A Time Never Come (Re-Recorded)

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18/20
Nom du groupe Secret Sphere
Nom de l'album A Time Never Come (Re-Recorded)
Type Album
Date de parution 28 Avril 2015
Enregistré à Domination Studio
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Gate of Wisdom
 
2.
 Legend
 
3.
 Under the Flag of Mary Read
 
4.
 The Brave
 
5.
 Emotions
 
6.
 Oblivion
 
7.
 Lady of Silence
 
8.
 The Mystery of Love
 
9.
 Paganini’s Nightmare (Theme from Caprice #5)
 
10.
 Hamelin
 
11.
 Ascension
 
12.
 Dr Faustus
 

Bonus
13.
 Lost Land of Lyonesse
 

Durée totale : 00:00

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Secret Sphere


Chronique @ Eternalis

21 Mars 2015

Les fans retrouveront l’album qu’ils aiment mais ne verront probablement pas l’intérêt d’investir

De tous temps, les artistes ont été tentés de regarder en arrière, de reprendre des travaux passés pour, d’après eux, les améliorer, les moderniser et les voir tels qu’ils ont envie de les voir à l’instant présent. Evolution aidant, un artiste pense toujours qu’il aurait pu mieux faire, qu’un élément aurait pu être placé différemment et ne parvient pas à distinguer le vrai du faux, son passé récent modifiant sa vision d’une œuvre plus ancienne.

La musique ne fait pas exception, le metal encore moins puisque les changements de line up inhérents au genre renforcent cette volonté de vouloir parfois montrer de l’ancien matériel avec le visage actuel. Iron Maiden avait bien repris, en face B, des anciens morceaux initialement chantés par Paul Di’Anno réenregistrés avec Bruce Dickinson. Mötley Crüe avait cru bon de rejouer "Shout at the Devil" en 1997 après le retour de Vince Neil et d’y ajouter toutes sortes d’éléments industriels pour coller avec l’ambiance étrange et novatrice de "Generation Swine". Helloween a repris ses premiers standards lorsque Michael Kiske est arrivé sur le fameux "The Best, The Rest, The Rare" et alla même plus loin avec "Unarmed" en reprenant ses morceaux en acoustique, à la sauce ska ou jazz. Gamma Ray profita aussi d’un best of pour réenregistrer des titres avec Kai Hansen au chant ou Edguy rejoua quelques très vieux titres avec un son et une technique qu’ils ne possédaient pas à 15 ans.
Mais certains vont même plus loin en réenregistrant un album complet, souvent symbolique, comme pour montrer qu’ils en sont encore capables et rappeler d’où ils viennent. Flotsam and Jetsam réenregistra totalement "No Place for Disgrace" l’année dernière, tout comme Sonata Arctica proposa une nouvelle version d’un "Ecliptica" pourtant parfait en tant que tel. Difficile de connaitre les réelles motivations, en sachant que les accueils sont souvent mitigés pour ce genre de réalisation, les fans préférant du neuf ou ce genre d’alternatives en guise de bonus ou de second disque dans des éditions limitées par exemple.

C’est désormais au tour de Secret Sphere d’y passer et de nous balancer une nouvelle version de son second disque, "A Time Never Come", sorti en 2001 avec un line up différent et une production ayant relativement vieillie. Néanmoins, l’album en soi était tout à fait acceptable et voir ce réenregistrement sortir juste après l’excellent "Portrait of Dying Heart" est quelque peu décevant car peut être appréhendé comme une totale perte de temps. Certes, Michele Luppi a redonné un coup de fouet au groupe mais son timbre actuel n’est pas forcément éloigné de celui de Roberto Messina lorsqu’il enregistra "A Time Never Come" à l’époque (son timbre s’étant fait plus dur et heavy par la suite, notamment sur "Sweet Blood Theory").
Le résultat est forcément bon, puisque l’album initial fait partie d’une époque (2001) où le heavy power revenait en force, avec comme étendards nationaux Rhapsody ou Vision Divine qui rencontraient de francs succès et des accueils critiques excellents. Secret Sphere, s’il eut beaucoup de difficultés à s’extirper de la masse, se retrouvait dans la catégorie des sérieux espoirs du genre et, en cela, "A Time Never Come" contient un morceau d’histoire, une candeur et une bienveillance qu’on ne peut lui retirer. Candeur impossible à retrouver quinze ans après et dans un contexte complètement différent, où le genre peine à se renouveler, où les fans se font moins nombreux et les nouveaux groupes intéressants se comptent sur les doigts des deux mains.

