Animal

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16/20
Nom du groupe Persona (OTH)
Nom de l'album Animal
Type Album
Date de parution 23 Octobre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Ghost
Ecouter03:32
2.
 Animals
Ecouter03:56
3.
 Beyond
Ecouter03:33
4.
 Hurricane
Ecouter04:54
5.
 You Can't Stop Me
Ecouter03:47
6.
 Oracle
Ecouter04:15
7.
 Shadows
Ecouter05:45
8.
 Shout Out Loud
Ecouter03:11
9.
 Alpha
Ecouter04:09
10.
 Swallow the Night
Ecouter03:11

Durée totale : 40:13

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Persona (OTH)



Chronique @ ericb4

17 Novembre 2021

Pour une escale au cœur d'un vaste champ de turbulences...

Voilà quatre années envolées déjà depuis un dantesque et sémillant « Metamorphosis », et d'aucuns n'étaient pas loin de penser, à tort, les espoirs de pérennité du projet du combo à jamais perdus. Ce serait occulter la capacité de cette formation cofondée en 2012, à Tunis, par le guitariste tunisien Melik Melek Khelifa (Frantic Disruption, Green Russian) et la chanteuse et pianiste serbe Jelena Dobric (ex-membre live du groupe de heavy metal libanais Zix), à dépasser ses prérequis et à judicieusement sculpter chacune de ses portées avant de se lancer dans l'arène. Ce qui ne signifie nullement que nos acolytes soient restés dans l'ombre ce laps de temps durant, loin s'en faut...

Portés par un soudain élan d'inspiration, nos compères n'afficheront pas moins de deux singles (« Skeleton Dance », en 2018, et « Alpha », en 2020) ainsi qu'un album live, « Persona Unplugged », enregistré le 21 avril 2020 au Musik Zentrum d'Hanovre, en Allemagne, lieu de résidence actuel du groupe depuis 2019 ; un changement d'horizon qui n'a pas été sans effet sur le remaniement de son line-up. Aussi, aux côtés de nos deux maîtres d'oeuvre se conjuguent désormais les talents du guitariste rythmique tunisien Yosri Ouada, du bassiste allemand Eike H. Nehen, en remplacement de Wadi Zatour et Nesrine Mahbouli (Cartagena), et du batteur allemand Simon Schröder, en lieu et place de Youssef Aouadi (ex-Brood Of Hatred).

De cette étroite collaboration émane un troisième album studio intitulé « Animal », une auto-production aux arrangements de fort bonne facture où se dispatchent 10 pistes à la fois toniques, offensives et raffinées sur une proprette bande auditive de 40 optimales minutes. A quelques encâblures de leurs aspirations premières, le quintet officie dorénavant dans un heavy mélodique incisif, un brin orientalisant, aux relents dark gothique et death progressif. Message musical là encore calé sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, nous renvoyant désormais davantage à Lacuna Coil, Evanescence, Tristania ou encore à Draconian qu'à Epica, Xandria, Sirenia ou Delain. Une manière habile d'ouvrir plus large le champ des possibles stylistiques, et donc de permettre au projet de gagner encore un peu plus en épaisseur artistique. Mais entrons sans plus attendre dans le cargo en quête de gemmes secrètement enfouies...


A l'aune de cet opus, c'est sur une terre de lave en fusion que se plaît à nous projeter le combo, exercice de style qui, assurément, bousculera quelques certitudes chez le fan de la première heure au moment même il interpellera le pavillon du nouvel entrant. Ainsi, à la croisée des chemins entre Lacuna Coil et Tristania, « Ghost » se pose tel un vibrant up tempo heavy mélodique aux effluves death, disséminant ses riffs épais adossés à une sanguine rythmique et doté d'un entêtant refrain. Et la sauce prend, in fine. Dans cette énergie, on retiendra non moins le mordant « Beyond » eu égard à ses couplets finement ciselés mis en exergue par les angéliques modulations de la sirène et à la soudaineté des montées en régime du corps orchestral.

