Si vous avez manqué les épisodes précédents…
Vandenberg est un groupe hollandais des mid-eighties dans lequel
Adrian son guitariste s’occupe de tout.
Voilà, je pense que tout est dit.
Pour ce troisième album,
Adrian s’obstine encore à réaliser la peinture de la pochette. Après les requins volants sur le précédent, place au caïman. Je ne pige toujours pas l’idée. Je n’ai pas une âme d’artiste apparemment. J’ai pourtant un sacré bon coup de pinceau quand je tague les murs des appartements des copains. J’ai même une devise, je tague donc je suis. Enfin, passons.
Comme un symbole, le groupe a abandonné son logo originel conçu par … oui
Adrian, très bien vous suivez. Le nouveau a été conçu par ...
Non, pas
Adrian, c’est juste un lettrage tout nul en fait.
Pourquoi comme un symbole me direz vous ? Facile, parce que musicalement le virage nettement amorcé sur «
Heading for a Storm » se confirme,
Vandenberg fera désormais du hard quasi FM au son très américanisé. Et rien d’autre.
Adrian a déclaré avoir ressenti un peu de pression lors de la composition de cet album parce que les personnes qui les avaient signés sur
Atlantic étaient partis et que leur nouveau manager souhaitait les pousser dans une direction à la Duran Duran (???). D’où toujours selon
Adrian le côté plus pop de ce troisième album (« How long » est assez insupportable dans le style). Avec une bonne grosse réverb’ sur la batterie. Marrant comme les zicos rejettent souvent la faute sur les labels. Que voilà un bon «
Alibi ».
Enregistré dans leur Hollande natale avec leur compatriote et producteur Jaap Eggermont, accessoirement batteur du line up d’origine de
Golden Earring, et mixé à
New York par Bob Ludwig, ce n’est pour autant pas un mauvais disque, c’est même franchement bon sur « Fighting against the world », avec un magnifique solo du maestro. C’est juste que ça en devient limite schizo à mes oreilles : du
Alcatrazz meets
Def Leppard - oui je sais c’est bizarre – (« All the way », «
Alibi »), du
Dio meets Queen - oui je sais c’est bizarre – (« Voodoo »), du Ac/dc meets
Dokken - oui je sais blablabla – (« Pedal to the metal »), du
Rainbow meets
Rainbow – hein ? - (« Dressed to kill »), ou encore de l’A.O.R. pur jus («
Once in a Lifetime », réussi dans le genre) et un instru plus heavy que le reste à l’inspiration Blackmorienne. On s’y perd.
Franchement bluffant, le chanteur Bert Heerink, fidèle au poste depuis les débuts, tout comme le reste du line up d’ailleurs, a un timbre caméléon qui lui permet d’entraîner les compos vers l’un des groupes précités ou un autre sans passer pour une quiche néerlandaise. C’est moins connu que la loraine mais c’est tout aussi goûtu.
Les ventes sont catastrophiques, pires que pour le précédent, le disque ne rentre même pas au Billboard.
Adrian a les boules. Il dégage Heerink quelques mois plus tard, lui reprochant d’être saoul lors des concerts et donc incapable d'assurer son job correctement on stage. Bon, accessoirement, il lui reproche aussi et surtout d’être coupable de violences conjugales mais cela ne nous regarde pas.
Vandenberg auditionne plusieurs chanteurs, en vain. En 1987, John Kalodner, le boss de Geffen Records le fait venir à
Los Angeles et lui fout deux propositions sur la table. La première consiste à continuer
Vandenberg avec des musiciens de L.A., la seconde à rejoindre
Whitesnake, Coverdale étant revenu à la charge. Quand tu entends le solo de « Dressed to kill » ou l’instru «
Kamikaze », tu comprends que Coverdale n’ait jamais lâché l’affaire.
A la demande de David qui trouve la version de Sykes trop métal,
Adrian accepte de bosser sur de nouveaux arrangements de « Here i go again ». La suite est connue de tous, il rejoint finalement le serpent blanc. C’était écrit pour un amoureux des animaux, rapport aux requins, au caïman, ou au varan - pour les curieux qui sont allés voir la pochette de
Teaser (1978), son premier groupe - tout ça tout ça.
En route pour la gloire, à coup sur.
Hélas, alors que
Whitesnake se prépare à enregistrer « Slip Of The Tongue » (1989),
Adrian est victime d’une sévère inflammation au bras qui l’empêchera de jouer pendant de très longs mois. Geffen patiente autant qu’un label est capable de patienter quand il entend résonner à ses oreilles le doux son des biffetons et somme finalement Coverdale de remplacer
Vandenberg. Ce sera au tour de
Steve Vai d’entrer en piste.
Moi, le
Vandenberg, j’appelle ça un poissard. N’empêche, quel plaisir de redécouvrir ce guitariste de talent en se baladant dans sa disco « solo ».
Excellente série de chroniques (tu m'expliqueras ton classement en commentaire quand on lit certains torchons récents) sur le serial loser Adrian.
Dans la vie, comme tu le dis si bien, certains naissent le cul bordé de nouilles et d'autres passent à côté de destin plus glorieux. J'ai jamais accroché sur Vandenberg, musique trop sage et passe partout.
Encore merci Olivier. Tes textes sont toujours nickel
"Il rejoint finalement le serpent blanc. C’était écrit pour un amoureux des animaux, rapport aux requins, au caïman, ou au varan - pour les curieux qui sont allés voir la pochette de Teaser (1978)" Putain j'en peux plus !!! Énorme la chronique animalière !! Je te voyais arriver sur un remplacement dans White Lion mais tu n'as pas osé !!
Merci Largod, mais moi c'est Sam :-)
Putain Zaz, est-ce que tu as poussé la curiosité jusqu'à aller mater la pochette du Teaser de 78? J'en rigole encore.
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