Ambition's Price

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17/20
Nom du groupe Graveshadow
Nom de l'album Ambition's Price
Type Album
Date de parution 13 Avril 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Doorway to Heaven
Ecouter05:46
2.
 Widow and the Raven
Ecouter04:13
3.
 Ambition's Price
Ecouter04:33
4.
 Hero of Time
Ecouter03:32
5.
 The Gates
Ecouter05:51
6.
 The Unspoken
Ecouter04:01
7.
 Return to Me
Ecouter05:40
8.
 Call of the Frostwolves - I. Slave
Ecouter05:30
9.
 Call of the Frostwolves - II. Liberator
Ecouter05:03
10.
 Call of the Frostwolves - III. Warchief
Ecouter04:34
11.
 Eden Ablaze
Ecouter05:54

Durée totale : 54:37

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Graveshadow



Chronique @ ericb4

02 Juin 2018

Quand l'outsider californien ressort ses griffes...

Parmi les jeunes formations nord-américaines à pouvoir sérieusement s'imposer parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin pourrait bien s'illustrer cet inspiré quintet originaire de Sacramento...

Créé en 2012 par le guitariste William Lloyd Walker, le combo s'est laissé le temps de soigner sa production et de peaufiner ses arrangements, livrant deux ans plus tard un vibrant EP dénommé « Graveshadow ». Mais c'est surtout à l'aune de son premier et galvanisant album full length, « Nocturnal Resurrection » (2015), que démarrent réellement les hostilités. Il faudra cependant patienter trois longues années avant de les voir revenir dans les rangs. Conformément aux attentes liées à leur projet actuel, le line-up a subi quelques changements. Ainsi, auprès de William se sont désormais mobilisés les talents de : Heather Michele Smith (soprano au grain de voix proche de celui de Julia Flansburg (Angelical Tears) et growleuse) ; Ben Armstrong à la basse ; Roman Anderson (ex-Inebriator) à la batterie et Aaron Robitsch (Crepuscule) à la guitare et aux claviers. Avec ce nouvel équipage pour nous servir, notre interminable attente sera-t-elle récompensée ?

C'est dans l'énergie de son prédécesseur que se positionne leur second effort de longue durée « Ambition's Price » ; pléthorique rondelle d'une durée de quelque 55 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement 11 pistes d'obédience metal mélodico-symphonique gothique et progressif aux relents dark. Ainsi, à l'image de son aînée, cette œuvre nous renvoie tour à tour aux travaux de Nightwish (première période), Delain, Angelical Tears, Tristania, Draconian ou encore Moonspell. Ce qui ne signifie nullement que la galette soit dénuée d'une quelconque marque d'évolution, voire d'une touche personnelle qui en définirait le contenu. En témoignent des paroles à la plume affinée et un artwork d'inspiration fantastique et aux couleurs plus vives qu'à l'habitude, que l'on doit à Dusan Markovic (Jag Panzer, Mystic Prophecy, Seven Kingdoms).

Produit et mixé par Armand John Anthony (Night Demon, Gygax, The Fucking Wrath), cet opus ne laisse filtrer que peu de notes résiduelles tout en témoignant d'enchaînements inter pistes de bonne facture et de finitions passées au peigne fin. De plus, les arrangements tout comme la technicité instrumentale ont gagné en maturité et les lignes mélodiques en efficacité. Il en ressort une rondelle éminemment dynamique, souvent infiltrante, parfois obscure et un tantinet romantique. Après trois longues années d'un travail en studio aussi minutieux qu'opiniâtre, la bande californienne aurait donc élevé d'un cran le niveau de ses exigences en matière de logistique et de composition. Passera-t-elle le cap du si redouté second album pour caresser l'espoir de s'inscrire alors parmi les valeurs confirmées de son registre metal d'affiliation ?


Le collectif étasunien demeure pour l'essentiel fidèle à ses fondamentaux mélodico-symphonique, et ce, tout en multipliant les grisantes ogives, au sein desquelles s'observent quelques passages susceptibles de figurer dans les charts. A commencer par les tempétueux « Doorway to Heaven » et « Call of the Frostwolves - III. Warchief ». A mi-chemin entre Nightwish et Delain, jouant à plein sur les contrastes rythmiques et vocaux pour tenter de nous rallier à leur cause, chacune de ces deux tubesques offrandes se dote en prime d'une luminescente ligne mélodique. Mis en relief par les cristallines inflexions et les growls de la belle, couplets et refrains glissent alors avec célérité dans nos tympans alanguis. Dans cette lignée, on retiendra également « Hero of Time » pour son délicieux refrain typiquement ''delainien'', ses soudains changements de tonalité et son flamboyant solo de guitare. Enfin, l'impulsif « Call of the Frostwolves - I. Slave », au regard de ses riffs massifs et de ses couplets bien ciselés, non sans rappeler un Evanescence des premiers émois, ne saurait davantage être esquivé sans éprouver quelques remords.