Parfois, le message musical se fait moins aisément lisible, une prise de risque pour nos acolytes, non sans quelques points de force toutefois, nous incitant dès lors à ne pas quitter précipitamment le navire. Ainsi, tortueux et obscurs à souhait, le ''tristanien'' et organique « Animals » tout comme le furieux « Swallow the Night » n'ont de cesse de nous asséner leurs démoniaques et galvanisants coups de boutoir, et ce jusqu'à leur note ultime, On ne saurait davantage éluder le bien-nommé « Hurricane », un échevelant et gorgonesque effort aux relents dark gothique, aux contrastes oratoires bien marqués et des plus prégnants. Feignant de nous mener sur des chemins verglacés au regard de ses tourbillonnants gimmicks guitaristiques, mais essaimant un refrain immersif à souhait encensé par les cristallines patines de la belle, l'impulsif et ''evanescent'' « Oracle », pour sa part, nous bouscule volontiers pour mieux nous retenir.

Sur un même modus operandi mais un poil plus complexes, d'autres passages impliqueront assurément plusieurs écoutes circonstanciées avant une éventuelle adhésion. A commencer par le saillant et intrigant « Shout Out Loud », qui, tel une mer houleuse, risquera de noyer d'une seule de ses vagues un tympan non averti. On ne sera guère moins bringuebalé par « Alpha », un rageur effort d'obédience death progressif aux relents dark gothique. Calé sur des arpèges d'accords des plus ténébreux, ce dernier nous place, lui aussi, à des années-lumière des fondamentaux metal mélodico-symphonique du groupe.

Quand elle ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, la troupe nous fait alors renouer avec aspirations premières, pour notre plus grand plaisir. Ce qu'illustre « You Can't Stop Me », un ''delainien'' et orientalisant mid tempo progressif essaimant un refrain catchy mis en habits de lumière par les troublantes volutes de la déesse. Décochant une insoupçonnée accélération rythmique doublée d'une touche death mélodique, le ''jamesbondien'' méfait dissémine parallèlement de délicates gammes au piano tout en s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique.

Que l'aficionado de moments intimistes se rassure, nos compères ne l'auront nullement laissé pour compte, lui adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'atteste la ballade atmosphérique gothique « Shadows », une soyeuse et ''lacunacoilesque'' ritournelle s'écoulant sur un sillon mélodique tout de nuances cousu et propice au total enivrement de nos sens. Mis en habits de soie par les fluides inflexions de la maîtresse de cérémonie et recelant un infiltrant cheminement d'harmoniques doublé d'une graduelle densification du dispositif instrumental, l'instant privilégié se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation.


Au terme d'une traversée des plus mouvementées, on demeure interpellé par le virage stylistique pris par la troupe, sans pour autant en sortir totalement désarçonné ni foncièrement malmené. Ce n'est cependant qu'au fil des écoutes que ce manifeste volontiers typé death mélodique/dark gothique s'apprivoisera, notamment auprès d'un auditorat déjà sensibilisé à leurs premières portées d'obédience metal symphonique. Par ailleurs, jouissant pourtant d'une production d'ensemble de bon aloi et témoignant d'une technicité instrumentale bien rodée, l'opus accuse toutefois une mélodicité le plus souvent en demi-teinte, une touche orientale plus discrète que naguère, et une frustrante stéréotypie relative aux exercices de style investis.

Ce nouvel effort nous convierait donc à une escale au cœur d'un vaste champ de turbulences... Arguons qu'il s'agit-là d'une saillante et troublante alternative aux multiples effets de contraste rythmique et oratoire, nos acolytes se dotant ainsi d'une corde de plus à leur arc, et espérons qu'à terme une heureuse harmonisation des tendances assortie de nouvelles sonorités puisse se dessiner ; stratégie certes guère novatrice mais contribuant précisément à conférer à ce projet une identité artistique stable. Wait and see...

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