Aeon

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16/20
Nom du groupe Legenda Aurea
Nom de l'album Aeon
Type Album
Date de parution 22 Janvier 2016
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. Frozen 06:43
2. The Seventh Wish 04:47
3. Remembrance 05:32
4. Eternal Essence 04:22
5. Abundance 05:02
6. Unbroken 05:07
7. Internal Enemy 04:39
Total playing time 36:12

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Legenda Aurea


Chronique @ ericb4

09 Fevrier 2016

Un inespéré et puissant retour en force du combo zurichois...

Après une longue traversée du désert de près de sept ans depuis leur second et substantiel album full length, « Ellipsis », le groupe zurichois revient en force pour nous chatouiller à nouveau les tympans. Et ce, à l'aune d'une plus modeste rondelle, mais recelant quelques bombes de saveur jumelées à de fulgurants instants, la maturité des gammes et des arpèges en plus. De cette expérience en témoigne une qualité de production devenue plus aboutie, octroyant un enregistrement de bon aloi et un mixage équilibrant parfaitement les parties instrumentales et vocales entre elles, avec un souci constant accolé aux finitions et aux enchaînements inter pistes. Signe que l'on passe désormais à un projet plus finalisé et qui pousse à franchir le pas de la (re)découverte.

Le pavillon entre alors en contact avec sept pistes vitaminées, rythmiquement enjouées, à l'atmosphère souvent suave, parfois obscure, pour un épique et infiltrant parcours auditif de trente-six minutes, dans un registre metal symphonique mélodique et gothique aux accents power. Et cela, non sans renvoyer aux tracés mélodiques de Leaves' Eyes, à une empreinte atmosphérique et vocale proche de Visions Of Atlantis, d'Echoterra, par moments, avec une touche de Lunatica dans les plans rythmiques. On y décèle un panel de compositions bien ficelées sur le plan des harmonies et des séries d'accords, que l'on doit à chacun des cinq membres du combo helvète. Pour asseoir ses heureuses portées, après quelques changements de line up, la valeureuse troupe a pu compter sur les talents conjugués du guitariste Odilo von Ins, du bassiste Michael Herkenrath (ex-Dystera), du batteur Philipp Eichenberger (Kirk, ex-Dissident, ex-Moribund, ex-PX-Pain), de la soprano Simone Christinat (ex-Elis, ex-Felony), tous réunis autour du membre fondateur, claviériste et vocaliste Renato Trinkler.

Premier constat: à titre d'innovations pour le groupe, la plupart des morceaux sont conçus sur le schéma caricatural de la belle et la bête, avec quelques belles réussites, à commencer par l'entame de l'opus. Majestueusement, de somptueuses nappes synthétiques s'avancent, puis nous enserrent sur « Frozen », dans un paysage orchestral qui, progressivement, s'amplifie et s'embrase. Une rythmique en mid tempo s'installe, en creux, rapidement chevauchée de riffs rageurs, le long d'un tracé harmonique d'une précision d'orfèvre et inscrit dans une mouvance mélodique d'ensemble immersive à souhait. Sur le moule de la belle et la bête, ce titre metal symphonique, dans la lignée de Leaves' Eyes, dernière période, joue à merveille sur les contrastes vocaux, entre une émérite soprano sachant ne pas user d'envolées lyriques pour nous retenir et une growleuse présence. Mention spéciale pour les arrangements signés Renato qui nous font vivre un captivant moment d'inspiration médiévale digne de grandes productions hollywoodiennes. Mais là ne s'arrête pas le voyage. Sur le frétillant et souriant « Eternal Essence », on est pile poil dans la lignée atmosphérique de Visions Of Atlantis, seconde mouture, l'instrumentation samplée se faisant pléthorique, graduelle par moments. Et cela, tout en déployant des trésors d'ingéniosité sur le plan des arrangements et des harmoniques. Ou l'art de transformer un titre metal symphonique classique en pièce épique de premier ordre. De leur côté, les échanges entre les volutes aériennes de la belle et son ombrageux comparse se révèlent fort convaincants parce que réellement habités. On est, là encore, séduit par la rigueur du cheminement mélodique, permettant à chaque note inscrite dans la complexe partition de taper juste au bon endroit. Enfin, un tapping assassin nous étreint sur « Abundance », ardent titre symphonique gothique où la déesse donne constamment et avec une aisance naturelle le change à sa vénéneuse moitié. Les riffs se font orageux et la rythmique gronde dans cette atmosphère survoltée, sans pour autant que l'on perde le fil d'un ruban mélodique nuancé. On ne restera de marbre ni sur les refrains, à cheval entre les arpèges propres à Delain et les sensibles oscillations d'Elis, ni sur le petit solo de guitare, le cortège finissant crescendo. Exercice relevé de main de maître.