Dans une dynamique symphonico-progressive, d'un claquement de doigts, le combo ne trouve pas moins les clés pour emporter l'adhésion. Ainsi, on s'orientera d'une part vers le ''sirénien'' « Return to Me » qui, au regard d'un oscillant et rondouillet riffing, d'une sente mélodique difficile à prendre en défaut, et d'une prégnante densification du corps orchestral, poussera irrémédiablement à la remise du couvert. Et ce ne sont ni le fin picking à la guitare acoustique, ni l'entêtant refrain, ni les seyantes patines de la belle qui démentiront l'agréable sentiment de détenir l'une des pépites de l'opus. D'autre part, et non sans renvoyer à un Gwyllion estampé « The Edge of All I Know », le pimpant « Eden Ablaze » multiplie les poins d'impact. Jouant le rôle de fresque, les 6 minutes du méfait nous offrent de fines variations atmosphériques et rythmiques, de délicats arpèges au piano enserrant une dévorante plage pop metal progressive aux refrains immersifs à souhait.

Par ailleurs, nos cinq gladiateurs n'en a pas oublié leur fibre dark gothique originelle qu'il se plaisent même, par moments, à accentuer. Ainsi, dans la mouvance de Tristania, avec un zeste de Moonspell, doté de riffs corrosifs, l'obscur « The Unspoken » nous plonge dans d'abyssales contrées. Et ce, sans jamais perdre de vue un cheminement mélodique propice à l'enivrement de nos sens. Dans cette ambiance gorgonesque évolue également « Call of the Frostwolves - II. Liberator » ; titre aussi lugubre que chaotique dans la veine de Draconian, et qui, peu ou prou, tend à nous aspirer dans un tourbillon empreint de noirceur.

Sur une cadence un poil plus mesurée, nos compères continuent d'essaimer d'immersives suites d'accords. Ainsi, dans le sillage d'Angelical Tears, l'entraînant mid tempo syncopé « Widow and the Raven » dissémine des riffs crochetés et une basse claquante voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques. Ce faisant, une énergie aisément communicative émane des entrailles de cet énième hit en puissance.

Lorsqu'il s'adonne à d'intimistes instants, le groupe le fait avec grâce et une sensibilité à fleur de peau, se montrant alors particulièrement à son aise dans cet exercice. Et bien souvent, la magie ne tarde pas à opérer. Aussi ne pourra-t-on que difficilement éluder « Ambition's Price », suave ballade dark gothique dans la veine de Draconian, dotée de growls savamment dosés et positionnés. Et comment se soustraire à « The Gates », power ballade aux airs d'un slow qui emballe ? D'un battement de cils l'instant privilégié envoûte par les angéliques volutes de la maîtresse de cérémonie autant qu'il trouble par ses harmoniques taillés au scalpel.


A l'aune de cette généreuse et solaire livraison, force est d'observer qu'aujourd'hui le collectif américain flirterait avec le sans faute. Loin de tourner le dos à son passé, le collectif américain en a même fait son cheval de bataille, alimentant ainsi judicieusement un nouveau projet toutefois plus volontiers estampé symphonico-progressif que symphonique gothique aux relents dark. Ayant su diversifier les ambiances, varier ses effets, intensifier sa force de frappe, annihiler toute zone de remplissage, évacuer tout passage techniciste qui ne s'imposerait pas, se distancier de ses sources pour exister par lui-même, nous émouvoir, et ce, tout en ayant soigné sa production, le groupe s'est clairement donné les moyens de ses louables ambitions de s'illustrer à l'international.

Certes, nos cinq mousquetaires devront nous bousculer davantage, voire rajouter un zeste d'originalité à leur message musical pour prétendre à l'inconditionnelle adhésion d'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs. Néanmoins, à la lumière de ce second effort de longue durée, selon votre humble serviteur, le combo californien devrait se poser en redoutable concurrent face aux Elvellon, Beyond The Black et autres Sleeping Romance ou Walk In Darkness. En ce sens, il détient là l'album de la confirmation d'un potentiel technique et esthétique susceptible de le propulser parmi les jeunes formations aux dents longues du metal symphonique à chant féminin actuel. Bref, un groupe qui a le vent en poupe !...

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