Bukowski -
Amazing Grace 16/20
Quand on parle de Stoner l'image des contrées désertiques américaines vient souvent en tête. Seulement le Stoner ne se résume pas au desert rock et en dehors des USA il y a tout un tas de très bons groupes. En France en particulier où des groupes publient des productions franchement intéressantes.
Parmi ces groupes on trouve
Bukowski. Un combo qui s'est formé suite aux splits de Wunjo et Kwamis autour du chanteur guitariste Mat, de son frère Julien à la basse et de Niko à la batterie.
Bukowski est donc un power trio étiqueté Stoner, mais dont la musique est finalement un Heavy Rock relativement sombre très efficace, dans un registre "Stoner songs" en somme.
Leur premier album
Amazing Grace est une petite bombe de guère plus de 40 minutes pour 11 titres d'égale qualité. Et c'est la force de cette galette, une vraie qualité de composition pour un album cohérent mais jamais lassant. Et l'album commence en trombe avec la grosse intro de Bro, You
Save Me. Le morceau moins agressif que ne le suggère son intro montre le style
Bukowski, une agressivité contenue, un groove d'enfer, une bonne voix et des refrains bien efficaces. Dans une veine équivalente suit Shaggy Dog Story qui balance un riff énorme et place encore la qualité du chant de Mat. Un morceau tout de même un peu plus agressif. Dans cette veine directe on retrouve Misanthropia qui fait figure de belle roquette plus up-tempo.
Mais à mon sens la grande force de cet album ce sont trois titres : My Name is Kozanowski, The Charge Song et Pillbox. Des merveilles de stoner songs hyper efficaces. Des riffs qui restent en tête, des rythmiques qui mettent à mal les cervicales et des refrains qu'on ne peut s'empêcher de reprendre. Si Pillbox et My Name is Kozanowski sont dans une même veine assez directe il convient de s'attarder sur The Charge Song. Morceau court, des mélodies carrément pop parfaitement rehaussées par ce qu'il faut de rythme et surtout et encore une fois un refrain parfait. Le genre de morceau qui mériterait de passer en radio tellement il est plaisant, le tout sans sombrer dans la mièvrerie de la ballade. Le single choisi pour l'album est Pillbox, qui a donné lieu à un clip plutôt classique mais dont l'esthétique colle bien au groupe. Ce morceau qui à l'image du reste d'
Amazing Grace est très bien composé, propose un travail intéressent sur les voix, notamment entre le chant de Mat et les chœurs de son frérot. On peut également noter les deux morceaux acoustiques, Fishing Day constituant un interlude plutôt réussi au cœur de l'album et
Amazing Grace une conclusion dans une veine country pas déplaisante du tout. On peut enfin parler de la production, idéale, tout les instruments étant respectés ce qui donne un son bien rock que seuls peuvent avoir les power trios. Les musiciens ne donnent pas dans l'esbroufe technique, les riffs de guitare sont simples, variés avec une palette de sons vraiment intéressante, les lignes de basse sont groovy à souhait et un batterie qui tour à tour soutient ou guide les morceaux donnant des colorations plaisantes.
Pour conclure je dirais que
Bukowski signe un premier album très réussi et ce grâce à des compos fort bien ficelées à la fois efficaces et nerveuses. Un album dont se dégage une ambiance générale assez sombre, comme un malaise planant, une douce mélancolie qui fait de cet album plus qu'une compilation de bons morceaux et qui permet aux trois gars de Cergy d'être dans le wagon de tête de la scène stoner française. Un 16/20, comme une mention très bien au bac, complètement assumé ! Vivement la suite !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire