Alea Iacta Est

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8/20
Nom du groupe Infection Code
Nom de l'album Alea Iacta Est
Type Album
Date de parution 30 Septembre 2022
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 In Perpetual Error
 07:01
2.
 Daily Slavery System
 05:09
3.
 White Rooms
 06:16
4.
 Red Death Masquerade
 04:12
5.
 When the Angst Becomes Noise
 04:52
6.
 Deforming the Future
 05:52
7.
 World Wide War
 05:10
8.
 New Sick Revolution
 04:10
9.
 The Great Destroyer
 06:40

Durée totale : 49:22

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Infection Code


Chronique @ JeanEdernDesecrator

03 Novembre 2022

La pizza a cramé dans le four

Il y a des petits groupes, coincés dans la Série B du metal, dont on aurait envie qu'ils expriment pleinement un potentiel intéressant, et montent dans la catégorie supérieure. C'est le cas pour les italiens d'Infection Code, qui bourlinguent depuis 1999, au fil de huit albums studio en comptant celui qui nous intéresse aujourd'hui. En parcourant ceux-ci, très différents les uns des autres, le point commun est une dominante thrash industrielle autour de laquelle ils se cherchent, parfois jusqu'à l'avant-gardisme, et un coté très raw et sans concession. Leur dernier album sorti en 2019, "In.R.i" avait proposé quelque chose d'un peu plus canalisé, recherché et puissant, tout en restant âpre et grinçant.
Bref, j'avais coché le groupe comme "A surveiller". On ne sait jamais.

Le quatuor, emmené par Gabriele Oltracqua au chant, Ricky Porzio à la batterie, et Davide Peglia, a perdu Rust, un des principaux compositeurs sur "In.R.i", Max Barbero lui succédant à à la guitare. C'est ce line-up qui a mis en chantier leur huitième LP pendant les conFinements, en s'envoyant des fichiers à distance, comme beaucoup de groupes à cette période. L'objectif était de faire quelque chose de plus lourd et extrême, comme si se rencontraient Entombed, Godflesh, Kreator et Prong, d'après Gabriele, ce qui est plutôt louable et alléchant. Comme le précédent LP, "Alea Iacta Est" a été enregistré, mixé et masterisé à l'automne 2021 aux Cat's Cage Studios par Francesco Salvadeo, et il est sorti sur le petit label italien Argonauta Records, le 30 septembre 2022.

J'étais curieux de voir ce que donnerait Infection Code avec le sang neuf du jeune Max à la six cordes, espérant un album plus travaillé en amont, grâce/à cause du mode conFinement de sa gestation. Premier constat, l'industriel est toujours de mise, surtout sur la deuxième moitié du disque. Une chose est sûre en ce qui me concerne, Infection Code à plus à proposer lorsqu'il sort des sentiers battus, c'est le cas avec le morceau "Deforming the Future" où les transalpins ajoutent de la voix claire intrigante, comme un Brian Molko de Placebo en mode crise de nerfs, des arpèges et des riffs plus dissonants. Avec "The Great Destroyer", quelques riffs à la Prong, et un usage plus approfondi de la double grosse caisse rendent la musique du groupe plus percutante et heavy. L'ambiance dissonante se retrouve aussi sur "World Wide War" et "New Sick Revolution" qui remplissent, sur le papier, le cahier des charges promis, avec un thrash industriel allant jusque dans des contrées à mi-chemin entre Voivod des débuts et Kreator, le tout taillé à la hache.
Seulement voilà… je trouve qu'à son meilleur, le cru 2022 d'Infection Code est bien inférieur à celui de "In.R.I", plus empâté, moins inspiré, et pire, sur la première moitié du disque le constat est encore plus décevant. Il faut bien regarder les choses en face et appeler un chat un chat : les riffs de "In Perpetual Error" ou "White Rooms" semblent piochés dans un manuel Le Thrash pour les Nuls, les transitions sont plates et malheureusement le groupe fait durer le plaisir avec des morceaux pouvant dépasser les six ou sept minutes. Seul "Red Death Masquerade" surnage un peu dans ces premières très longues minutes où normalement un groupe doit scotcher l'auditeur et emporter son adhésion. Au chant, Gabriele a un growl humide très singulier semblant sortir d'un Orc , et il est dommage qu'il n'ait pas panaché plus souvent celui-ci avec son chant plus aigu et modulé, qui était dominant par le passé. Cela donne un ensemble très monocorde où peu de choses se passent.

Où est le problème ? La composition joue trop la facilité, le choix des riffs, et même des chansons n'est pas assez exigeant pour un groupe qui a autant de bouteille, le manque de direction claire en dehors d'un thrash/death simpliste vaguement indus, ne fait pas honneur à l'originalité dont Infection Code a pu faire preuve par le passé. Aussi, le son n'aide pas, en mettant en avant le point faible de "Alea Iacta Est" : les parties de guitare. La basse est difficilement audible en dehors de son enveloppe d'aigus, le son de batterie est assez terne. Seule réussite, les ambiances indus sur certains titres réveillent un peu l'intérêt.

J'attendais Infection Code au tournant, à la réécoute de leurs albums précédents, et j'ai vite déchanté avec ce disque mal dégrossi, malgré une deuxième partie légèrement plus convaincante. Avec des titres de morceaux évocateurs comme "Daily Slavery System", "When the Angst Becomes Noise" il y avait de quoi imaginer des compositions fortes et tordues. Il est certain que l'instabilité chronique au poste de guitariste est un gros handicap pour un groupe metal, qui plombe les compositions dans le mauvais sens du terme.
L'histoire semble se répéter pour Infection Code, qui s'est séparé de son guitariste Max juste après l'enregistrement de son nouvel album. Il ne reste plus qu'à espérer que son remplaçant, Chris Perosino, aura plus de talent et de qualités techniques, et que les membres du groupe se remettent musicalement en question. Je ne doute pas qu'ils soient passionnés, mais cela devra se ressentir dans leur musique, s'ils ne veulent pas rester inaperçus dans la masse d'albums de qualité qui sortent chaque semaine.


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