On y décèle également des moments plus conventionnels pour le combo, où la belle monopolise le micro, pour nous convier à quelques instants tonitruants de pure jouissance auditive. D'une part, une rythmique syncopée nous accueille sur l'entraînant « The Seventh Wish » avant de se caler sur un percutant up tempo et un tapping martelant, au gré d'une enivrante ligne mélodique. Difficile ensuite de s'extirper du chant de la sirène, modulant ses inflexions avec justesse et une pointe d'angélisme, non sans rappeler ses brillantes prestations chez Elis. De plus, de fines variations de tonalité et un opportun pont technique, avec un petit solo de guitare en prime, autorisent à la fois une évolution sereine et des effets de surprise bien amenés. Enfin, une spectaculaire reprise sur le refrain soufflera plus d'une âme rétive. Chapeau bas. D'autre part, de soyeux arpèges au piano introduisent « Remembrance », titre power symphonique dans la veine d'Ancient Bards eu égard au fouettant riffing, sur fond de section rythmique puissante et massive. Une marche en avant au rythme d'un tambour d'une régularité métronomique nous mène à des couplets bien charpentés et à des refrains plus qu'avenants, non sans rappeler Lunatica. Un environnement synthétique omniprésent enjolive par ses séries d'accords un titre qui ne manque ni de panache mélodique, ni de jus, avec une lead guitare en liesse, le tout servi par de cristallines et ondulantes envolées de la diva. Tout bonnement magique.

Quelques passages semblent néanmoins en-deçà du niveau de composition des perles sus-citées, sans pour autant être dénués de mérites. Ainsi, c'est sur des charbons ardents que l'on embarque sur « Unbroken », piste power symphonique gothique techniquement complexe, aux relents orientalisants, sur fond de tempête de sable synthétique, au gré d'une rythmique resserrée. Le duo mixte accroche le tympan par d'incessants effets d'écho au fil d'un dessin mélodique aux contours moins nets, mais non dépourvu d'attrait. Agréable moment à défaut de s'avérer imparable. Idem pour son voisin. Une violoneuse ambiance et une voluptueuse lead guitare font mine de nous conduire à une ballade. Mais, tel n'est pas le destin de « Internal Enemy ». Plage rythmiquement offensive, aux riffs corrosifs, au tapping saignant, elle apparaît tourmentée, insécurisante, voire déroutante. Le growler semble rapidement prendre les rênes, sa dulcinée apparaissant à l'arrière-plan pour mieux s'en rapprocher au final. Intéressant duel dans un étonnant bal des vampires, avec un bémol sur l'axe mélodique, cette fois, n'autorisant qu'une accroche partielle à ce titre éminemment rocailleux.

Pour son grand retour, il s'agit d'une véritable rédemption pour le combo suisse. Ayant réussi à capter notre attention de bout en bout, il force ainsi notre respect sur les plans technique, artistique et mélodique. Un véritable tour de force qui a pour corollaire un travail de studio minutieux et une inspiration féconde transpirant dans chaque croche, chaque noire accouchée sur leurs portées. Aussi, dans cette nouvelle ambiance, la charge émotionnelle contenue dans certains passages est apte à nous faire plier l'échine, et ce, sans même l'aide parfois salvatrice d'une ballade. Autrement dit, à sa manière, le collectif a mis les petits plats dans les grands en nous octroyant cette goûteuse galette. On aurait pu, cependant, varier l'offre par d'autres exercices de style, échanges vocaux, atmosphères... Cela dit, malgré ces quelques carences en termes de propositions, arguons que l'amateur de metal symphonique à chant féminin y trouvera matière à satisfaire ses aspirations. Ayant trouvé la formule miracle pour nous rallier à sa cause, le groupe se fera fort de ne pas nous laisser dans l'expectative durant sept autres longues années s'il souhaite conserver, voire étoffer un auditorat encore souvent happé par une rude concurrence inscrite dans ce registre. La balle est désormais dans leur camp...

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