Liste des groupes Power Mélodique Secret Sphere Archetype

Secret Sphere est un groupe italien de power-metal symphonique. Après un sympathique « Sweet Blood Theory », les voilà de retour avec « Archetype » qui reprend peu ou prou les mêmes recettes, c’est-à-dire un ensemble à la fois catchy, orchestral et qui se durcit par moment. Quand on écoute un album de Secret Sphere pour la première fois, on est loin d’être frappé par la grâce. Le tout semble très convenu, les refrains peu accrocheurs… Mais après plusieurs écoutes, l’album finit par montrer ses qualités. Sous couvert de mélodies faciles, « Archetype » est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et regorge de bonnes idées. Au premier plan, le magistral « Death from above ». Commençant calmement par une mélodie au piano (avec trois voix simultanées !), il ne cesse de nous trimballer d’ambiances agressives à des ambiances beaucoup plus calmes. Le refrain en trois temps est particulièrement efficace. Cette chanson est symptomatique de l’album. A la première écoute, je l’ai trouvée ratée, beaucoup trop fouillie. Au final, c’est de loin LA tuerie du CD. Par rapport à l’album précédent, « Archetype » est un poil moins agressif. Malgré quelques chants gutturaux anecdotiques sur « Line on fire » (qui ouvre l’album), la double pédale martèle moins les pistes du CD. Cependant, les morceaux sont toujours énergiques et ne tombent pas dans le « tout mélodique ». Il n’y a pas sur l’album de piste vraiment mielleuse comme c’est le cas souvent dans ce genre de groupe. En évitant cet écueil, Secret Sphere se donne aussi une crédibilité.

Au final, la musique du groupe est empreinte d’un côté indéniablement progressif. Bien que par forcément évident au premier abord, cela apparaît après plusieurs écoutes. Cependant, cet aspect-là n’est pas le seul facteur de réussite de l’album Comme sur l’album précédent, Secret Sphere parvient à sortir un mid-tempo très efficace : « Mr. Sin ». Beaucoup plus simple dans sa structure, il fait mouche directement. Quant au côté orchestral, très marqué chez Secret Sphere, est plutôt bien rendu sur cet album. Le groupe sait le mettre en retrait sur certains passages et lui donner la place qu’il faut sur d’autres. Le risque d’en abuser est ici évité. Souvent critiqué pour ses refrains un peu faiblards, Secret Sphere a remonté le niveau. « Line on Fire », « Death from above », « More than myself » ou encore « Mr. Sin » possèdent des mélodies entêtantes qu’on se surprendra à chantonner. Il est d’ailleurs à signaler que Ramon Messina, le chanteur, s’est amélioré sur cet album. Critiqué pour ses limites techniques, il fait passer ici parfaitement les émotions. Même si, en soit, il lui manque un peu de diversité dans son chant pour permettre à Secret Sphere d’atteindre une autre dimension. Je tiens à signaler la qualité des solos. Bien que pas forcément exceptionnels, c’est le contexte dans lequel ils sont joués qui est réussi. Ils sont bien amenés et apportent souvent une atmosphère différente, soit plus agressive (« Death from above »), soit plus calme (« Into the void ») et évite ainsi les clichés. Dommage en revanche qu’ils soient souvent si courts.

Dans la version de l’album que j’ai achetée, il y a deux bonus tracks : « Vertigo », une ballade totalement sirupeuse sur des nappes de clavier et « The look » un morceau sympathique en duo avec une jeune femme, très hard-rock. Ces morceaux n’ont pas grand intérêt mais sont très différents de la musique de Secret Sphere. A réserver aux curieux. Au final, l’album est une confirmation des bonnes choses vues dans « Sweet Blood Theory ». Pour peu qu’on lui donne sa chance « Archetype » mérite d’être découvert. Dommage cependant que l’album soit si court (à peine plus de 50 minutes avec les bonus tracks !).