Globalement, le "A Time Never Come" ancien cru et nouveau cru se ressemblent énormément, malgré une énorme amélioration et actualisation de la production, plus tranchante, moderne et puissante qu’autrefois. Musicalement, en revanche, mis à part quelques aménagements sur les introductions et les intermèdes, rien n’a réellement changé et Michele développe un univers vocal très proche et fidèle du modèle original (dans quel but alors tout réenregistré ?). On est loin d’un Sonata Arctica ayant déçu par la mollesse des nouvelles versions ou d’un Gamma Ray ayant complètement revu les arrangements et les lignes vocales.
"Gate of Wisdom" débute ainsi différemment l’album mais "Legend" nous remet directement en terrain connu, de cette introduction au piano d’où déboule un riff lourd et heavy pour ensuite partir vers les contrées magnifiques du speed mélodique. Les couplets speed, les breaks plus rentre dedans ainsi que les lignes vocales ne bougent presque pas et une oreille non avertis auraient même des difficultés à remarquer concrètement le changement de chanteur. "Under the Flag of Mary Read" prend plus d’ampleur dans cette nouvelle version dans les arrangements symphoniques grâce à une meilleure production et se dévoile ainsi plus ambitieuse et riche mais la composition en soi est strictement identique, c’est-à-dire excellente et diablement efficace (ce riff à 1minute qui donne envie de headbanger puis ces passages très atmosphériques qui suivent). Même les soli sont identiques (le guitariste principal est resté le même ceci dit) alors que Elias Viljanen avait profité du réenregistrement de "Ecliptica" pour en revanche revoir des pans entiers de soli et les jouer à sa façon.

"Paganini’s Nightmare" change en revanche quelque peu (c’est un intermède), mettant plus en avant la virtuosité néoclassique de la guitare alors que l’original laisse la part du lion au clavier, afin de lancer l’énorme "Hamelin" très symptomatique de cette époque où la technique, la rapidité et les déferlements de notes étaient de mise. "Dr. Faustus" gagne en dimension dramatique grâce à l’aspect très théâtral si cher à Michele et, si la musique en soi est la même, l’interprétation proposée colle bien mieux à la composition tragique terminant le disque.

Globalement, les fans retrouveront l’album qu’ils aiment mais ne verront probablement pas l’intérêt d’investir dans cet album qui ne leur apportera que peu de plus-value, notamment dans un monde où la nostalgie et les versions initiales sont toujours préférées à leurs confrères réenregistrés ensuite. On notera en revanche un sublime nouvel artwork, bien plus enchanteur que le précédent.
Dans cette optique de nouveau line-up, il aurait été peut-être plus intéressant de sortir un live retraçant la carrière du groupe et montrant Michele sur les anciens titres plutôt que cette nouvelle mouture complète. Pour ceux ne connaissant pas le groupe ou cet album, cela peut-être en revanche une excellente porte d’entrée vers le reste de la discographie.

Ps : pas de note cette fois-ci, l’intérêt étant moindre de le juger étant donné la faible différence avec l’album original.

4 Commentaires

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Apophis2036 - 05 Avril 2015: N'ayant que l'opus 2012 en ma possession, ce réenregistrement tombe à point nommer :)
asmoth - 04 Mai 2015: J'adore le début, c'est le gros cliché de la dissertation de philo au bac à la "de tous temps les hommes blablabla" haha

Sinon, ça donne assez envie de se pencher sur ce groupe que je ne connais pas du tout. Vous pensez que c'est un bon album pour commencer, quels autres seraient bien ?
Eternalis - 04 Mai 2015: Ahah. Pour commencer, Sweet Blood Theory et Portrait of a Dying Heart me semblent de bons points de départ ;)
asmoth - 04 Mai 2015: Merci je vais y jeter une oreille :)
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