outro est une piste ambiante truffée de murmures inquiétants.
Même si, pour le moment, l’année 2014 n’est pas très riche en black symphonique,
Diablery remonte le niveau et la Grèce risque encore de faire parler d’elle (dans un registre plus death metal, il y a le nouveau Septic
Flesh qui arrive)…
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