Suite à son départ d'
Agent Steel, formation speedmetal dont le talent n'est pas à démontrer, Juan Garcia forme
Evildead en 1987 en s'épaulant d'anciens membre d'
Abattoir (autre formation speedmetal US de renom) et empruntant au passage le nom de son nouveau groupe au célèbre film d’horreur de Sam Raimi paru quelques années auparavant. Rapidement, la formation de
Los Angeles est signée par l'un des spécialistes allemands du thrashmetal, Steamhammer (
Destruction, Sodom,
Razor,
Assassin,
Hobbs Angel Of Death), qui commercialise son premier effort en avril 1989.
Annihilation of Civilization bénéficie d’une superbe illustration du célèbre Edouard Repka, aux tons pastels magnifiques, rappelant l’illustration de l'atemporel album
Leprosy de Death paru un an plus tôt. Mais, nos californiens ne jouent pas du deathmetal pour autant, ni le speed de leurs anciennes formations, lâchant inébranlablement un thrashmetal dans la tradition Bay
Area, avec un côté urbain qui marque la différence.
Evildead, articulé autour de musiciens expérimentés, joue en effet un thrashmetal particulièrement énergique. Ses riffs sont techniques & percutants, et ses rythmiques précises & parfaitement en place. Sur une excellente dynamique vocale de Phil Flores et ces fameuses voix en rappel idéalement placées, le groupe varie de surcroît impeccablement ses morceaux, agrémentés de passages acoustiques comme le très bon Holy
Trials, ou de breaks & accélérations fracassants à l’image du redoutable titre éponyme au passage central sacrément mortel. Enfin, pour ne rien gâcher,
Annihilation of Civilization possède une production claire, nette et précise, dotant les guitares d’un son incisif et renforçant l'agression des compositions.
Album thrashmetal remarquable de la fin des années 80's,
Annihilation of Civilization se hisse parmi les valeurs sûres larguées par la côté californienne Bay
Area. Malheureusement, l'album paraît à une période où le thrashmetal entame son premier déclin, étouffé par des From Enslavement to
Obliteration,
Leprosy,
Altars Of Madness ou
World Downfall qui bouleversent le paysage extrême et subjuguent des hordes de metalheads. Pour les thrashers ayant loupé l'épisode, à l'heure où le thrashmetal des eighties connaît une seconde jeunesse avec des rééditions et reformations à la pelle (Forbidden,
Xentrix,
Abattoir), il est encore temps de déterrer cette bombe à retardement.
Fabien.
Thrash now, work later.
Fabien.
Cet album est vraiment génial.
Thrash 'till death.
Pour ce qui es de ta chronique, j'aime bien sauf que je ne suis pas d'accords sur le fait qu'Atrophy ferait un trash beaucoup moins énergique qu' Evildead. Pour ma part je trouve que c'est le contraire... bien que je suis fan des deux, il va s'en dire.
Nostalgie des 80's ...
En 1987 John Cyriis (chanteur-leader du groupe Agent Steel) a tout simplement décidé de quitter la Californie pour la Floride (emmenant avec lui le batteur Chuck Profus), abandonnant sur place Juan Garcia (guitare), Bernie Versailles (guitare), et Mike Zaputil (basse).
Ces derniers furent remplacés par James Murphy (guitare) (futur Hallows Eve, Death, Obituary, Cancer, et Disincarnate), Jay Weslord (guitare), et Richard Bateman (futur Nasty Savage et Lowbrow) qui participèrent à une tournée, mais n'enregistrèrent aucun album d'Agent Steel.
En effet, le caractère égocentrique et tyrannique du chanteur conduisit (à nouveau) le groupe au split...
C'est alors que John Cyriis, toujours accompagné de son fidèle Chuck Profus (qui le sera moins en 1998, l'année où il reformera Agent Steel avec les guitaristes Juan Garcia et Bernie Versailles, mais sans son chanteur !), forme le groupe Pontius Prophet (qui en restera au stade de la démo).
De son coté, à Los Angeles, Juan Garcia transforme Evildead, qui était un projet parallèle, en véritable groupe avec le bassiste Mel Sanchez et le guitariste Mark Caro (qui ne restera dans le groupe que quelques mois), ses deux anciens acolytes au sein d'Abattoir, ainsi qu'avec le batteur Rob Alaniz.
Avec Evildead Juan Garcia abandonne le Speed/Thrash Metal aux accents mélodiques d'Agent Steel pour délivrer un Thrash Metal accompagné d'une touche de Hardcore.
Cette nouvelle orientation trouvera sa concrétisation en 1989 avec l'enregistrement puis la sortie de cet excellent "Annihiltation Of Civilization" (avec sa superbe pochette signée Ed Repka).
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