Anorexia Obscura

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16/20
Nom du groupe Tenebrae In Perpetuum
Nom de l'album Anorexia Obscura
Type Album
Date de parution 30 Août 2019
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Dissonanze Mentali
 05:37
2.
 Anorexia Obscura
 06:09
3.
 Oscillazione Ipnotica Profonda
 04:55
4.
 L'Epoca Oscura del Caos
 04:52
5.
 Nero, Oscuro Concetto di Assoluto
 05:11
6.
 Criogenia Letale
 05:29
7.
 Silicio Freddo
 08:24

Durée totale : 40:37

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Tenebrae In Perpetuum


Chronique @ Icare

29 Août 2019

Tenebrae in Perpetuum continue sa mutation, évoluant vers quelque chose de plus froid, industriel et dérangeant.

On n’y croyait plus. Pour cause, Tenebrae in Perpetuum semblait avoir jeté l’éponge depuis la sortie de L’Eterno Maligno Silenzio en 2009, Atratus avouant lui-même qu’il n’avait plus la flamme nécessaire pour continuer. Et pourtant, depuis 2016, l’Italien a repris du service, composant discrètement dans son coin, fidèle à son habitude, pour nous délivrer le quatrième full length que voilà, Anorexia Obscura, qui sortira le 30 août 2019 sur Debemur Morti Productions.

Après dix ans d’absence, un larsen dégueulasse, le grésillement baveux d’une guitare et un hurlement damné ouvrent les hostilités : il n’en faudra pas plus à Tenebrae in Perpetuum pour nous plonger à nouveau corps et âme dans leur univers malade si caractéristique. Les vocaux d’Atratus sont terribles de souffrance, d’insanité et de dépression, et à ce titre, Dissonanze Mentali, le premier morceau de l’album, porte foutrement bien son nom, nous glaçant l’échine avec ces hurlements déments, ces râles d’agonie et ces plaintes morbides. Quand on sait que l’album traite des maladies mentales et psychologiques et qu’on entend la voix du hurleur, on se dit que ce dernier sait sûrement de quoi il parle.
On retrouve cette alternance de black poisseux, lent et nauséabond aux riffs traînants qui s‘accrochent à un coin de notre âme ( le morceau éponyme, le cafardeux Criogenia Letale, aux forts relents d’indus dépressif avec ces guitares qui agonisent leurs accords dissonants et crevés) et de passages rapides et sauvages (les quelques blasts de Dissonanze Mentali, le début de l’Epoca Oscura Del… avec ses blasts survoltés et ses soli fulgurants qui nous déchirent les yeux et nous aveuglent les oreilles). En fait, Anorexia Obscura nous présente sept titres d’un black malade et vénéneux toujours plus écartelé dans ses contrastes, comportant les passages les plus rapides que le groupe n‘ait jamais composés.

On remarquera d’ailleurs que la musique du combo a légèrement évolué, se parant désormais de samples, de boucles et d’autres effets électroniques qui rajoutent un côté encore plus froid et hypnotique à l’ensemble de ces 40 minutes (la fin de Nero, Oscuro Conce… avec ce bruit de sonar obsédant qui résonne pendant plus d’une minute, le début de Criogenia Letale, qu’on croirait sorti de Martyrs of God, l’unique album d’Apostasia, avec ces teintes glaciales et spatiales). Malgré un climat déglingué et sale qui pue fortement l’indus (la sirène menaçante du premier titre, qui rappelle celle d’un abri anti atomique, la lenteur obscène et mécanique du titre éponyme, avec ces bidouillages électroniques et ce son robotique de batterie qui nous renvoie dans l’enfer déshumanisé d’une usine…), le duo arrive toujours à faire sonner un unique accord de guitare comme une symphonie possédée aussi repoussante que fascinante (l’excellent L’Epoca oscura del…, qui nous renvoie presque quinze ans en arrière à l’époque de Antico Misticismo), néanmoins, l’âme de la musique n’est plus tout à fait la même, se muant en quelque chose de moins sacré et de plus psychotique qui colle bien à la thématique de l’album (le morceau final Silicio Freddo, long cauchemar de 8,24 minutes grêlé de ces dissonances sifflantes qui foutent le tournis à vous filer la gerbe, accouchant dans la douleur de ces vocaux tarés qui viennent se coller comme un prurit sur une couche de guitares abrasives qui crachent leur larsens stridents).

S’éloignant de la spiritualité religieuse de Antico Misticismo et de l’orientation true black plus classique entrevue sur quelques morceaux de L’Eterno Maligno Silenzio tout en gardant son identité sonore, Tenebrae in Perpetuum continue sa mutation, évoluant vers quelque chose de plus froid, industriel et dérangeant. Un excellent retour, mais à consommer tout de même avec modération, de peur que cette sombre anorexie ne vous grignote peu à peu la raison, à l’instar de la répugnante créature mutante de la pochette qui semble s’être greffée au crâne d’un malheureux pour mieux en aspirer toutes les substances vitales. On vous aura prévenu...

3 Commentaires

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Icare - 29 Août 2019:

Et voilà le lien de la vidéo que je n'ai pas réussie à joindre à la chronique:

https://www.youtube.com/watch?v=8I1YK3AARBo

kasha - 29 Août 2019:

Inconnu pour moi, merci pour le lien, je fonce !

fufupue - 09 Septembre 2022:

Un groupe fabuleux pour qui aime les productions sales et authentiques. Leur paysage a radicalement changé avec ce dernier: on passe de l'isolement de leurs montagnes à la saleté d'un hopital psychiatrique délabré; toujours avec cette ambiance froide et deshumanisée. La chro est nickel! 17/20 pour moi, mais Eterno et Antico grimpent plus haut! Debemur Morti a toujours eu du pif pour signer des groupes top!

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