Melodic
Death Metal is reborn
Entre 2000 et 2002 le
Death aura retrouvé une vigueur nouvelle grâce notamment à
Origin,
Nile ou
Hate Eternal ayant pondu des galettes redéfinissant littéralement le
Death Metal. En revanche le
Death mélodique ayant connu son heure de gloire en 1995-96, a sombré peu à peu dans des mièvreries Soilworkiennes qui n’ont plus grand chose à voir avec les fondements du
Metal de la mort. Mais en Hollande, un talentueux trio originaire d’Utrecht n’a cure de la course à la rapidité, à la technique et à la violence de l’époque.
Detonation joue dans un registre
Death mélodique qu’un certain groupe suédois nommé
Dark Tranquillity avait emmené au firmament au milieu des 90’s. Leur premier album s’intitule donc avec justesse
An Epic Defiance (2003) et parait sous l’égide de l’écurie française
Osmose ayant révélé un nombre de groupes talentueux trop important pour tous les citer..
L’artwork assez mystérieux et ésotérique a été concocté par Niklas Sundin (guitariste de
Dark Tranquillity, tiens tiens…), et le son est signé Hans Pieters et son
Excess studio de Rotterdam (ayant accueilli
Gorefest notamment) pour un résultat largement à la hauteur et en moins de 15 jours d’enregistrement.
Les influences des bataves transparaissent au grand jour dès le premier titre éponyme, la paire de guitariste Otto (vu son nom à gagner une partie de scrabble en un seul coup on va s’en tenir à Otto) / Mike marchent sur les plates bandes de
Dark Tranquillity, et plus particulièrement de la période
The Gallery, on y retrouve ces mêmes riffs simultanément agressifs et très travaillés avec ce côté mélodique sous jacent. Le chant hargneux de Koen Romeijn, proche de celui de Michael Stanne renforce cette impression d’écouter un DT bis.
An Epic Defiance a d’ailleurs été présenté par les médias de l’époque comme le digne successeur que
The Gallery n’a jamais eu. Mais heureusement
Detonation ne se contente pas d’une repompe en règle, le côté néoclassique, baroque et les expérimentations de
The Gallery tel le chant féminin ne sont pas de mise ici, les hollandais évoluent dans un style plus épuré et se contentent d’appuyer leurs riffs. On notera aussi au travers de titres rapides comme Crawling
Through Vile ou l’époustouflant
The Prophecy Unfolds, le jeu de batterie agressif de Thomas tranchant avec celui plus conventionnel de Anders Jivarp, atteignant en particulier une vitesse de blast-beat tout à fait honorable et alternant avec des roulements de tomes exactement à la façon d’un Pete Sandoval.
Les soli sont aussi d’une efficacité redoutable, pas forcément très techniques mais dégageant une émotion certaine. En fait tout l’album n’est qu’un remarquable agencement de rythmiques mélodico-agressives, d’arpèges judicieux, de soli harmonieux et d’accélérations ravageuses, de nombreux morceaux contenant les 3 simultanément notamment l’endiablé
Voices Beyond Reason.
En tenant compte du fait que le vrai
Death mélodique n’était pas à la noce dans cette période (et toujours pas actuellement), on peut considérer légitimement que
An Epic Defiance est un disque phare, et même si
Detonation n’atteint pas le niveau de son maître à penser, il lui rend un hommage de grande qualité tout en y apportant une touche personnelle évitant le plagiat.
BG
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